Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/03/2009

LES FAUSSES FLAGORNERIES DES FATALS FLATTEURS

Internet a offert une tribune à tout un chacun pour s'exprimer.  Certains en ont profité pour exprimer leur colère ou leur jalousie.  Ainsi se sont développées des stratégies d'injures, de diffamation, de décrédibilisation.  Toutes condamnables et modérables. 

Afin de pouvoir passer le barrage des modérations et des condamnations, certains fâchés ont entrepris une nouvelle stratégie : la flagornerie détournée

Il s'agit de flatteries basses, si basses qu'elles sont peu crédibles, voire carrément ironiques.  

Le phénomène s'est développé particulièrement cette année.

A partir d'avril 2008 (voire avant), les forums du site du Nouvel Obs ont ainsi été "piratés" par ces faux flagorneurs.

Une de leurs marottes consiste en citer des auteurs passés inscrits dans l'histoire et d'y comparer bassement leur victime.  Ceci démontre un esprit très conformiste, car ces auteurs passés, pourquoi seraient-ils forcément indéboulonnables et supérieurs aux auteurs actuels ?

Ensuite, ils se sont attaqués au forum de Libération et plus particulièrement à Alain Minc.

Leur présence sur les forums a abouti à quelques articles de presse sur leur activité. 

Ces flagorneurs ont par ailleurs entrepris de se donner un nom et recruter. 

Le nom choisi : "Brigade Internationale des Fatals Flatteurs", avec pour sigle BIFF.  Ils sont présentés de la façon suivante sur le Blog Pas du tout à l'ouest :

"Une Brigade internationale de Fatals Flatteurs (BIFF) est en cours de constitution. Elle interviendra à l’improviste et en tout lieu par voie électronique, téléphonique ou physique pour flatter ces fats qui nous informent.
Les volontaires peuvent contacter La Brigade de fatals flatteurs.
Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir qui procédera à une sélection rigoureuse au terme d’un entraînement impitoyable."

L'association de mots Fatal Flatteur me déplaît, pour deux raisons.  La première c'est que la formule est prétentieuse et que l'allitération est grossière et rappelle l'expression enfantine "flatte de vache".  La seconde, c'est qu'un flatteur n'est pas fatal, n'est pas une fatalité. Un flatteur est animé d'intentions, d'une volonté, d'un libre arbitre.  Ou alors on estime que le libre arbitre n'existe pas et que tout est le résultat d'une fatalité.  Mais dans ce cas si tout est fatal, cette formule n'est plus qu'un pléonasme.

Le texte est mal tourné et la dernière phrase incompréhensible.  Probablement que par un copié-collé malheureux, la deuxième partie de la troisième phrase s'est trouvée éjectée en fin de texte.  Celui-ci aurait probablement dû être :

"Une Brigade internationale de Fatals Flatteurs (BIFF) est en cours de constitution. Elle interviendra à l’improviste et en tout lieu par voie électronique, téléphonique ou physique pour flatter ces fats qui nous informent.

Les volontaires peuvent contacter La Brigade de fatals flatteurs qui procédera à une sélection rigoureuse au terme d’un entraînement impitoyable.

Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir ."

fatalflatgif.gif

Quel est l'objectif réel de ces faux flagorneurs ? 

S'agit-il de vrais flagorneurs éconduits qui se vengent et qui, de fil en aiguille, essayent de créer le Buzz ?  Ou simplement d'auteurs non publiés dont le véritable objectif est publicitaire ? 

Pour ma part, je trouve la méthode douce, tant qu'ils ne tombent pas dans l'ironie agressive et que cela  ne tourne pas en harcèlement.  Pas très efficace néanmoins car les fausses flagorneries se confondent assez facilement avec les vraies.  Par ailleurs, ces faux flagorneurs saturent les forums de questions en réalité assez inintéressantes, puisque purement flagorneuses.  Débattre est intéressant si le débat est alimenté de bonne foi et par des éléments factuels, il ne l'est pas s'il est grippé par des éléments malhonnêtes et perturbateurs.

S'en prendre à des personnalités qui ont un avis sur tout et qui sont très (probablement trop) bien payées pour l'exprimer est une action qui peut se comprendre, à défaut d'être légitimée.  Et à condition que cela ne devienne pas une stratégie de destruction, orientée sur certaines personnes précises.  Mieux vaut s'en prendre au système qu'aux personnes.  Un système qui starifie et surpaye certaines personnes et ne diversifie pas assez les personnes qui s'y expriment.

Sur certains points ils me rappellent l'entarteur, en moins salissant physiquement, mais plus pervers.  Et comme pour l'entarteur, certaines cibles que nous voudrions bien voir entartées n'entrent jamais dans leur ligne de mire. Et comme l'entarteur, je gage qu'ils ont en réalité pour objectif d'en faire un business.

En tant que vraie flagorneuse, formatée dans cet objectif, je trouve dommage d'user de cet art de la relation à mauvais escient.  Depuis que je suis petite, on me disait qu'il ne fallait jamais dire de méchanceté, qu'il fallait au contraire faire des petits compliments aux gens, mais des compliments réels qui ne les ridiculisent pas.  Pour parfaire cette formation, on m'avait donné à lire à seize ans "Comment se faire des amis" de Carnegie.  Je dois donc faire de gros efforts sur moi-même pour ne pas être trop "gentille" dans mes articles.)

Comment ce phénomène va-t-il se poursuivre ? 

Va-t-il s'éteindre de lui-même, se ramifier ?  Les "Fatals Flatteurs" deviendront-ils de "Fatueux Marchands de Soupe" ? Aboutir à un livre  ou autre oeuvre de l'esprit (probablement leur seul objectif) ?  L'avenir nous le dira.

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques.

POURQUOI JE VOMIS CE LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES DIT CELINE...

Publié sur LePost, le 31/01/2009
.

D'après Wikipedia, Louis-Ferdinand Auguste Destouches, dit Céline serait l'écrivain le plus traduit et diffusé dans le monde parmi ceux du vingtième siècle, après Marcel Proust (Le paradoxe veut qu'il s'agisse d'un juif et d'un antisémite).

Le succès suscite toujours l'intérêt, au moins pour en faire sienne les recettes. Plus d'un écrivain s'est inscrit dans le sillage de ces deux-là afin de bénéficier d'un succès similaire.  Même s'il ne s'agit alors que des fruits d'un plagiat.  Une sorte de mise en oeuvre de leurs facteurs de succès en quelque sorte. Quant au lecteur, il obéit le plus souvent à une logique de prescription, c'est-à-dire qu'il fait confiance à l'autorité que forment les prix littéraires et l'annonce que font les éditeurs concernant leur publication de best-sellers. Quand on sait que quelque chose est réputé avoir plu, on est tenté de le lire.  Lorsqu'il ne s'agit pas d'écoliers contraints à la lecture des livres de leur programme, lequel mériterait pourtant un décrassage régulier..

Qu'est-ce qu'un best-seller ?

Beaucoup répondront un livre qui est beaucoup lu.  C'est déjà faux. Nombre de livres vendus en quantité tombent des mains de leurs lecteurs et finissent par une carrière de figuration dans les bibliothèques, au motif que c'était un must de les acheter.

D'autres préciseront : un livre qui est beaucoup vendu.  Encore faux. Un best-seller est  qualifié comme tel en raison de l'apparition de son titre dans certaines listes. Cela n'est pas lié au  nombre d'exemplaires vendus, ni à sa  qualité académique ou son importance littéraire. Beaucoup de livres sont devenus des succès seulement après avoir été étiquetés comme tels, par la confusion créée dans l'esprit des consommateurs qui y voient un gage de qualité. Une sorte de marchéage mensonger qui crée le succès d'un produit en convaincant le consommateur de sa qualité par l'argument fallacieux que le produit aurait déjà du succès. .

L'intérêt pour Céline, encore si diffusé paraît-il, serait lié à ses qualités novatrices.

Au niveau de la forme, par l'adoption d'un style proche du langage parlé, émaillé de mots d'argot. Avec pour avantage résultant d'être accessible à un très large public, par la simplicité du style. En revanche, introduire l'argot dans la littérature, il n'est en réalité pas le premier et je ne suis pas persuadée du sublime de cet apport.  Quant aux points de suspension dont il abuse dans ses oeuvres, il y en a qui diront qu'ils constituent la démonstration d'une incapacité à exprimer une pensée plus approfondie (lu notamment dans un commentaire aux posts de Guy Birenbaum).  Or, à mon sens, tout l'intérêt d'un écrit, c'est d'y découvrir une vision plus fouillée, que l'on n'avait pas encore envisagée. Le nec plus ultra étant de voir exprimés les concepts et les mécanismes que l'on croit habituellement impossible à décrire ou mettre en équation. .

Pour le fond, Céline se réfugie dans un mépris gigantesque du monde, une vision nihiliste et désabusée.

Cette vision destructrice, désespérante me déplaît dès le premier abord.  Pour parvenir à construire et améliorer ce monde, il faut garder l'espoir, avoir une certaine conception d'un bonheur collectif. .

Cela dit, il est présenté comme antinationaliste, anticapitaliste, anticolonialiste, partis pris pour lesquels j'ai une certaine sympathie.   Pierre Lainé fait partie de ceux qui voient un peu d'humanisme en Céline.  Et tous ne sont pas de cet avis.  Pour ma part, je vois éventuellement quelques traces résiduelles d'humanisme dans sa participation à la campagne de prévention contre la tuberculose de la mission Rockefeller (un comble pour un antisémite !).

Le summum du snobisme actuellement, c'est citer Céline dans un écrit. Personnellement, j'évite les citations, j'ai la faiblesse de préférer une construction personnelle de la pensée dans son entièreté et sa cohérence plutôt que répéter et adhérer béatement à celle d'autrui, quel que soit son tirage. .

Et parmi les citations de Céline, il y a des horreurs, même dans "Le voyage au bout de la nuit" que quelques uns idolâtrent.

Le voyage est aussi mauvais que le reste.  Une citation parmi d'autres qui reflète bien la pensée du personnage : "Ne croyez donc jamais d'emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s'ils peuvent dormir encore ? ... Si oui, tout va bien. Ca suffit" . On comprend de suite, l'égoïsme, le manque de compassion qui le caractérise. .

Une autre phrase du même opus : "Nous sommes, par nature, si futiles, que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir".

J'avais commenté cette phrase antérieurement, je reprends mon analyse (à laquelle je souscris toujours et je n'en ai pas modifié une virgule) : .

"Les hommes (au sens général, anthropos en grec) ne sont pas "si futiles".  Ils se lèvent le matin pour travailler, vivre, progresser (faire des erreurs aussi).  Ils ont leur part de futilité mais elle n'occulte pas la part sérieuse, pragmatique qui reste pourtant le coeur de leur activité.  ils ne sont pas uniquement des pantins poussés par le plaisir comme cet esprit pervers voudrait le prétendre.  Cette futilité n'est pas seulement innée (c'est bien dans la vision malsaine d'un Céline de voir tout comme relevant de l'inné). Elle dépend beaucoup de notre acquis.

Je vais prendre sa phrase au pied de la lettre, non, les distractions n'empêchent pas "vraiment" de mourir. Cela se saurait sinon. .

Magnanime, j'essaie d'y voir un sens plus figuré. Eh bien non, tous n'écartent pas l'ennui par la distraction, la futilité. Certains ont une vie assez intense sans. Une vision pessimiste de l'homme, dépourvue d'idéal, voila ce qui ressort de cette citation.

Sa phrase prétend s'appliquer à tous et se trouve presque par voie de conséquence, fausse. .

Au niveau du style, elle est à peu près correctement construite, mais le choix de l'adverbe 'vraiment" est lourd, un peu mal à propos. Et son rejet en fin de phrase me déplaît. Il me donne l'impression de davantage obscurcir sa phrase que la clarifier car il rajoute un sens inutile et mal venu peu avant le point.

Une phrase de Céline n'est que le reflet de sa pensée et voila ce que j'en fais :-------------------> POUBELLE

Et tant pis pour ceux qui le glorifient ... stupidement (j'emploie pourtant rarement ce mot si dépréciatif et méprisant). .

Quelqu'un qui a de la pourriture dans le cerveau ne couchera que de la pourriture sur le papier."

Je précise post scriptum que croire en la noirceur d'un destin, c'est croire en un fatum, c'est croire que tout est déjà écrit, finalement que tout est "inné". Tout serait déjà inscrit, dans les gènes principalement. Je trouve qu'accorder une grande place à l'inné est très cohérent avec la "pensée" du "bon" Docteur Destouches.

Afin que les ignorants puissent se convaincre de la puanteur de cet infecte personnage qui n'impressionne que par la violence et le détestable mépris émanant de ses propos, je cite quelques morceaux choisis. Même Adolf Hitler dans "Mein Kampf" n'a jamais osé en écrire de tels. On peut imaginer ce que Céline avec le pouvoir d'Hitler aurait pu devenir. Et ce n'est pas moi, c'est lui-même qui le dit.

Ces extraits proviennent de mémoire juive et éducation : Céline, un complice des criminels nazis ?, un site que ceux qui s'imaginent aimer Céline devraient se donner la peine de lire. Ce n'est pas ce site qui m'a convaincue je l'étais dès les premières citations que j'avais lues, et pas les plus terribles. Ce qui m'avait d'abord choquée, c'était leur caractère tendencieux et si mal pensé.

"Personnellement je trouve Hitler, Franco, Mussolini fabuleusement débonnaires, admirablement magnanimes, infiniment trop à mon sens, pacifistes bêlants pour tout dire, à 250 prix Nobel, hors concours, par acclamations ! Ça durera peut-être pas toujours. Les glaves ça retombe quelquefois." L'École des cadavres, 1938, p.62

"Nous nous débarrasserons des Juifs, ou bien nous crèverons des juifs, par guerres, hybridations burlesques, négrifications mortelles. Le problème racial domine, efface et oblitère tous les autres." L'École des cadavres, 1938

«Je ne suis pas un auteur que sa "vente" tracasse beaucoup [...]. Mais en visitant votre exposition j'ai été tout de même frappé et un peu peiné de voir qu'à la librairie ni Bagatelles ni L'Ecole ne figurent alors qu'on y pavoise une nuée de petits salsifis, avortons forcés de la 14e heure, cheveux sur la soupe. Je ne me plains pas - je ne me plains jamais pour raisons matérielles - mais je constate là encore hélas - la carence effroyable (en ce lieu si sensible) d'intelligence et de solidarité aryenne - démonstration jusqu'à l'absurde pour ainsi dire» Lettre de Céline au capitaine Sézille (agitateur antisémite, secrétaire général de l'Institut d'étude des questions juives, organisateur de l'exposition "Le Juif et la France"), 21 octobre 1941

«Vinaigre ! Luxez le juif au poteau ! Y a plus une seconde à perdre»
«Bouffer du juif, ça suffit pas, je le dis bien, ça tourne en rond, en rigolade, une façon de battre du tambour si on saisit pas leurs ficelles, qu'on les étrangle pas avec. Voilà le travail, voilà l'homme. Tout le reste c'est du rabâchis, ça vous écœure tous les journaux dits farouchement antisémites»
«Volatiliser sa juiverie serait l'affaire d'une semaine pour une nation bien décidée.» Les Beaux Draps, 1941

Certains pourront s'étonner du ton plus violent et catégorique de ce post, ce qui n'est pas dans mes habitudes. On peut combattre la haine par la non-violence mais la violence purement verbale s'accommode très bien de la violence verbale en réplique. Ainsi, en matière d'insulte, le délit peut ne pas être constitué s'il y a eu provocation, ce qui est le cas en l'espèce.

Sources principales : wikipedia, mémoire juive et éducation : Céline, un complice des criminels nazis ?,citations de Céline EVENE

A ceux qui lisent trop vite : les citations en violet ne sont pas de moi mais de Céline et il est évident (mais dois-je le préciser) que je n'y souscris pas..

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques.


QUAND CHARLIE HEBDO PUBLIE DES CONTRESENS JURIDIQUES

En 2008, Charlie Hebdo a publié un article d'Amélie Nothomb que l'on peut retrouver ici.
.
Cet article a pour ambition de dénoncer l'anonymat sur la Toile. Malheureusement, il cumule une quantité impressionnante de contresens juridiques.
.
Analysons-le phrase par phrase (chaque phrase de l'écrivain étant reprise en vert émeraude).

"Si la loi de 1679 fut une telle révolution dans l’histoire du droit anglais, je soupçonne que son intitulé frappant y contribua."
La loi de 1679 n'avait rien de révolutionnaire. Elle ne faisait que préciser et renforcer l'ordonnance sur l'Habeas Corpus qui remonte au Moyen Âge. Et son intitulé n'a absolument pas "popularisé" la loi. Ce soupçon est parfaitement infondé.

"" Habeas corpus ". C’est d’autant plus intrigant qu’à y réfléchir cette loi limitant l’arbitraire royal eût pu s’appeler de manière moins bizarre."
"Habeas corpus" est du latin, couramment employé à l'époque et cette expression n'a rien de bizarre (à moins de trouver le latin bizarre). Wikipedia écrit : "On traduit souvent le latin habeas corpus par « que tu aies (ton) corps », qu'on interprète comme l'énoncé d'un droit fondamental à disposer de son corps, compris comme la protection contre les arrestations arbitraires." Suivant Wikipedia, cette traduction est erronée. Pour ma part, je la trouve suffisante et celle que propose l'encyclopédie ensuite est assez similaire : Wikipedia précise qu'elle ne s'adresse pas au prisonnier mais au geôlier. Cette formule exprime donc l'ordre donné au geôlier de produire le prisonnier devant la Cour : « Aie le corps (la personne du prisonnier), (avec toi, en te présentant devant la Cour) afin que son cas soit examiné " Car l'Habeas corpus ne concerne que les arrestations arbitraires, absolument pas l'anonymat d'auteurs !

"Mais elle n’eût sans doute pas tant attiré l’attention des philosophes si elle avait porté un nom moins sublime. "
Quelle aberration ! Ce n'est évidemment pas le nom de cette loi qui a fait son intérêt, mais la liberté qu'elle défend : la liberté d'aller et venir, l'interdit d'emprisonnement arbitraire. Nothomb se garde bien d'énoncer l'objet de cette loi qui n'a strictement rien à voir avec la cause qu'elle défend : interdire l'anonymat. Elle s'étend sur le nom de la loi, sans l'expliquer, et sur la loi elle-même, sans en décrire l'objet, bref, elle fait du vent.

"Les libertés individuelles ont bien des façons d’être menacées. Internet peut être une restriction des plus dangereuses de nos libertés modernes. "
En général, Internet est plutôt considéré comme un vecteur de liberté d'expression qui déplaît souverainement à ceux qui veulent maîtriser l'information.

"L’illusion consisterait à croire que cette infinie zone de non-droit serait un vecteur d’émancipation."
Internet n'est absolument pas une zone de non-droit, étant soumis en France à la loi de 1881 et à de nombreux textes plus récents visant à le réguler.

"Seule la loi garantit la liberté."
Si en France, les libertés sont la plupart du temps protégées par voie légale, il existe d'autres protections que la loi : la morale par exemple. Et une loi inique ne garantit certainement pas la liberté.

"Le principal problème des immenses territoires encore non réglementés d’Internet est qu’il est presque impossible d’y appliquer, sinon la loi elle-même, au moins le titre de cette loi."
C'est énorme ! Internet est justement fort réglementé, par une série de lois. Que la loi soit impossible à appliquer est à nouveau faux, au contraire, la preuve est souvent même plus facile à faire sur Internet que dans la vie réelle. Alors qu'il sera très difficile de découvrir l'auteur d'un courrier papier anonyme, si on n'a pas déjà circonscrit une cible, on pourra rapidement retrouver l'adresse IP de celui qui a laissé sa trace sur Internet. Ce qui ne signifie évidemment pas que tous les délits sur Internet seront résolus. Mais ça c'est vrai pour tous les délits, quels qu'ils soient.
"Appliquer le titre de la loi" : cette expression est dépourvue de sens. On peut appliquer le texte de la loi (on dit la lettre), l'esprit de la loi, mais le titre ? Cela ne veut rien dire !!! Nothomb invente même du vocabulaire pseudo-juridique. Mais quand on invente du vocabulaire, cela présente un intérêt si en dépit de sa nouveauté, le sens du mot ressort immédiatement, sinon l'écrit devient incompréhensible, comme c'est le cas en l'espèce.

"Il faudrait qu’un juriste de génie trouve une interface entre l’habeas corpus et la Toile." Pour faire un appel du pied à légiférer, Nothomb utilise les grands mots : "génie". Jusqu'à présent, les lois ne sont pas faites par des génies mais votées par des représentants du peuple.
"trouver une interface entre l'habeas corpus et la Toile" : encore une énormité. Il faudrait donc trouver une interface entre le droit fondamental de disposer de son corps et Internet. Pour être plus simple, si cela signifie quelque chose, cela signifierait une "interface" entre le droit à ne pas être emprisonné et Internet !!!! Il faut encore déterminer ce qu'elle désigne par "'interface". Son article n'a aucun sens, elle mélange tout ! Elle veut travailler son écriture et finalement ce qu'elle écrit s'en retrouve dépourvu de tout fond. Ou alors elle prête une autre signification que celle communément admise à la locution habeas corpus (signification qu'elle semble ignorer). Peut-être qu'elle se réfère au sens littéral d'habeas corpus ("que tu aies un corps", évitons la traduction préconisée par wikipedia "que le geôlier présente le corps" qui n'améliore rien), ce qui rend son écrit illisible. Si on fait preuve d'inculture en ignorant le sens d'habeas corpus, et en lui conférant son seul sens littéral, celui que donnerait un mauvais élève de première année de latin, là se dessine péniblement un sens très boîteux : elle veut que par le droit s'établisse un lien entre un corps (mais pas le corps de la personne, un corps dans un autre sens), et Internet.

"Le corps existe par écrit : cela s’appelle la signature."
La signature est une reconnaissance de paternité, et non un quelconque "corps". On se demande quel sens nouveau elle prête au mot corps pour dire qu'en l'espèce c'est la signature, car cela ne peut correspondre à rien de ce qui est dans le dictionnaire.

"Signer un article, un texte, un message de son nom, c’est produire son corps comme garantie de ce que l’on écrit."
Juridiquement, encore une horreur ! La contrainte par corps a été abolie au XIXe siècle, donc on n'offre plus son corps en garantie d'un engagement, mais son patrimoine. Ou alors elle prête encore un autre sens au mot corps, pas le corps de la personne mais quelque chose de neuf que nul ne connaît. Elle devrait accompagner ses textes de lexiques.

"On n’a pas le droit d’écrire n’importe quoi, pour ce motif que l’on porte un nom, et que ce nom représente notre corps."

"On n’a pas le droit d’écrire n’importe quoi" : "On" c'est les autres, car elle s'en arroge bien le droit depuis le début, témoin son écrit, assemblage hasardeux de mots qu'elle croit habile parce que nébuleux.
Elle justifie cette interdiction d'écrire "n'importe quoi" par le fait que l'on a un nom qui représenterait le corps. Le nom représente en fait une personne. Le limiter au corps est réducteur. Ici, on suppose que le corps a pris le sens courant, ou alors elle prête au mot corps le sens de personne. La précision du vocabulaire n'est pas son fort.
Quant au sens général de la phrase, c'est une monstruosité. Le fait d'avoir un nom qui représente le corps briderait la liberté d'expression. C'est faux. La liberté d'expression est bridée par les droits d'autrui, pas par le nom qui soi-disant représenterait le corps. Il y a confusion entre la raison originelle de ce droit et sa mise en oeuvre. La personnification de l'auteur permet simplement de le localiser, de mettre en oeuvre la loi, mais n'est pas à l'origine de la loi sur la liberté d'expression, dont l'origine est justement le droit de la victime potentielle.

"Sur Internet, le corps est le grand absent. Il n’y a pas de plus vertigineuse impunité potentielle que l’absence du corps."
Encore du n'importe quoi. On se demande quel nouveau sens elle prête cette fois au mot corps. Comme le corps serait absent, on ne peut le punir (par exemple lui donner une fessée). Effectivement, on ne peut punir de façon corporelle les Internautes (encore que, en leur envoyant une décharge électrique...). Mais à nouveau, les punitions corporelles (qui nécessitent la présence d'un corps) sont assez démodées et ne se pratiquent plus chez nous.
L'absence du corps de l'auteur sur Internet n'implique en réalité aucune impunité (pas plus que l'absence du corps de l'auteur dans un journal d'ailleurs).
Pour revenir à la thèse (très discutable) défendue, l'anonymat, sur Internet n'implique pas l'impunité, vu l'existence de l'adresse IP (à la différence de l'anonymat dans un journal, où l'organe de presse protégera plus facilement ses sources).

"L’anonymat n’est rien d’autre que la représentation verbale de l’absence du corps."
Ceci c'est pour compléter le bêtisier. Il semble que le sens qui ressort de cette phrase, c'est : "pas de nom, pas de corps". L'anonymat représenterait une absence de corps. C'est faux, ce n'est pas la définition de l'anonymat, mais une condamnation rageuse et nothombienne de l'anonyme. "Tu ne mets pas de nom, eh bien je te tue, je t'ôte ton corps, je te réduis à néant". Et comme la colère est mauvaise conseillère, elle ne réfléchit plus et écrit n'importe quoi.

"Tout texte courageux et juste comporte une signature."
Encore une généralité fausse énoncée par Nothomb.
Il existe aussi des textes signés qui ne sont ni courageux, ni justes (comme le présent article de Nothomb par exemple). Et on peut énoncer des choses courageuses et justes sans les signer, il n'y a pas de rapport de cause à effet. En général le contenu d'un texte est même plus courageux quand il est protégé par l'anonymat, l'auteur osera dire plus qu'en l'absence de toute protection.

"On en a vu récemment un contre-exemple sidérant sur le blog de l’un des plus sérieux magazines français d’information." Des noms, des noms, pourquoi cette pourfendeuse de l'anonymat tait ses sources ? Quel magazine, quel blog, quel auteur surtout ?

"Le moindre motif d’exécrer un tel procédé n’est pas qu’il nous force à éprouver de l’empathie pour sa victime" exécrer, victime : sa haine est immense pour finalement peu de choses. On peut exécrer la traite des enfants, la guerre, des choses plus dignes d'intérêt, mais s'emporter à ce point sur l'anonymat, quelle dérision !

"Il n’est pas question ici de la totalité d’Internet mais de l’univers des blogs et assimilés."
Là elle se dévoile, sa cible, ce sont les écrits des gens qui peuvent s'exprimer sans encourir sa propre censure, comme sur les blogs et les forums. Tout ce qu'Internet a apporté à la liberté d'expression. Car si une personne se pique de publier dans un journal ou chez un éditeur une critique ou une vérité dérangeante sur une célébrité, souvent cet éditeur, par peur de représailles d'une personne influente, préférera éviter de s'y engager. Témoin un article du parti communiste belge sur l'écrivain Dantinne, qui expose que cet écrivain s'est retrouvé condamné à ne plus être publié suite à son pastiche de Nothomb.

"En attendant que ce juriste ou cet internaute de génie trouve une solution, on ne peut rien faire d’autre qu’inciter les explorateurs d’Internet à la plus grande vigilance vis-à-vis de cet Habeas Corpus à échelle lexicale: la signature."
La signature est à présent "un Habeas Corpus à échelle lexicale". Encore n'importe quoi. On suppose qu'elle se réfère à nouveau au sens littéral d'Habeas Corpus. Donc c'est "que tu aies un corps" étalonné (car le sens figuré d'échelle implique cette idée, de rapport de mesure) en correspondance à des mots. Un magma incompréhensible de mots écrits vite et sans réflexion, sans faire usage de toute la saveur, de tout le sens émanant du verbe.

"Un message qui ne comporte pas de signature digne de ce nom doit être tenu pour inexistant."
Tant pis, même s'il s'agit d'une invention géniale, sans la signature, on ne pourra l'utiliser.

L'anonymat est important, car il permet de s'exprimer sans encourir les foudres détournées de puissants (hors abus évidemment). Les puissants, ce sont les riches, les employeurs, les personnes qui ont de la notoriété et de l'influence. Il permet aussi aux complexés, aux timides et aux inhibés de s'exprimer et parfois de façon très intéressante.
En réalité, il semble que l'écrivaine ait voulu exprimer qu'un écrit qui n'est pas assorti d'une signature ne peut être pris en compte sur Internet (on se demande d'ailleurs pourquoi elle se restreint à Internet). Elle a voulu jouer avec la formule "Habeas corpus" et a construit autour de celle-ci son article. Malheureusement son édifice ne tient pas debout a fortiori qu'elle y a introduit une série de contresens juridiques.
.
PS - J'ai découvert postérieurement un article du Charlie enchaîné qui rejoint sur certains points ma critique, notamment en indiquant : "A. Nothomb écrit notamment (lire ci-contre) qu’« Internet peut être une restriction des plus dangereuses de nos libertés modernes » car « il est presque impossible d’y appliquer, sinon la loi elle-même, au moins le titre de cette loi ». On passera sur les approximations et inexactitudes sur le fond de cette tribune...".

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques

LE SUPPLICE DE SISAMNES

Publié sur LePost le 28/12/2008 

Attention, cette image peut choquer ! 

 Cet étonnant tableau de Gérard David est exposé à Bruges.  Une vision que je trouve tout simplement insoutenable, s'agissant du supplice d'un homme, écorché vif.  Ce tableau fait partie d'un diptyque peint vers 1498-99 et intitulé le Jugement de Cambyse.

Les deux tableaux ont été commandés à David pour la salle des échevins de l'Hôtel de Ville, et devaient rappeler aux magistrats de Bruges les devoirs et les obligations de leur charge.

Le premier représente Sisamnès, arrêté pour avoir abusé de son pouvoir et le second est la peinture du supplice, ici représentée.

L'histoire de Sisamnès nous est rapportée par Hérodote dans le troisième livre de son Enquête.  Cela s'est passé en Perse, pays connu pour le raffinement et la cruauté de ses supplices.

Sisamnès était juge et avait été corrompu.  Pour le punir de sa corruption, il fut écorché vif.  Le fils de Sisamnès reprit la charge de son père mais fut condamné à siéger sur la peau tannée de celui-ci, ce que l'on voit en haut à droite sur le tableau.

Actuellement, la charge de juge n'est plus héréditaire et on n'écorche plus les juges corrompus.  Heureusement. 

Néanmoins, un supplice aussi atroce rappelle la gravité du crime perpétré par un juge corrompu qui empêche la justice des hommes, déjà si fragile, de se voir appliquée. 

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

UNE DEFENSE IMPARABLE : SE DECOUVRIR LE TETON

Publié sur LePost le 28/12/2008

 Ceux qui ont visité le Kunsthalle de Hambourg ont peut-être déjà aperçu ce très beau et très étrange tableau peint par Jean-Léon Gérôme (°11 mai 1824 - +10 janvier 1904).

Le tableau est intitulé "Phryné devant l'Aréopage".

Phryné est une courtisane grecque du IVe siècle avant Jésus-Christ.  Très belle, elle aurait servi de modèle au sculpteur Praxitèle. 

Elle fut célèbre par ses tarifs élevés : elle aurait réclamé une mine entière pour une nuit.  Elle accumula de telles richesses qu'elle aurait offert de rebâtir les murailles de Thèbes, abattues en 336 avant J.-C. par Alexandre le Grand, sous réserve qu'on y grave l'inscription : « Détruites par Alexandre, rebâties par Phryné, l'hétaïre », ce qui lui fut refusé.

Phryné fut accusée d'introduire une divinité étrangère à Athènes et de corrompre les jeunes femmes (suivant d'autres versions elle avait été accusée de meurtre).  Impiété et corruption de la jeunesse : à peu près le même procès que Socrate.

Elle avait été accusée par un ancien amant et fut défendue par un de ses amants du moment, l'orateur Hypéride. 

Selon Athénée, celui-ci, sentant la cause perdue, aurait déchiré la tunique de Phryné, dévoilant aux Héliastes sa poitrine,  et il tint des argument extrêmement pathétiques, emportant ainsi la faveur du jury. Phryné fut acquittée et portée en triomphe au temple d'Aphrodite alors que le rhéteur adverse fut chassé de l'Aréopage.

Toutefois, après son acquittement, un décret fut voté, par lequel aucun défenseur ne saurait plus user de sensiblerie et lequel interdisait en même temps à toute personne accusée d'être regardée par ses juges.  

Il est clair que la même défense en faveur de Socrate, qui était à l'époque de son procès un homme de  71 ans, n'aurait pas eu le même effet. 

Actuellement, une défense qui touche aux sens et aux sentiments reste malheureusement une défense efficace.  Mais beaucoup de dispositifs de notre justice tentent d'y pallier.  Le port de la robe pour les avocats, l'obligation faite aux juges de juger en droit en font partie.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

Sources : Wikipedia, Athénée : livre XIII des Déipnosophistes

 AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

MIEUX VAUT ETRE L'AVOCAT DE LA DELINQUANCE EN COL BLANC QUE CELUI DU MILIEU

Publié sur LePost le 27/12/2008

L'avocat Karim Achoui est bien connu des médias pour ses livres et la tentative d'assassinat dont il a fait l'objet.  Rappelons qu'il avait imputé cette tentative à la police. 

On l'appelait "l'avocat du milieu".  C'est d'ailleurs le titre qu'il a choisi pour un de ses livres.  Avocat brillant, on pourrait même dire "clinquant", il avait aussi racheté il y a quelques mois, une ancienne robe d'avocat de François Mitterrand.

Le 15 décembre 2008, la Cour d'Assises de Paris l'a condamné à sept ans de prison fermeLa peine semble extrêmement lourde.  C'est la même peine que celle prononcée récemment à l'encontre de trafiquants d'héroïne, de terroristes qui recrutaient pour former de futurs djihadistes ou d'un receleur de montres de luxe.

Dans l'affaire Dutroux en Belgique, Michel Nihoul qui avait été reconnu coupable d’être le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans un trafic de drogue, de voitures, de documents d'identité ou dans la traite des êtres humains, n'avait écopé que de cinq ans de prison.

L'avocat du milieu, l'avocat de la pègre a donc été jugé comme un des leurs.  Et c'est comme un dangereux malfrat qu'il a été conduit menotté et les yeux bandés en prison.

L'absence de preuve tangible ne semble pas avoir joué en sa faveur. 

Me Karim Achoui a été mis en cause sur le fondement d'un faisceau d'indices, notamment des transcriptions de conversations entre truands mentionnant le recours au "baveux" - un avocat dans leur jargon - et l'enregistrement fortuit d'une conversation entre les assaillants de Fresnes, juste après l'assaut, où il semble être mentionné.

L'accusation considère aussi qu'en envoyant un de ses collaborateurs à la prison la veille des faits, Me Karim Achoui aurait donné le signal de l'opération à Ferrara. Ce dernier a refusé la fouille pour être placé dans une cellule disciplinaire proche du mur d'enceinte ensuite pris d'assaut.

Me Francis Szpiner, à la suite du verdict, a déclaré aux journalistes : "En France, il ne faut être ni avocat, ni Arabe, on s'en sort mieux".

Je dirais pour ma part qu'il vaut mieux être l'avocat de la délinquance en col blanc que celui de la pègre.  Pour exemple, les gens du milieu se trouvent généralement condamnés à des peines bien plus lourdes que des délinquants en col blanc, en dépit du fait que les sommes détournées par ceux-ci sont souvent nettement supérieures. 

Me Patrick Maisonneuve, autre avocat de Karim Achoui, a également estimé qu'il fallait reprendre complètement le dossier et confirmé que son client demanderait sa remise en liberté, stigmatisant un "catalogue d'anomalies".

Il faut aussi garder à l'esprit que Me Karim Achoui  impute à la police l'attentat commis à son encontre, ce qui lui a valu des poursuites en diffamation de la part du ministère de l'Intérieur. Au procès, il a aussi soutenu la thèse d'un complot. 

Il me semble évident que ces conditions, surajoutées à sa proximité d'un milieu pour lequel la justice a peu d'égards, ont fait de l'auxiliaire de la justice un paria à abattre.

Ironie du sort, Me Karim Achoui, qui avait affirmé avoir fait de bons gueuletons avec les gendarmes et les autres accusés durant les trois jours de délibéré, s'est mis en grève de la faim et de la soif à l'annonce du verdict afin d'obtenir sa libération en attendant son procès en appel.

Un chef d'entreprise, Rachid Nekkaz, s'est également mis en grève de la faim avec la même revendication.

Un comité de soutien s'est constitué pour l'avocat, et a organisé des manifestations.  Les prochaines manifestations pour Karim Achoui sont indiquées sur son blog.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic Sc Eco, Cand Ing civil

(Sources : Reuters, AFP, Blog de Karim Achoui, Wikipedia)

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

VOLTAIRE REVEILLE-TOI, ILS SONT DEVENUS FOUS

De façon quelque peu caricaturale, on pourrait distinguer quatre grandes catégories dans la société. 

Primo, les célébrités riches dont la notoriété est le fonds de commerce et le générateur de leur richesse et de celle des nombreux satellites qui leur gravitent autour.  Ceux-là ont intérêt à s'exprimer sans limite et à faire taire leurs détracteurs.  Il s'agit d'artistes, de dirigeants et de politiques notamment.

Secundo, la plèbe, les petits, les sans-grade, les inconnus qui n'ont qu'un accès très limité aux médias.  Catégorie vaste que l'on peut étendre à la classe moyenne.

Tertio, une sorte d'intelligentsia qui se veut éthique et qui prétend octroyer la liberté d'expression à tous, conformément à la pensée voltairienne.  Ici on peut regrouper des militants politiques ou non et journalistes engagés ou simplement respectueux de leur déontologie.  Mais par un flirt obscène, cette catégorie a tendance à se frotter à la première et s'y assimiler parfois, se suscitant des injonctions paradoxales et se mettant finalement dans une situation de double contrainte.

Et quarto, les riches discrets qui préfèrent suivre l'adage "Pour vivre heureux, vivons cachés".  Il s'agit souvent de vieilles familles, de propriétaires de richesses terriennes ou industrielles, qui craignent que trop d'étalage n'engendre le crime ou la révolution.

Internet sans bouleverser pour autant cet équilibre établi depuis Gutenberg (mais si et même avant !), permet à la plèbe de s'exprimer à moindre coût et de façon relativement anonyme si le coeur lui en dit. 

Ce bouleversement fait peur à tous ceux qui ont quelque chose à perdre, donc aux catégories sub 1 et 4.  La catégorie sub 4 craint toujours que les idées ne créent le désordre mais répugne à s'exprimer.  La catégorie sub 1, craint de voir son fonds de commerce menacé.

Alors la catégorie sub 1 réagit.  Avec la complicité de la catégorie sub 3, qui se trouve saisie en étau grâce à la si contraignante et célèbre maxime voltairienne "Je déteste vos idées mais je suis prêt à mourir pour votre droit de les exprimer".

Je livre à votre réflexion deux illustrations, qui ont déjà été évoquées dans les lignes du Post, sous la plume de Guy Birenbaum.

Laurent Gerra aurait prétendu dans une interview donnée au journal Le Point : "On a beaucoup moins de liberté, je le remarque vraiment. Coluche ou Desproges allaient beaucoup plus loin. Maintenant, avec Internet et tous les délateurs, ils sont tellement procéduriers que si on dit un truc, c'est immédiatement répété, déformé... On donne trop la parole à n'importe qui, sur n'importe quel sujet."

Deux revendications ressortent : d'une part donner à la catégorie sub 1 la possibilité de s'exprimer encore davantage, sans risque et sans contrainte et d'autre part former un barrage à l'expression de la catégorie sub 2, celle des "n'importe qui", parmi lesquels se situent des "délateurs", qui pourraient réduire les revenus de la catégorie sub 1 et de ses satellites en plombant leur réputation.  Le combat laisse aussi dubitatif que celui d'un Robin des Bois qui prendrait aux pauvres pour donner aux riches.

Dans la même perspective, Amélie Nothomb a voulu montrer qu'elle aussi avait son combat.  Elle combat les anonymes des forums de discussion et l'a fait savoir dans un article publié dans Charlie Hebdo.  Même combat, mais plus pervers car les conséquences réelles ne ressortent pas immédiatement.  Combattre l'anonymat, la lâcheté des vilains méchants qui anonymement pourrissent les forums, voilà un combat digne ! A première vue peut-être.  Car ces vilains méchants, s'ils commettent un acte répréhensible, peuvent être débusqués par leur adresse IP.  Donc ils ne resteront pas impunis.  S'ils l'ont fait chez eux, remonter à la source sera "simple".  S'ils ont commis le méfait via leur entreprise, comme une entreprise octroie des machines avec codes, crac, le contrevenant sera à nouveau identifié par la machine.  Même dans les cybercafés, on peut retrouver l'infracteur (infracteur ne s'utilise presque plus, mais je ne voulais pas écrire deux fois contrevenant).  En effet, un cybercafé tient un registre des personnes qui ont utilisé telle ou telle machine à tel ou tel moment.  Et le cas échéant, la responsabilité retombera sur l'entreprise ou le cybercafé qui n'a pas géré correctement son parc d'ordinateurs en protégeant les accès et relevant les utilisateurs.

Et il est bon d'informer ceux qui se croient protégés par un anonymiseur, que l'adresse n'est pas protégée entre l'anonymiseur et l'ordinateur.  Toute l'information peut se retrouver.  A un certain niveau, cela devient une bataille d'informaticiens où le plus fort gagne.

Donc même sous le couvert de l'anonymat, l'impunité n'est pas garantie, a fortiori que les très vilains méchants commentaires (ou plus exactement les commentaires parfaitement illégaux) sont généralement éliminés par les webmasters et gestionnaires de forums. 

En revanche, interdire l'anonymat est très pervers.  Dans la même logique que celle qui soustend la protection des sources du journaliste, cela empêchera une foule de personnes de s'exprimer de peur de représailles de puissants.  Le salarié a peur de son employeur.  Le délinquant a peur de la police.  Le pauvre a peur du riche, le mari de sa femme et réciproquement; l'amant de la maîtresse, la maîtresse de l'amant, l'inconnu de la célébrité, surtout si elle est chère au coeur du public.  La personne socialement intégrée a peur de l'opinion et du qu'en dira-t-on.  Plus simplement encore, le timide, le complexé, l'inhibé n'osera plus s'exprimer.

Eh bien, même si ce combat est moins crucial que donner un toit aux SDF ou sauver la vie des malades, je suis pour la liberté d'expression (évidemment dans les limites légales actuelles) et pour la possibilité de garder l'anonymat. 

Et je signe ce post de mon vrai patronyme et de mon vrai prénom, ceux qui m'ont été imposés à la naissance et que je ne tiens pas à renier. 

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

ESCROQUERIE FINANCIERE : LE BON PROFIL ET LA BONNE METHODE

Publié et répéré sur LePost, le 20/12/2008

On avait connu le trader Nick Leeson.

En février 1995, à 28 ans, il avait engagé près de 27 milliards de dollars sur des produits dérivés asiatiques, à l'origine de 1,4 milliards de dollars de pertes pour la Barings (950 millions d'euros actuels).

Le profil de Nick Leeson : un jeune autodidacte que l'on avait laissé sans contrôle.

La méthode utilisée : des faux en écriture pour dissimuler les pertes

Sa condamation : 6 ans et demi de prison et 70.000 livres sterling d'amende

 ------

Ensuite, il y eut le trader Jérôme Kerviel.

Il est accusé d'être le responsable de 4,82 milliards € de pertes résultant de prises de positions dissimulées et contraires aux règlements de la Société générale entre 2007 et 2008.

Le profil de Jérôme Kerviel : DEUG en sciences économiques, licence en IUP, DESS  « back et middle office ».  Il avait travaillé au système de contrôle avant de devenir Trader (le loup dans la bergerie en quelque sorte).

La méthode utilisée : des faux en écriture pour masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises

Sa condamnation : à venir

 ------

Maintenant, il y a Bernard Madoff.

Il est arrêté pour avoir réalisé un montage financier qui pourrait avoir entraîné la perte de 50 milliards USD.

Le profil de Bernard Madoff : autodidacte, ancien président du Conseil des directeurs du Nasdaq (à nouveau le loup dans la bergerie)

La méthode utilisée : une chaîne de Ponzi, c'est-à-dire qu'il utilisait les fonds de ses nouveaux clients pour rémunérer les anciens.

Sa condamnation : à venir

 ------

Le profil classique du trader : Selon Fimarkets.com, la norme en France, est un diplôme de grande école d'ingénieur (X, Centrale, Mines-Ponts, Télécom, Sup'Aéro, ENSAE etc.) doublé d'un troisième cycle financier ou stochastique.

En conclusion, on peut constater que ces escrocs sont systématiquement des autodidactes (Leeson et Madoff) ou en tout cas n'avait pas le diplôme généralement exigé (Kerviel).  Il s'agit donc de personnes très ambitieuses, qui sans avoir fait les études nécessaires voulaient accéder à des postes de financiers et encaisser de très gros revenus. Il s'agit aussi parfois de personnes qui ont été intégrées au contrôle et qui ont mis à profit leurs connaissances des contrôles pour optimiser leurs dissimulations (le policier devenu voyou), ce fut le cas de Madoff et Kerviel.  Et quand ils n'étaient pas des personnes qui connaissaient les rouages du contrôle, voire y présidaient, il s'agissait d'une personne non-contrôlée (Leeson).

------

Les solutions :

Elles se situent au niveau du contrôle et du recrutement.

1 - une parfaite étanchéité entre les contrôles et les financiers et des contrôles plus stricts

2 - une plus grande rigueur dans le contrôle de la moralité, des connaissances et des diplômes des financiers (bref préférer le séminariste boutonneux au beau gosse lèche-cul).

Une question demeure : est-ce que les titulaires de hauts diplômes sont plus honnêtes, ou seulement plus compétents pour dissimuler leurs fraudes? Car en l'occurrence, les fraudes de ces trois escrocs étaient simples, et même simplissimes: une pyramide et des faux en écriture. Peut-on imaginer des fraudes extrêmement complexes qui n'ont pu être percées à jour?  Par ailleurs, il arrive un seuil où les pertes ne sont plus dissimulables.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic SC Eco, Cand Ing civil

(Sources: Wikipedia, Boursier, Fimarkets)

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

CELIBAT ET ASEXUALITE

Publié sur LePost le 05/12/2008

On évoque souvent le combat des homosexuels et bisexuels pour se faire reconnaître à l'égal des hétérosexuels. 

On oublie généralement une catégorie moins connue voire ignorée : les asexuels.

L’asexualité est l’état d’une personne qui ne ressent pas le besoin de s’engager dans une relation sexuelle  avec une autre personne. L'asexualité a été reconnue comme orientation sexuelle chez les êtres humains à partir de la fin des années 1970.

L’asexualité est définie par rapport au désir de l'autre.  Elle se distingue de la chasteté et du célibat, qui sont définis à partir de comportements, ainsi que de l'impuissance ou de la frigidité, qui sont liés à un problème biologique.

Concevoir ce qu'est l'asexualité semble difficile pour beaucoup car on ne comprend pas aisément ce qu'on n'éprouve pas soi-même.  L'hétérosexuel conçoit déjà plus ou moins difficilement l'homosexualité mais concevoir et admettre l'asexualité est à peu près mission impossible pour un homosexuel comme un hétérosexuel.

L'association AVEN vise à aider et informer les asexuels.

http://www.asexuality.org/fr/?accueil

En d'autres mots, quand vous tentez de présenter une personne qui cherche l'âme soeur à un célibataire qui ne s'en plaint pas, vous risquez de faire deux malheureux plutôt que deux heureux.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT ; Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques.

REVENDIQUER L'ABSENCE DE STYLE

Publié sur LePost le 05/12/2008

Le style connaît ses adeptes et ses détracteurs.  J'appartiens à la seconde catégorie.

Stendhal disait : "Le meilleur style est celui qui se fait oublier". Il enfonce même le clou dans "Mélanges de littérature" : "Le style doit être comme un vernis transparent : il ne doit pas altérer les couleurs, ou les faits et pensées sur lesquels il est placé".

Dans le même ordre d'idée, Tchékhov a écrit : "L'originalité d'un auteur dépend moins de son style que de sa manière de penser".

L'avis du Grand Timonnier sur le sujet mérite d'être évoqué : "Il est nuisible au développement de l'art et de la science d'imposer par des mesures administratives un style particulier d'art ou une école de pensée à l'exclusion d'une autre".

Plus récemment, la chanteuse Björk a dit : "Le style n'a aucune importance : ce sont les émotions que vous exprimez qui comptent".

Tout rédacteur mérite d'être lu pour le fond de sa prose, parce qu'il a quelque chose à dire.  Lire quelqu'un dont la seule qualité serait avoir un style particulier ne présente aucun intérêt, à moins de se focaliser sur la stylistique dans le cadre d'une recherche. 

La richesse du style, c'est aussi pouvoir en changer, sans déraper forcément vers les "Exercices de style", chers à Queneau et finalement assez ennuyeux.  En effet, sans un fond pertinent, le style n'est plus qu'une coquille vide. 

Il y a une trentaine d'années, quelques acteurs avaient participé à un spectacle créé à partir des "Exercices de style" de Raymond Queneau.  De bons acteurs connus et appréciés, parmi lesquels Danièle Lebrun.  Ce fut la soirée la plus assommante que je n'ai jamais eue.  La salle était remplie d'élèves qui avaient été contraints de façon stalinienne à y assister et finalement, le spectacle se révélait plus divertissant dans la salle que sur la scène.  La salle s'était transformée en champ de bataille de boulettes de papier et potacheries diverses. Quand le fond n'y est pas, la forme ne peut pas le pallier ou très difficilement.

Je refuse de me cantonner dans un style unique que ce soit pour mes écrits ou pour mes vêtements.  J'adapte mon style aux circonstances et non l'inverse.  C'est la politesse la plus élémentaire et faire preuve de réalisme, de cohérence et de souplesse. 

De plus, sortir des règles de stylistique classique pour se créer un style personnel aboutit souvent à un résultat désastreux, une impression de maladresse, de non-respect des règles classiques d'écriture.  Prétendre avoir un style personnel est parfois aussi une façon de justifier un style immature, insuffisamment léché.

La forme restera toujours pour moi un élément secondaire face au fond.  La pensée et l'information sont intéressantes, le reste n'est que fioriture.  L'important c'est faire passer un message intéressant.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

SDF : PLUS JAMAIS CA !

Publié sur LePost, le 26/11/2008

Le besoin de logement est un besoin primaire, un de ceux qui se positionnent au bas de la pyramide de Maslow.  Maslow l'intégrait au deuxième étage de sa pyramide, celui du besoin de sécurité. pyramide_maslow%5B1%5D.gif

Comme toute typologie, celle-ci est imparfaite et il y a débat pour déterminer si le besoin de procréer se définit comme un besoin physiologique (représenté au premier étage de la pyramide). 

Pour ma part, je déplacerais le débat au-dessus de la ceinture et même jusqu'au-dessus de nos têtes, car j'estime que le logement est un besoin nettement plus crucial que le besoin de procréer.  Rester quelques jours sans procréer, la majorité d'entre nous s'en trouvera très bien.  En revanche, rester quelques jours sans toit, a fortiori en hiver, nous le ressentirons aussi mal que rester sans manger, voire plus mal. 

Et les conséquences de l'absence de logement peuvent être aussi mortelles que celles de l'absence de nourriture car il est difficile de se réchauffer autrement que dans un logement.  C'est pour cette raison, que je classerais le besoin de logement parmi les  besoins les plus primaires, en l'associant directement au besoin de se chauffer.

Le droit au logement est inscrit dans plusieurs textes internationaux et dans la constitution de nombre de pays.

Néanmoins, la mise en oeuvre de ce droit reste inefficace en France en dépit des dernières évolutions législatives.

Le cas des SDF est particulièrement révoltant.  Voir son frère de race (puisque nous sommes tous de la même race) réduit à dormir par terre dans la rue ou se créer un semblant d'abri près d'un immeuble ou dans un bois ne peut laisser indifférent, à moins d'être un monstre dénué d'humanité.

Madame Boutin propose de contraindre les SDF à intégrer une structure adaptée en cas de températures mortelles.  Cette proposition a suscité de nombreuses réactions.

Personnellement, j'ai déjà participé en tant que bénévole aux maraudes de l'Armée du Salut (distribution de soupes et de repas).  Quand nous rencontrions un SDF dont la santé semblait menacée, soit nous lui proposions de monter dans la camionnette, afin d'être véhiculé vers une structure d'accueil, soit nous appellions le SAMU, si l'état de la personne le justifiait. 

Un problème parmi d'autres est constitué par le fait que les abris dans les bois sont bien plus difficilement accessibles que les abris construits au bord des routes et en centre-ville.  Il me semble que pour les personnes réfugiées dans les bois, qui ont souvent monté un abri qu'ils craignent de retrouver détruit ou volé s'ils le quittent quelques temps, il serait plus adapté de leur distribuer des petits chauffages sécurisés, qui ne risquent pas de mettre le feu à l'abri voire au bois et qui seraient régulièrement réalimentés et vérifiés lors de tournées comme celles organisées en ville.

Evidemment, la bonne solution, c'est que chacun ait un logement décent, cela va sans dire.  Et aucun SDF ne préfère être à la rue plutôt qu'avoir un logement décent, digne, en tout cas pas ceux que j'ai rencontrés.  Les structures d'accueil proposées, notamment par leur promiscuité et l'autoritarisme de leurs réglements internes ne correspondent pas toujours à ce qualificatif de digne.

 Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques. 

ON NE SE RELIT JAMAIS ASSEZ !

Publié sur LePost, le 24/11/2008 

Au lendemain de l'élection qui a eu lieu au sein du PS, Me Jean-Pierre Mignard a publié un communiqué.

La dernière phrase de ce communiqué mérite que l'on s'y attarde.

 "Dès lors", dit-il, "les résultats vont dans le sens d'une victoire de Ségolène Royal et dans tous les cas interdisent toute proclamation de ceux-ci en faveur de quiconque." (source : http://www.leconomiste.com/article.html?a=89796)

Il prétend dans un premier temps que les résultats vont dans le sens d'une victoire de Madame Royal, mais il se contredit immédiatement après en disant que ces mêmes résultats, lesquels seraient selon lui en faveur d'une victoire de Madame Royal, ne permettent pas de proclamer la victoire de quiconque, donc même pas de Madame Royal. 

En définitive, il parvient à dire blanc et noir dans la même phrase.  Tout à la fois, les résultats permettraient de proclamer une victoire de Madame Royal et ne permettraient de proclamer aucune victoire  !

L'urgence et la fatigue sans aucun doute.

 

segogif2.gif
PS1. : Ci-dessus une capture de l'extrait concerné.  Le communiqué entier, daté du 23 novembre 2008 est disponible sur le site Internet de Ségolène Royal : http://www.segoleneroyal2007.net/ 

 PS2. : Cette coquille rappelle le système de défense suivant : vous ne m'avez jamais prêté de chaudron, de plus je vous l'ai rendu en parfait état et finalement, il était déjà percé quand vous me l'avez prêté.

 Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA


AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques.