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21/03/2009

ESCROQUERIE FINANCIERE : LE BON PROFIL ET LA BONNE METHODE

Publié et répéré sur LePost, le 20/12/2008

On avait connu le trader Nick Leeson.

En février 1995, à 28 ans, il avait engagé près de 27 milliards de dollars sur des produits dérivés asiatiques, à l'origine de 1,4 milliards de dollars de pertes pour la Barings (950 millions d'euros actuels).

Le profil de Nick Leeson : un jeune autodidacte que l'on avait laissé sans contrôle.

La méthode utilisée : des faux en écriture pour dissimuler les pertes

Sa condamation : 6 ans et demi de prison et 70.000 livres sterling d'amende

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Ensuite, il y eut le trader Jérôme Kerviel.

Il est accusé d'être le responsable de 4,82 milliards € de pertes résultant de prises de positions dissimulées et contraires aux règlements de la Société générale entre 2007 et 2008.

Le profil de Jérôme Kerviel : DEUG en sciences économiques, licence en IUP, DESS  « back et middle office ».  Il avait travaillé au système de contrôle avant de devenir Trader (le loup dans la bergerie en quelque sorte).

La méthode utilisée : des faux en écriture pour masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises

Sa condamnation : à venir

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Maintenant, il y a Bernard Madoff.

Il est arrêté pour avoir réalisé un montage financier qui pourrait avoir entraîné la perte de 50 milliards USD.

Le profil de Bernard Madoff : autodidacte, ancien président du Conseil des directeurs du Nasdaq (à nouveau le loup dans la bergerie)

La méthode utilisée : une chaîne de Ponzi, c'est-à-dire qu'il utilisait les fonds de ses nouveaux clients pour rémunérer les anciens.

Sa condamnation : à venir

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Le profil classique du trader : Selon Fimarkets.com, la norme en France, est un diplôme de grande école d'ingénieur (X, Centrale, Mines-Ponts, Télécom, Sup'Aéro, ENSAE etc.) doublé d'un troisième cycle financier ou stochastique.

En conclusion, on peut constater que ces escrocs sont systématiquement des autodidactes (Leeson et Madoff) ou en tout cas n'avait pas le diplôme généralement exigé (Kerviel).  Il s'agit donc de personnes très ambitieuses, qui sans avoir fait les études nécessaires voulaient accéder à des postes de financiers et encaisser de très gros revenus. Il s'agit aussi parfois de personnes qui ont été intégrées au contrôle et qui ont mis à profit leurs connaissances des contrôles pour optimiser leurs dissimulations (le policier devenu voyou), ce fut le cas de Madoff et Kerviel.  Et quand ils n'étaient pas des personnes qui connaissaient les rouages du contrôle, voire y présidaient, il s'agissait d'une personne non-contrôlée (Leeson).

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Les solutions :

Elles se situent au niveau du contrôle et du recrutement.

1 - une parfaite étanchéité entre les contrôles et les financiers et des contrôles plus stricts

2 - une plus grande rigueur dans le contrôle de la moralité, des connaissances et des diplômes des financiers (bref préférer le séminariste boutonneux au beau gosse lèche-cul).

Une question demeure : est-ce que les titulaires de hauts diplômes sont plus honnêtes, ou seulement plus compétents pour dissimuler leurs fraudes? Car en l'occurrence, les fraudes de ces trois escrocs étaient simples, et même simplissimes: une pyramide et des faux en écriture. Peut-on imaginer des fraudes extrêmement complexes qui n'ont pu être percées à jour?  Par ailleurs, il arrive un seuil où les pertes ne sont plus dissimulables.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic SC Eco, Cand Ing civil

(Sources: Wikipedia, Boursier, Fimarkets)

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