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21/03/2009

UNE DEFENSE IMPARABLE : SE DECOUVRIR LE TETON

Publié sur LePost le 28/12/2008

 Ceux qui ont visité le Kunsthalle de Hambourg ont peut-être déjà aperçu ce très beau et très étrange tableau peint par Jean-Léon Gérôme (°11 mai 1824 - +10 janvier 1904).

Le tableau est intitulé "Phryné devant l'Aréopage".

Phryné est une courtisane grecque du IVe siècle avant Jésus-Christ.  Très belle, elle aurait servi de modèle au sculpteur Praxitèle. 

Elle fut célèbre par ses tarifs élevés : elle aurait réclamé une mine entière pour une nuit.  Elle accumula de telles richesses qu'elle aurait offert de rebâtir les murailles de Thèbes, abattues en 336 avant J.-C. par Alexandre le Grand, sous réserve qu'on y grave l'inscription : « Détruites par Alexandre, rebâties par Phryné, l'hétaïre », ce qui lui fut refusé.

Phryné fut accusée d'introduire une divinité étrangère à Athènes et de corrompre les jeunes femmes (suivant d'autres versions elle avait été accusée de meurtre).  Impiété et corruption de la jeunesse : à peu près le même procès que Socrate.

Elle avait été accusée par un ancien amant et fut défendue par un de ses amants du moment, l'orateur Hypéride. 

Selon Athénée, celui-ci, sentant la cause perdue, aurait déchiré la tunique de Phryné, dévoilant aux Héliastes sa poitrine,  et il tint des argument extrêmement pathétiques, emportant ainsi la faveur du jury. Phryné fut acquittée et portée en triomphe au temple d'Aphrodite alors que le rhéteur adverse fut chassé de l'Aréopage.

Toutefois, après son acquittement, un décret fut voté, par lequel aucun défenseur ne saurait plus user de sensiblerie et lequel interdisait en même temps à toute personne accusée d'être regardée par ses juges.  

Il est clair que la même défense en faveur de Socrate, qui était à l'époque de son procès un homme de  71 ans, n'aurait pas eu le même effet. 

Actuellement, une défense qui touche aux sens et aux sentiments reste malheureusement une défense efficace.  Mais beaucoup de dispositifs de notre justice tentent d'y pallier.  Le port de la robe pour les avocats, l'obligation faite aux juges de juger en droit en font partie.

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

Sources : Wikipedia, Athénée : livre XIII des Déipnosophistes

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