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26/03/2020

BICENTENAIRE DE MONSEIGNEUR DE MERODE (1820 -1874) - Son portrait vu par ses contemporains - Hommage aux héros des épidémies

Je remercie infiniment le Marquis de Trazegnies pour sa très aimable et sagace relecture.

Il y a exactement deux cents ans naissait un saint homme et un homme d'action, Monseigneur Xavier de Merode, officier, puis ministre et archevêque.

La tragique épidémie de coronavirus Covid-19 n'a pas permis de fêter ce bicentenaire comme il se doit au jour ad hoc. A cause des directives drastiques de confinement, j'ai choisi de rendre hommage à Monseigneur de Merode par les écrits de ses contemporains, dont la plume est infiniment plus élégante que la mienne. Je dédie cet hommage à tous les héros des épidémies.

Si on détaille les états de service de Xavier de Merode, il faut mentionner qu'il fut capitaine (1847) et chevalier de la Légion d'Honneur (1844). Il a ensuite embrassé une carrière ecclésiastique, mais aussi politique, et il est devenu camérier secret de S.S. le Pape Pie IX (1850), pro-ministre aux armées des États Pontificaux (1859), chanoine de la basilique Saint Pierre (1859), archevêque de Mélitène (1866) et aumônier général. Il est décédé peu avant de devenir cardinal, son nom devant figurer dans la prochaine promotion.

Monseigneur de Merode est né comte Frédéric François Xavier Ghislain de Merode, à Bruxelles le 26 mars 18201.

Il est le fils cadet du Comte Félix de Merode, député et ministre, Félix qui fut un des créateurs de l'Etat belge en 1830 et qui fut pressenti pour le trône de Belgique.

Monseigneur de Merode a pour ancêtres des membres des plus grandes maisons et cours d'Europe, notamment : Nassau, Rubempré, Salm, Croÿ, Montmorency, Hohenzollern par son père, et Noailles, Cossé-Brissac, Beauffremont, Polignac, Saluces par sa mère Rosalie de Grammont ... Et bien d'autres illustrissimes encore. On ne présente plus la maison.

A trois ans, Xavier perdit sa mère, et peu de temps après, son très jeune frère Philippe. Son père se remaria avec Philippine de Grammont, la soeur de la défunte. La grand-mère de Monseigneur de Merode, la marquise de Grammont, s'occupa beaucoup de lui et l'aida dans son apprentissage de la charité.

Xavier était un enfant espiègle et avait beaucoup de répartie. Au collège de Juilly, ses facéties et ses bons mots ont laissé un souvenir amusé2.

Le bulletin mensuel du collège rappelle que même s'il ne fut pas un élève particulièrement brillant, il pouvait se distinguer à l'occasion dans ses domaines de prédilection3.

« Excellent cavalier, il obtint le 17 août 1835 les éperons et la cravache d'honneur dans les exercices équestres qui précédaient chaque année la distribution des prix. Cependant Xavier eut quelques succès en allemand et en mathématiques. En 1837 il remporta même un prix d'algèbre, mais il se garda d'en rien dire. Quand on l'apprit dans sa famille, on lui fit des reproches sur son silence. Il répondit que rien n'est plus naturel, ayant entendu dire que ceux qui avaient des prix n'étaient souvent que de futurs imbéciles... »

Un collaborateur d'Alphonse Daudet, le journaliste et écrivain Pierre Véron, décrit l'homme adulte de façon très imagée dans Le Charivari4  :

« Au physique, M. Xavier de Mérode est grand, mince, sec, flexible jusqu’à être serpentin. Il a le nez aquilin et profondément saillant. Ce nez qui rappellerait peut-être celui de ce père Aubry que Chateaubriand a placé dans Atala, donne, dit-on, toute la clé de son caractère. (...) Les yeux sont noirs, pétillants et suffisamment spirituels. Quant à la voix du monseigneur, ce n’est plus celle d’un homme habitué à dire à une escouade de dragons ou de chasseurs : «Allons, tonnerre de d..., mes enfants, enfoncez-moi ce carré-là avec vos lattes ou bien prenez-moi cette redoute.» Non, ce serait plutôt la voix de chattemite que Victor Hugo prête dans Notre-Dame de Paris à maître Jehan Charmoluc, procureur du roi en cour d’église. Il ne s’y trouve que des cordes tendres, des demi-tons, des inflexions angéliques. C’est cette voix-là qui a donné saintement le signal de la bataille de Castelfidardo. A voir aujourd’hui Mgr l’archevêque de Mélytène malade, buvant avec componction de l’eau ferrée aux sources de Pougues (Nièvre), qui croirait que l’ex-ministre de Pie IX ait été jadis, en Belgique et même à Biskara, un joyeux compagnon de chambrée, ce qu’on appelle un loustic de régiment ? (...) le futur ministre du pape cultivait l’esprit jusqu’à la pointe et n’était pleinement satisfait que lorsqu’il avait l’heureuse chance de rencontrer le calembour. Tout passe. A cette ardeur juvénile pour la blague de bivouac ont succédé des pensées plus graves et les protocoles diplomatiques. »

D'après ses interlocuteurs, Monseigneur de Merode était en réalité très humble et vertueux. Nous en avons le témoignage de l'écrivain et diplomate Henry d'Ideville :5

« Nous avons eu l'honneur de connaître de près Mgr de Mérode à Rome en 1869 et de passer avec lui bien des heures en conversation intime. Il était d'humeur gaie, grave dans ses discours et d'une admirable vertu. S'étant laissé aller dans la chaleur de la conversation à quelques phrases peu mesurées, nous nous permîmes de lui en faire quelques observations. Il les accepta sans difficulté, avec une édifiante humilité ; c'est à ces traits que l'on reconnaît les saints, et celui-là devait en être un. »

Cette vertu ascétique et cette humilité se percevait aussi dans l'ameublement de son appartement au Vatican, comme le dépeint l'officier et homme de lettres, Léon Massenet de Marancour :6

« Une table en chêne ouvré, quelques chaises garnies en crin, d'immenses cartes stratégiques d'un travail exquis, de lourds dossiers, des livres, des journaux, çà et là répandus sur le parquet, l'Indépendance, le Monde, le Figaro, la Gazette, le Siècle, la Revue des Deux Mondes, le Charivari, M. de Mérode sait tout, voit tout, lit tout. »

Sa chambre, entre le militaire et le monacal, était encore plus dépouillée que son cabinet, suivant le même auteur7.

« Tandis que vous feuilletez l'album, le ministre a disparu dans la chambre à côté. Vous jetez involontairement un regard indiscret, et vous apercevez, à la lueur de deux petites lampes suspendues aux côtés d'un christ en ivoire, une planche sur deux tréteaux en fer, sur cette planche un mince matelas, mal dissimulé par une simple couverture. C'est le lit de Monseigneur de Mérode »

Rien à voir avec la somptueuse « chambre Monseigneur », au château de Rixensart, où Xavier de Merode se reposait lorsqu'il s'y rendait.

Sa bravoure et sa générosité se sont encore confirmées par son comportement exemplaire lors de la grande épidémie de choléra de 1854.

« Son dévouement et son courage se révélèrent dans toutes les circonstances.

Le choléra sévissait d'une façon terrible à Rome en 1854; ce fut pour Mgr de Mérode une nouvelle occasion d'en faire preuve, en exposant sa vie avec autant de simplicité que d'abnégation. Il parcourait les hôpitaux tout le jour, soignant les malades avec une ardeur, un entrain, qui remplissaient de stupéfaction la cour pontificale. — Le Pape visita alors plusieurs hôpitaux et couvents, toujours accompagné de son inséparable Mérode. — Sa Sainteté ayant appris que l'hôpital militaire français de Saint-André était le plus éprouvé de tous, et le véritable foyer de l'infection cholérique, fit prévenir de sa visite l'abbé Bastide, l'aumônier de l'hôpital. Le Saint Père arriva à trois heures, en grand équipage, devant la porte de Saint-André, suivi de sa maison. Mais, soit qu'ils eussent obéi à l'ordre de Pie IX, soit qu'ils se fussent excusés, les personnes de la suite restèrent en voiture. Le Pape pénétra seul avec Mgr de Mérode, qui précisément lui avait conseillé cette visite, et ils s’arrêtèrent auprès du lit de chaque malade. La visite fut longue et eut de très heureux résultats, en réconfortant le moral de nos pauvres militaires.

Pendant ce temps, les équipages de la cour pontificale attendaient sur la place du Quirinal, et, lorsque le Pape remonta en voiture avec son fidèle Mérode, la suite se trouva beaucoup plus rassurée. Le lendemain, le cardinal Antonelli, qui n'avait pas été consulté au sujet de la promenade de la veille, dit devant Sa Sainteté à Mgr de Mérode : « Dieu permettra sans doute que le Saint-Père échappe à la contagion; mais cette visite était bien imprudente, Monseigneur; songez quelle responsabilité pèserait sur nous s'il arrivait un malheur ! - Eh bien, quoi ! reprit le prélat avec sa brutale franchise, et après? Le Saint-Père a accompli son devoir de pasteur, voilà tout ! S'il eût été frappé par le mal, quelle mort plus glorieuse et plus belle lui souhaiteriez-vous ! » Le Pape reprit en riant : « Eh ! eh ! Éminence c'est qu'il dit bien vrai, Mérode; si je mourais ce soir, ne croyez-vous pas que ma mort ne fit grand bien à l'Église ? » »8

Cet extrait est tellement d'actualité en ces temps de pandémie due au coronavirus Covid-19. On songe à l'héroïsme des médecins qui soignent les nombreux malades en dépit de carences en matériel et en effectifs. Et c'est avec ce même héroïsme que Monseigneur de Merode combattait le choléra et soignait lui-même les malades.

Quant à la question de la contagion, il faut savoir que le bacille virgule du choléra n'a pas la même contagiosité que le coronavirus. La contamination du choléra se fait par la consommation de boissons ou aliments souillés et non par des contacts lors de simples visites. C'est en 1849 que John Snow avait publié sa théorie concernant la transmission du choléra par l'eau (en contradiction avec l'ancienne théorie des miasmes, c'est-à-dire de la transmission par l'air). Il est fort probable que Monseigneur de Merode connaissait la polémique sur le sujet, lui qui s'intéressait aux sciences. Monseigneur de Merode estimait qu'il devait faire son devoir et soigner les malades, ainsi que les visiter pour leur remonter le moral. Devoir qui était assorti d'un devoir d'exemple.

La franchise de Monseigneur de Merode était notoire. On en donne l'illustration suivante :

« Le 1er juillet 1866, Mgr de Mérode, nommé archevêque de Mélitène in partibus infidelium, était sacré dans l'église de S'-Pierre. Quelques jours après il était nommé aumônier de sa Sainteté. Dans ces nouvelles fonctions, l'ancien ministre des armes gardait toute l'intempérance de sa franchise. Le Pape lui disait Un jour dans une de leurs promenades : « Vous parlez trop, Mérode, je vais vous fermer la bouche. » « Je ne demande pas mieux, répliquait le prélat, mais vous devriez en même temps me fermer les oreilles. » »9

Un personnage dont l'orgueil fit les frais de cette franchise est le compositeur Franz Liszt10

« Mgr de Mérode fut nommé Elemosiniere, aumônier du Pape. Ces fonctions importantes, et toutes de confiance, le retenaient auprès du Saint-Père. Il n'avait, du reste, jamais quitté l'appartement qu'il occupait au Vatican depuis de longues années.

Cet appartement était fort simple et rempli de cartes et de plans.

Il était contigu à l'appartement de Mgr de Hohenlohe, depuis cardinal, et alors aumônier du Pape.

Lorsque Listz entra dans les ordres et devint l'abbé Listz, Mgr de Hohenlohe, qui avait pour le grand pianiste beaucoup d'affection, l'invita à loger dans son appartement. L'abbé, qui n'avait pas renoncé à sa passion pour la musique, vint s'installer, avec son piano, chez son compatriote. Mgr de Mérode rencontrait fort souvent son voisin, le nouvel abbé.

Un soir, qu'il avait été très-enchanté des récits que lui avait faits le Commandeur de certains épisodes de sa vie artistique, Mgr de Mérode prenant par le bras le nouveau converti : « — Tenez, mon cher Listz, je vous aime, même avec votre piano, et Dieu seul sait cependant ce que me fait souffrir mon bruyant voisin du Vatican! »

Le bon abbé n'était pas habitué à de semblables reproches, mais il offrit béatement au Seigneur cette épreuve, blessure cruelle faite à son ancienne vanité. »

Avoir pour voisin direct un pianiste, n'est pas forcément de tout repos, fut-il le virtuose Franz Liszt.

S'il était généreux avec la Vérité qu'il ne manquait pas de remettre sur son piédestal en toute occasion, Monseigneur de Merode l'était aussi de ses efforts et de son patrimoine.

Son oeuvre est gigantesque..

On citera pêle-mêle en regrettant de ne pouvoir s'y attarder davantage, et sans prétendre à l'exhaustivité  :

  • - la création des zouaves pontificaux, un régiment de volontaires visant à défendre l'Etat pontifical

  • - l'amélioration des prisons de Rome, notamment sur le modèle des prisons belges, ces améliorations touchant aussi à l'hygiène

  • - la fondation de nombreuses écoles, à Rome (par exemple le Collegio San Giuseppe – Istituto de Merode qui existe encore), mais aussi en Belgique, par exemple à Rixensart l'école des filles des soeurs de la Providence et de l'Immaculée Conception, bâtie non loin du château.

  • - la construction d'églises, comme l'église Saint François-Xavier à Rixensart (Bourgeois)

  • - la rénovation de Rome, en vue de l'assainir comme Paris fut assaini par Haussmann en vue notamment d'éviter des épidémies, et la création d'avenues comme l'ancienne Via de Merode devenue Via Nazionale.

  • - des recherches archéologiques, entre autres des catacombes

  • - diverses oeuvres de bienfaisance et institutions charitables à Rome et ailleurs.

Avec une telle activité, Monseigneur de Merode ne prenait pas soin de sa santé et se tuait littéralement à la tâche.

C'est en juin 1874 qu'il contracta une mauvaise broncho-pneumonie en visitant les catacombes Sainte Domitille durant les fouilles. Evidemment, on ne peut pas s'empêcher de penser à un coronavirus comme celui qui sévit actuellement.

Il mourut avec un courage extraordinaire et une foi édifiante, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1874, après avoir reçu une dernière visite du pape Pie IX.

Comme écrit dans les Annales Catholiques de 1874 : « Il avait vécu en Mérode, et tel il est passé, de ce monde dans l'autre, j'ose dire .avec le courage et les emportements d'une foi invincible; j'ose dire encore que, acceptant la mort, lui souriant même, il s'est jeté dans le ciel, à travers des souffrances et des tortures physiques qui n'ont pu lui arracher, ni un cri, ni un gémissement. »

Rendons-lui donc hommage ainsi qu'à tous les héros des épidémies, que leur foi soit en Dieu ou en l'Homme.

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1Certaines sources comme sa biographie faite par Monseigneur Besson, disent le 20 mars, d'autres le 25 mars

2 A. Reeb, Histoire de la salle des bustes : Monseigneur de Merode in Bulletin mensuel du Collège et de l'Association amicale Collège de Juilly. 25 juin 1910, n°9, pages 18 et 19

3Ibidem

4Pierre Véron (sous le pseudonyme Paul Girard) in Le Charivari du 15 août 1866, Paris, page 2

5Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 210

6 Léon Massenet de Marancour, in "Les échos du Vatican", Martin-Beaupré éditeurs, Paris, 1864, pages 104 et 105

7 Léon Massenet de Marancour, in "Les échos du Vatican", Martin-Beaupré éditeurs, Paris, 1864, pages 109 et 110

8Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 203

9 A. Reeb, Histoire de la salle des bustes : Monseigneur de Merode in Bulletin mensuel du Collège et de l'Association amicale Collège de Juilly. 25 juillet 1910, n°10, pages 9 et 10

10Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 201

21/01/2017

LE PRINCE ANTOINE DE MERODE ETERNELLEMENT HEUREUX (1953 - 2016)

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Le Prince Antoine de Merode

(23 octobre 1953 - 21 décembre 2016)

Cela fait un mois que mon amour est mort. Qu'il est dans le froid glacial d'un cercueil en zinc capitonné de blanc, au fond de la crypte de son château de briques roses. Ce grand caveau à la porte ovale qui était contre son appartement et duquel a parfois suinté un liquide épais et brunâtre, comme un succédané d'ectoplasme. Une simple remontée d'eau dans le château ou bien ses ancêtres qui venaient nous retrouver ?

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Entrée vers la crypte du château de Rixensart

Antoine, mon merveilleux, mon sublime Antoine. L'être le plus charmant de la terre, le plus doux, le plus drôle, le plus tendre ...

Antoine qui avait tout pour lui : beau, riche, intelligent, très intelligent même, d'une séduction folle, et bien sûr prince, bon prince, grand prince. Authentique prince allié à toute la haute noblesse, à toutes les cours d'Europe. Parmi ses ancêtres, on retrouve tant de grands esprits et de grandes personnalités.

Il y a évidemment son quadrisaïeul, le Comte Félix de Merode (1791-1857), député et Ministre d'Etat, qui fut un des artisans de la Belgique de 1830, en étant membre du Gouvernement Provisoire et en ayant fait partie de la délégation qui est allée proposer le trône de Belgique à Léopold de Saxe-Cobourg.

Félix, à qui aussi avait été proposé le trône de Belgique, qu'il déclina...

Félix, dont on retrouvait les traits sur le visage d'Antoine.

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Le Comte Félix de Merode

Plus avant, le feld-maréchal Jean-Philippe Eugène de Merode Westerloo (1674-1732), qui combattit Louis XIV, lequel se trouvait être un autre ancêtre d'Antoine de Merode. Car Antoine de Merode descend à la fois par son père et par sa mère de Louis XV, donc aussi de Louis XIV et de presque tous les rois de France, sans oublier le Régent, et se trouve également apparenté à toutes les dynasties européennes.

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 Le Feld-maréchal de Merode par van Schuppen

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Louis XV, ancêtre d'Antoine de Merode par son père et par sa mère

En plus des gènes de ces grands politiques et militaires, Antoine avait également reçu ceux de brillants esprits.

L'auteur des « Maximes », le Duc de La Rochefoucauld, François VI (1613-1680) est son ancêtre à la douzième génération. Quelques Maximes :

«15 - La clémence des princes n'est souvent qu'une politique pour gagner l'affection des peuples. » ;

« 28 - La jalousie est en quelque manière juste et raisonnable, puisqu'elle ne tend qu'à conserver un bien qui nous appartient, ou que nous croyons nous appartenir; au lieu que l'envie est une fureur qui ne peut souffrir le bien des autres. »  ;

« 29 - Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécution et de haine que nos bonnes qualités. » ;

« 46 - L'attachement ou l'indifférence que les philosophes avaient pour la vie n'était qu'un goût de leur amour-propre, dont on ne doit non plus disputer que du goût de la langue ou du choix des couleurs. » .

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 François VI, Duc de La Rochefoucauld

Toujours par son arrière-grand-mère Amélie de La Rochefoucauld, Antoine de Merode descend aussi d'un autre Duc de La Rochefoucauld, François XII (1747-1827) qui fut membre et président de l'Assemblée constituante (1789), qui créa l'École des Arts et Métiers et fut propagateur de la vaccine en France. Il est aussi bien connu pour avoir répondu à la question de Louis XVI (le 12 juillet 1789) "C'est une révolte ?" : "Non, Sire, c'est une Révolution".

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 François XII, Duc de La Rochefoucauld

D'autres hommes des Lumières figurent parmi ses ancêtres. Il y a par exemple le Duc de Noailles, Jean (1739-1824), qui fut militaire et chimiste. Malheureusement, suivant le courant de l'époque, le Duc fit profession d'irréligion et de scientisme, qualifiant l'homme de « moisissure » et proclamant l'inexistance de l'âme. En revanche, son épouse, Louise d'Aguesseau, très pieuse, fut guillotinée sous la Révolution.

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Louise d'Aguesseau, Duchesse de Noailles

Victime de la Révolution

Antoine descend également de Claude-Adrien Helvétius (1715-1771), autre figure des Lumières, issu d'une famille de très riches médecins, et qui était fermier général et philosophe. Quelques phrases et vers de sa plume :

"La discipline n'est pour ainsi dire que l'art d'inspirer aux soldats plus de peur de leurs officiers que des ennemis" (De l'esprit, 1958) ;

"Quels vents impétueux, ô puissante Sagesse,

De l'île du Bonheur me repoussent sans cesse !

Que d'écueils menaçants en défendent les bords !" (Le Bonheur, Chant I, 1773)

"L'art du politique est de faire en sorte qu'il soit de l'intérêt de chacun d'être vertueux" (notes, maximes et pensées) ;

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Claude-Adrien Helvétius

Antoine en descend par sa fille Adélaïde Helvetius qui était considérée comme une des beautés de l'époque et dont on a un très joli portrait peint par Madame Vigée-Lebrun.

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Adélaïde Helvétius, Comtesse d'Andlau

Encore un ancêtre intéressant fut le Marquis de Ségur (dont un des petits-fils avait épousé Sophie Rostopchine, la fameuse Comtesse de Ségur, auteur de livres pour enfants). Louis-Philippe de Ségur (1753-1830) était d'orientation libérale, officier de la Révolution américaine (comme Lafayette), diplomate, homme politique, historien, poète et aussi chansonnier et goguettier, membre de l'Académie Française. Il a laissé beaucoup de pensées intéressantes qui sont devenues des classiques, comme par exemple :

« Avec de l'amour et de la persévérance il ne faut désespérer de rien » (Galerie morale et politique, 1816).

« Sachez vous respecter vous-mêmes, et personne ne vous fera rougir. » (Le respect,1816)

« Hélas ! nous avons si peu de jours à passer sur la terre, ne les perdons pas à nous haïr. »(La reconnaissance,1816)

« L'un des premiers devoirs pour celui qui donne est d'oublier ce qu'il a donné, et, pour celui qui a reçu, de s'en souvenir et de le publier. »(La reconnaissance,1816)

« L'amour doit éclairer nos jours à leur déclin, comme il enflammait notre aurore : Si vous n'aimâtes jamais, aimez, aimez demain ; Si vous avez aimé, demain aimez encore. »(L'amour, 1816)

« Une femme qui veut garder son mari, et ou son amant, doit varier sans cesse ses moyens de plaire ; on en est venu au point de ne pouvoir aimer longtemps la même personne, à moins qu'elle n'ait le secret de ne pas se montrer toujours la même, et c'est là un des tristes avantages que la corruption des mœurs donne à l'art sur la nature, et à la coquetterie sur la vertu. »(L'ennui,1816)

« Si vous voulez changer vos malheurs en bonheur véritable, jouissez et profitez du présent, remerciez les dieux au lieu de constamment les accuser, et surtout grandissez et fortifiez votre âme. » (Le malheur, 1816)

« Le cœur a ses secrets pour guérir les blessures qu'il reçoit. » (Le malheur, 1816)

« L'adversité qui abat les cœurs faibles, grandit les âmes fortes. » (L'adversité, 1816)

« La vieillesse de l'égoïste est triste ; il n'a ni compagnon, ni successeur, ni espoir. Il remplit maussadement son cercle étroit, comme le limaçon sa coquille ; le passé est pour lui un vide, le présent un désert, et l'avenir le néant. » (La vieillesse, 1816)

« Sans union, il ne peut exister ni force ni esprit public. » (Les femmes, 1816)

« La vie des morts consiste dans le souvenir des vivants. » (Le dernier âge, 1816)

« Une partie de la vie se passe à mal faire, une autre partie à ne rien faire, la presque totalité à faire autre chose que ce qu’on devrait faire. » (Le temps, 1816)

Une série d'assertions bâties sur le mode binaire ou ternaire, combinant humour, morale et clairvoyance.

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 Louis-Philippe Marquis de Ségur

La Révolution Française a fait des ravages chez les aïeux du Prince Antoine de Merode, car pas moins de quinze d'entre eux en furent victimes. Pour en citer quelques uns, on y retrouve notamment : le Duc de Clermont-Tonnerre (1720-1794), le Marquis de Lur Saluces (1731-1793), Catherine de Cossé-Brissac (1724-1794), le Duc de Brissac (1734-1792), Malesherbes (1756-1794).

Un autre ancêtre remarquable fut le Marquis de Lur Saluces, Eugène (1852-1922), militaire, monarchiste, qui participa au coup d'état manqué de Déroulède.

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Le Marquis de Lur Saluces

Antoine de Merode descend également de Colbert, de Vauban et du compositeur Lully.
Avec un tel patrimoine de gènes, Antoine ne pouvait qu'être quelqu'un d'exceptionnel...
Beaucoup voudront savoir s'il était aussi parent de la belle Cléo de Merode (1875-1966). Forcément, oui, mais de façon plus proche qu'on ne le pense. C'est là qu'Antoine m'a confié un secret de famille qui mérite d'être un peu dévoilé (seulement un petit coin du voile), Cléo était née d'une mère Merode (de la branche autrichienne) mais aussi d'un père Merode belge et assez proche parent d'Antoine (là où je garde le secret, c'est sur son identité exacte). Ceci explique probablement pourquoi certaines jeunes filles Merode de Belgique ressemblent tant à Cléo. Cléo de Merode était danseuse mais absolument pas une courtisane comme Liane de Pougy ou la belle Otero. Et pour cause, en 1950, Cléo de Merode a gagné un procès contre Simone de Beauvoir, qui l'avait erronément assimilée à une « cocotte » dans son essai Le Deuxième Sexe.

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Cléo de Merode

Antoine de Merode était très fier des Marquis de Lur Saluces (sa mère était née Lur Saluces) et de leur domaine viticole bordelais, le Château d'Yquem. Le Château d'Yquem est le seul sauternes classé premier cru supérieur et il est considéré comme le meilleur vin liquoreux qui soit. Il est inscrit aux Monuments Historiques depuis 2003.

Anecdote piquante, dans le film « Papy fait de la résistance », il y a une séquence où l'on voit une bouteille posée sur une table se faire vider par le culot. La bouteille en question est une bouteille de Château d'Yquem.

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 Extrait de "Papy fait de la résistance",

la bouteille de Château d'Yquem qui se vide par le culot

Antoine était brillant, amusant et agréable en société et toujours avec énormément de chic et d'élégance. Quelques heures avec Antoine, c'était jouir pleinement de quelques heures de détente et d'amusement. Une vie avec Antoine c'était le bonheur assuré.
Ce qu'il a fait de remarquable entre autres, c'est reprendre la gestion de son château et de son domaine et parvenir à en faire une entreprise rentable. Il avait su gérer les bois avec l'aide d'ingénieurs forestiers, entretenir le parc, restaurer le château et les dépendances avec des architectes et sa mère qui avait beaucoup de goût. Parfois lui-même mettait la main à la pâte et n'hésitait pas à arracher les ronces, tondre les vastes pelouses, grimper aux murs et sur les toits... Il veillait au bon état du château qui était visité régulièrement à la belle saison. Il avait même fait réaliser un jet grouting quand une des façades du château avait commencé à s'affaisser.  Le procédé du jet grouting consiste à créer une colonne résistante formée par l'injection sous haute pression de ciment au sol. 

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château de Rixensart,

timbre représentant le château

avec un cachet portant les armes Merode

Il était un grand amoureux de la nature et des animaux. Il aimait aussi la chasse et était très sportif. Il était très fier du magnifique trophée d'un grand cerf qu'il avait chassé en Espagne. Néanmoins, comme Saint Hubert, il a changé d'avis sur la chasse le jour où il vit un tableau de chasse avec des canards cloués dessus dont une petite canette crucifiée qui vivait encore. De ce jour, il n'a plus voulu chasser et a pensé même interdire la chasse aux canards sur ses terres.

Il adorait les chiens et il était très proche de ses labradors qu'il considérait presque comme ses enfants.
Il aimait voyager et gardait de très bons souvenirs de ses séjours au Portugal et en Afrique.
Il avait aussi des souvenirs extraordinaires de sa petite enfance. Il racontait qu'une institutrice venait donner cours à domicile et qu'elle attendait respectueusement qu'il sorte de son lit le matin, qu'il ait terminé sa toilette et pris son petit déjeuner avant de commencer ses cours qu'il suivait avec d'autres membres de sa famille. Il vivait avec son frère, ses deux soeurs et six de ses cousins germains dans les dépendances du très beau château de Rixensart. Une enfance heureuse au grand air au milieu d'enfants de son âge.
Une histoire cocasse datant de sa jeunesse. Il s'était mis avec quelques proches à faire une séance de spiritisme dans la fameuse chambre des fleurs du château (ou la chambre Monseigneur ?). A un moment, il y eut un craquement au-dessus de leur tête et un pied apparu dans le plafond. C'était le pied de son frère qui s'était amusé à marcher au-dessus de la chambre pendant leur séance. Il se trouvait dans un grenier dont le sol n'était pas aménagé pour qu'on y circule et si on marchait entre les grosses poutres, on était sûr de passer à travers le plafond. Son frère avait tenté d'effrayer la compagnie en marchant au-dessus d'eux mais le résultat avait dépassé ses espérances.

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La chambre des Fleurs au château de Rixensart

 On pourrait croire que toutes les bonnes fées s'étaient penchées sur son berceau. Hélas, quelques mauvaises fées oubliées ont dû se venger très durement. Antoine a perdu son père très jeune, à huit ans et n'a jamais eu de beau-père. Il se rappelait avec beaucoup de tendresse son père qui le considérait comme son successeur et avec qui il faisait des promenades pendant lesquelles ils discutaient longuement.

Il a vécu le décès de son père, qu'il disait « la bonté incarnée », comme la fin du paradis terrestre.
Il m'a raconté qu'il avait ensuite été au collège, qu'il a été victime de sévices dans un des collèges qu'il a fréquentés.
A la fin de ses études, il s'était fait ... dératiseur pour se faire un peu d'argent de poche. Son petit amusement de l'époque, c'était consommer lui-même son raticide devant ses clients pour démontrer l'innocuité du produit qu'il utilisait, engendrant forcément des réactions diverses et variées, généralement de surprise, d'affolement et de dégoût.
Il a ensuite travaillé à Paris dans une importante entreprise au service financier et au service commercial d'une autre très grande entreprise.
Ultérieurement, il a quitté Paris pour gérer le château de Rixensart,et il dit y avoir été très heureux.
Hélas, par après, sa vie a été empoisonnée par une erreur judiciaire qu'il a forcément très mal vécue et qui l'a isolé du monde. Erreur catalysée selon lui par sa condition de Prince.  "Ils ont voulu se faire un Prince" disait-il parfois. La révision du procès était prévue et l'absence de "récidive" (si toutefois on peut parler de récidive quand l'acte incriminé n'a pas été commis) fait partie des indices de l'erreur. Les plaintes étaient parfois assez fantaisistes ou tactiques  comme cette plainte pour attentat à la pudeur qui lui avait été faite parce qu'il était sorti nu d'un de ses propres étangs en été et qu'il avait été surpris ainsi par un promeneur sur ses propres terres, alors que ce promeneur n'avait manifestement rien à faire là.
Il a aussi subi des moments très angoissants, comme un cambriolage au château de Rixensart qui a eu lieu en 1999 et au cours duquel il a réagi avec beaucoup de courage, digne des Chasseurs Ardennais chez qui il avait effectué son service militaire comme soldat milicien. Un des cambrioleurs tira dans sa direction, mais il réussit à l'éviter. Il fut tailladé et frappé au visage, il reçut des coups de poings et de pied sur tout le corps et fut finalement ligoté avec une cravate et des menottes. Son frère et sa mère furent également ligotés mais sans toute cette violence. Antoine parvint à se libérer et alerter les secours et fut ensuite hospitalisé à cause de ses nombreuses blessures. En réalité, toute cette agressivité à son encontre a été engendrée par la notoriété apportée à l'erreur judiciaire dont il a été victime et qui a été prise pour argent comptant et même aggravée.

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Le Prince Antoine de Merode durant son service militaire au 1er Bataillon des Chasseurs Ardennais

Jeune, Antoine ne ressentait pas fort l'envie de se marier. Une des principales raisons, c'est qu'il ne supportait pas les très jeunes enfants, qui l'horripilaient. Il n'y a pas réellement moyen de discuter avec eux disait-il. En revanche, il appréciait les jeunes gens et jeunes filles, à partir du moment où ils avaient de l'esprit et que la discussion était amusante. Il s'est d'ailleurs beaucoup occupé de jeunes, que ce soient ses neveux ou les enfants de ses amis, dont il devenait une sorte de second père car en réalité, il aurait bien voulu avoir des enfants (suffisamment grands) et une femme.
Il se disait très attiré par les très jolies femmes, mais, étonnamment, il se sentait très timide, et même bloqué devant elles quand l'enjeu lui paraissait important. Ce traumatisme l'a aussi empêché de trouver l'épouse qui lui convenait étant plus jeune.
Plus âgé, il recherchait de toute évidence une compagne ou une épouse, dont la présence lui paraissait indispensable. Et c'est là que nos routes se sont croisées, et dès la première rencontre, nous avions senti que ce serait pour la vie... Ce fut une relation d'amour et non de dévouement et nous nous échangions beaucoup de « je t'aime ». Nos fiançailles étaient la conséquence logique (nous nous sommes fiancés le 27 novembre 2016 devant témoins et dès le 29, une requête en justice indiquait notre statut de fiancés, la page intéressante étant ici en lien) mais hélas, on ne nous a pas laissé le temps de nous marier, ni même de faire toutes les publications d'usage pour nos fiançailles...

Ce qui faisait surtout le charme d'Antoine, c'est une espèce de fraîcheur, de juvénilité qu'il a gardée jusqu'à la fin de sa vie. Il était fin, audacieux, rempli d'humour et d'une éloquence rare (il avait une voix magnifique).  Il a toujours gardé quelques intonations d'accent parisien et une certaine gouaille, mais une gouaille élégante et sans méchanceté.

Il était catholique pratiquant, il priait et allait régulièrement à la messe en dépit de ses infirmités.

Ses derniers moments furent très durs et je reste convaincue qu'il n'aurait pas dû mourir ce jour-là. Il avait eu une sorte d'épilepsie comme il en a eu beaucoup et qui se sont toujours très bien terminées, et il en a fait de bien plus graves que ce jour-là. J'estime personnellement qu'il y eut négligence coupable, voire pire...

En effet, il n'y eut pas de longs massages cardiaques, il n'y avait pas de défibrillateur, tout ceci démontre que tous les moyens n'avaient pas été mis en oeuvre pour le sauver. Le médecin a cru bon de dire en guise de condoléances « il est décédé cela valait mieux comme ça » ce qui donne à penser qu'il n'avait pas eu l'intention de le sauver. Point de vue d'autant plus ridicule et criminel qu'Antoine ne souffrait pas beaucoup de ses problèmes de santé et qu'il adorait la vie et sortir.

Un décès qui arrangeait certains...

Je serai éternellement heureux avait-il dit. Et nous bien longtemps très tristes.

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Antoine était un lecteur de BD assidu

et un fervent tintinophile

Sources : Prince Antoine de Merode, Wikipedia, Roglo, monpoeme.fr...

Quelques articles dans la presse :

Rixensart: un château, une famille Yquem d'un côté, Pommard et Corton de l'autre

Beaupain renvoyé en correctionnelle Le «Lupin» bruxellois accusé d'avoir sauvagement agressé le prince de Mérode

Maigre butin au château de Rixensart

BREVES SOCIETE

BILAN MI-VACANCES: LA REGION TOUCHE LES DIVIDENDES DU TOURISME D'UN JOUR

BICENTENAIRE A RIXENSART MONSEIGNEUR ANTOINE DE MERODE, LE PRINCE CHARMANT

RIXENSART VA FETER LE BICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DU COMTE FELIX DE MERODE IL FAILLIT ETRE LE PREMIER ROI DES BELGES

RIXENSART: UN ILOT FEODAL ? (IV) UNE DYNASTIE DE REGISSEURS-BOURGMESTRES-CATHOLIQUES DEUX PRINCESSES...

 

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 Faire-part officiel et conforme aux dernières volontés du Prince Antoine de Merode

 

21/07/2010

LA RECONSTRUCTION DU CHATEAU DE SAINT-CLOUD

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Vue sur le Parc de Saint-Cloud

Le Parc de Saint-Cloud, dont le nom officiel est Domaine national de Saint-Cloud, est un site naturel de 460 hectares considéré comme un des plus beaux jardins d'Europe.

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Vue du Château de Saint-Cloud au XVII° siècle

Ce parc entourait anciennement le château de Saint Cloud, qui fut propriété des financiers florentins Gondi, de Monsieur et ensuite de Louis XVI.

Les ruines du château après le bombardement

Ce château devint le quartier-général de l'armée allemande durant la guerre de 1870 et il fut bombardé et incendié par les canons français pendant le siège de Paris. Ses ruines furent rasées en 1891.

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Emplacement du château de Saint-Cloud vierge de toute construction

Des ifs matérialisent aujourd'hui les contours de l'ancien édifice disparu.

Un projet de reconstruction à l'identique du château de Saint-Cloud a été mis sur pied en 2006 par Laurent Bouvet, président de l'association « Reconstruisons Saint-Cloud ! »

Suivant Laurent Bouvet et l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, M. Pierre-André Lablaude, ce projet est facilité par la subsistance de l'ensemble des fondations (soit 25 % de l'édifice), la conservation des plans et photos et des meubles qui le garnissaient.

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Angle de la galerie d'Apollon

Ce projet serait totalement autofinancé par les entrées payantes du chantier ouvert au public, à l'instar du château fort de Guédelon dans l'Yonne. La situation privilégiée du lieu, à 5 km de Paris et à proximité des transports en commun, est un atout incontestable.

Il faut savoir que de très nombreux monuments ont été reconstruits à l'identique. Pour citer quelques exemples : l'hôtel de ville de Paris, le palais de justice de Paris, les halles aux draps d'Ypres en Belgique, le prieuré de Corsendonk en Belgique (à partir du château de Corsendonk, anciennement propriété des Glénisson). Pour plus d'informations, voir le site : « Reconstruisons Saint-Cloud ».

Sources : Laurent Bouvet, Wikipedia, Domaine national de Saint-Cloud

29/04/2010

LA SUCCESSION AU TRONE DE LA PRINCIPAUTE MONEGASQUE

Cela fait bientôt cinq ans que le Prince Albert est au pouvoir à Monaco. Néanmoins, même si le débat n'a plus été ravivé à l'occasion de son intronisation, il importe de savoir que la succession dynastique monégasque a fait l'objet d'une très importante controverse.

Les branches subsistantes de la famille princière de Monaco, sont issues, d'une part, de Louise-Hippolyte de Monaco (1697-1731, fille aînée et héritière d'Antoine II de Monaco, dernier Prince de la première maison Grimaldi de Monaco), et d'autre part, de son époux, Jacques de Goyon de Matignon (1689-1751), Comte de Thorigny, devenu Jacques Ier de Monaco, auteurs de la deuxième maison Grimaldi de Monaco.

Les trois branches subsistantes sont :

1 - la descendance de la Princesse Charlotte de Monaco (1898-1977), Duchesse de Valentinois, rameaux du Prince souverain Rainier III (1923-2005) et de la Princesse Antoinette de Monaco (1920), Baronne de Massy

2 – la descendance de la Princesse Florestine de Monaco (1833-1897), Duchesse d'Urach

3 - la descendance de la Princesse Honorine de Monaco (1784-1879), Marquise de La Charce.

La loi successorale de la principauté est définie par le testament de Jean Ier en date du 8 mai 1454 et l'ordonnance du 8 mai 1882 du Prince Charles III.

La Princesse Charlotte de Monaco (1898-1977), auteur de la première branche, est une enfant naturelle qui fut reconnue à sa naissance, en 1898, par le futur Prince Louis II de Monaco.

Le Prince de Monaco disposait des pleins pouvoirs (monarchie absolue) jusqu’à l’octroi de la Constitution du 5 janvier 1911, qui fait du pays une monarchie constitutionnelle. Ce point a de l'importance pour évaluer la validité des ordonnances de 1918, qui avaient pour objectif de modifier la loi successorale.

Concernant la Princesse Charlotte de Monaco, il y eut confirmation et approbation de la reconnaissance paternelle dont elle avait fait l'objet à sa naissance, de façon officielle à Monaco, par ordonnance du 15 novembre 1911 du Prince souverain Albert Ier, le grand-père de la Princesse Charlotte.

La France, par le traité de Paris, du 17 juillet 1918, conclu avec le représentant du Prince souverain, avait négocié que la succession au trône de Monaco s'opérerait à l'avenir, nécessairement au profit d'une personne ayant la nationalité française ou monégasque et agréée par le gouvernement français, cela afin d'éviter qu'un prince allemand ne puisse y monter, au lendemain de la guerre et alors que l'antagonisme franco-allemand était encore vivace. Il importe aussi de souligner les intérêts en jeu, dans l'hypothèse où la principauté venait à être dirigée par une personne que son puritanisme aurait poussée à fermer les casinos, sources d'importants revenus, ce qui aurait peut-être été le cas des princes allemands issus de la deuxième branche subsistante de la famille princière. Le traité spécifiait dans son article 3 :« En cas de vacance de la couronne, notamment faute d'héritiers directs ou adoptifs, le territoire monégasque formera, sous le protectorat de la France, un État autonome, sous le nom d'État de Monaco. »

La loi successorale monégasque fut modifiée au profit de la Princesse Charlotte de Monaco par les ordonnances des 30 et 31 octobre 1918, autorisant la succession d'un enfant adopté en dépit de l'existence de parents habiles à succéder.

La Princesse Charlotte de Monaco fut adoptée solennellement par le Prince Louis le 16 mai 1919, avec l'autorisation du prince souverain Albert Ier, et c'est à compter de cette date, qu'elle devint princesse de Monaco.

En ce qui concerne la deuxième branche subsistante, le Duc d'Urach a renoncé en 1924 à ses droits au trône pour lui-même, ses enfants et leur postérité.

Aynard, Comte puis Marquis de Chabrillan, membre de la troisième branche, revendiqua alors le trône princier de Monaco en 1925 à la suite de l'adoption officielle de Charlotte Grimaldi puis en 1949 au décès du prince souverain Louis II de Monaco.

Une nouvelle revendication sous forme de lettre ouverte fut faite en 1955 par la Comtesse de Caumont la Force, fille du Marquis de Chabrillan, laquelle fut interdite d'entrée et de séjour à Monaco.

Les membres de la troisième branche semblent être à ce jour toujours interdits d'entrée et de séjour à Monaco, suivant le Comte Louis de Causans, un de leurs représentants.

Sources : Encyclopédies Quid, Wikipedia, Manifeste du Marquis de Chabrillan, Louis de Causans "Les vrais Grimaldi"

02/03/2010

LES PRINCIPAUX FACTEURS DE SUCCES D'YVES ROCHER : VPC, IMAGE NATURELLE ET PROMOTIONS

A l’occasion du décès du brillant fondateur des entreprises Yves Rocher, de nombreux articles se sont épanchés sur la réussite de cette entreprise.

Je n’ai pas identifié d’article qui énonçait les vrais facteurs de succès de cette entreprise.  C’est dommage, à croire que ce qui fait le succès réel d’une entreprise échappe à la majorité des personnes, fussent-elles économistes.

Je vais étudier successivement, dans le plus pur esprit marketing : les produits, leur réseau de distribution, leur image, leur politique de prix et promotion.

Les produits :

Les produits sont d’une qualité courante, ni particulièrement médiocre, ni exceptionnelle.

Certains produits me paraissent intéressants mais mal positionnés, comme leur anti-cernes, qui ne forme qu’un mauvais anti-cernes, mais un excellent correcteur d’imperfection, plus efficace, couvrant et facile à appliquer que les nombreuses gammes actuelles de correcteurs liquides.

Un des points faibles des produits Yves Rocher à mon sens, c’est leur parfum.  Les parfums intégrés dans leurs crèmes, shampoings et autres produits d’hygiène, ne me séduisent pas alors que j’y suis très sensible.

Ce côté peu attractif de leurs parfums se retrouve forcément dans leurs lignes … de parfums. Aucun de leur parfum ne parvient à me séduire.  Je ne me suis jamais départie de mes grands classiques : L’air du temps de Ricci, Calèche de Hermès, Quartz de Molyneux ou Coco de Chanel (dont certaines effluves camphrées m’écoeurent un peu à présent, à force de l’avoir utilisé).  Non que je sois particulièrement attachée aux marques, en effet, pour exemple, jamais un parfum de Dior n'a eu le don de me plaire.  J’ai aussi eu quelques coups de cœur pour des parfums sans marque, mais ils n’ont pas été maintenus à la vente, faute d’image et de notoriété.  Parfois, certaines de mes compositions personnelles m’ont également plu, compositions réalisées en mélangeant plusieurs parfums (chose à éviter en général, mais très occasionnellement, on peut arriver à un résultat intéressant).

Seuls leurs parfums purement fleuris forment d’agréables eaux de toilettes d’été, mais hélas d’une tenue médiocre comme la plupart des fleuris.  J’ai apprécié leurs eaux de toilettes au magnolia.

Leurs crèmes ne sont pas des produits hors du commun et on se perd un peu dans leur développement assez chaotique de gammes, maladroitement axées davantage sur l’ingrédient que le soin apporté.

Leurs lignes de maquillages ont connu quelques produits d’exception, comme leurs rouges à lèvres givrés qui ont eu un succès fulgurant à la fin des années 70 début 80, et que l’on retrouvait sur les lèvres de très nombreuses adolescentes en sortie.

Le réseau de distribution Yves Rocher :

Un des principaux facteurs de succès est évidemment leur VAD (vente à distance).  Leur VAD est véritablement leur vache à lait, avec un habile système de cadeaux et surtout de promotions alléchantes.

En revanche leur réseau de points de vente (en franchise) a moins bien fonctionné que la vente par correspondance et nombre de points de ventes ont dû être fermés.

Cela s’explique à mon sens par leur système agressif de promotions très adapté à la vente à distance, laquelle se prête aussi particulièrement bien aux produits cosmétiques (notamment en permettant une information écrite très détaillée sur le produit préalablement à l’achat), alors que le produit est moins mis en évidence en magasin que dans leurs catalogues et que leur réseau traditionnel est cannibalisé par leur VAD.

Une image faussement naturelle :

Un des principaux facteurs d’attrait des produits Yves Rocher est leur image de naturel, de produits à base de plantes.  Or, cette image n’est pas totalement fondée.  Les produits Yves Rocher comme la grande majorité des autres marques, sont essentiellement constitué d’huiles minérales, plus stables, plus aptes à la conservation et moins chères que les huiles végétales ou animales.  Et généralement il s'agit d'émulsions huile dans eau et non eau dans huile, donc moins intéressantes car moins riches, mais à nouveau, moins chères.

Le principe actif végétal est généralement en trop petite quantité pour qu’on puisse parler de produit à base de plantes.

Donc, un des principaux facteur de succès d’Yves Rocher (des produits à base de plantes) repose sur un  leurre.

Et afin d’éviter de se mettre en infraction, d’encourir une condamnation pour publicité mensongère, Yves Rocher communique en évoquant habilement : des produits aux plantes, en parlant de nature sur un ton vague, quasi-poétique et flirte ainsi continuellement avec la ligne jaune, laquelle serait de déclarer ses produits faits à base de plantes, alors que celles-ci ne forment pas l'ingrédient essentiel de la plupart de ses produits.

Or, on peut avoir la conviction que quelques gouttes d’huile de plante perdues dans une masse de pétrole (la base de la fabrication des huiles minérales) n’auront que peu d’impact.  Mesdames, cela fait des années qu’en réalité vous vous tartinez de pétrole, ce résultat de décomposition d’animaux et végétaux morts… Enfin, cela ne nous changera pas trop  des moisissures du fromage et de la pourriture dont sont issus l’alcool ou le vin (merveilleux aliment que le raisin, hélas trop souvent consommé dans un état de détérioration avancée, pourri, moisi, chaptalisé).

Les produits Yves Rocher ne sont pas plus naturels que d’autres et ont même déjà été notés, à l’instar d’autres marques, comme comportant des dérivés type formaldéhyde, considérés comme nocifs (cfr anciennes enquêtes Test Achats)..

La politique de prix et promotion :

C’est ici qu’on entre dans le cœur de leur stratégie et leur aspect le plus sulfureux.

Le consommateur est très sensible aux promotions, aux soldes, il y éprouve la sensation de faire une affaire.  D’où le phénomène des « fausses soldes » qui existent chaque année dans le commerce (ici je ne parle pas spécifiquement d’Yves Rocher, mais  aussi d’autres secteurs, comme l’habillement).  Les soldes sont en réalité un leurre et toute ménagère bonne gestionnaire de son budget devrait les éviter comme la peste.  En effet, des collections entières de produits de moindre qualité sont fabriquées pour être vendues comme soldes à cette occasion.  De plus, nombre de soldes annoncées sont en réalité fausses, et la veste que vous aviez repérée la semaine d’avant à 1000 euros, affichera au moment des soldes un très alléchant 2000 euros, barré à 1000 euros.  Le bon achat est celui qui vous plaît vraiment, dont vous serez assuré d’en faire usage plus ou moins régulièrement, et dont le prix vous convient, sinon il restera dans votre armoire en prenant autant de place qu’un article non démarqué.  Le principe de la solde est déjà fallacieux, s’agissant normalement d’articles qui n’ont pas plu, pas marché, de « rossignols ».

Yves Rocher procède de façon plus subtile et sans se mettre en infraction avec la loi actuelle.  D’une part, les prix affichés sont moyens et même plutôt élevés afin de valoriser le produit.  D’autre part, afin d’allécher le consommateur et lui donner la sensation de faire une  formidable affaire, de fortes promotions sont faites sur ces prix, et des produits peuvent être achetés presque tout au long de l’année à la moitié du prix, ou deux produits pour le prix d’un.  Alléché par la promotion soi-disant occasionnelle sur un produit cher (et donc de qualité dans l’esprit du consommateur), la ménagère ne peut résister à la tentation de l’acheter, sûre de faire une affaire.  Et de fausse promotion en fausse promotion, car continue, surtout par la VAD, la marque s’est imposée.

08/02/2010

KNOCK-OUT POUR NOTHOMB

Plusieurs articles ont soulevé la question du vrai prénom, de la vraie date de naissance, du vrai lieu de naissance et finalement, de la vraie biographie de l'écrivain Amélie Nothomb. Mieux, ils ont aussi analysé de façon assez approfondie les raisons de ces falsifications outrancières, comme cet article-ci.

Rappelons que l'écrivaine Nothomb prétend s'appeler Amélie de son prénom (encore qu'actuellement, elle préfère évincer la question, connaissant le résultat que donnerait une enquête approfondie). Elle prétend aussi être née à Kobé, au Japon le 13 août 1967.et avoir débarqué pour la première fois en Belgique vers 17 ans. Or, en réalité, elle s'appelle Fabienne Nothomb et est née à Etterbeek (commune de Bruxelles), en Belgique, le 9 juillet 1966. Elle y a vécu la majeure partie de son enfance, plus particulièrement chez ses grands-parents à Uccle (Bruxelles).

Rappelons aussi que ces mensonges visent notamment à évincer sa tante aînée d'une partie de ses droits en évitant le mécanisme de rapport de donations d'hébergement faites à la mère de l'écrivain, qui a été hébergée pendant vingt ans avec ses enfants chez ses propres parents, en prétendant que l'écrivain a vécu son enfance à l'étranger, comme expliqué ici. Ils visent également à masquer l'échec de la première année d'études de droit de l'écrivain et à lui créer une image publiable mais sans commune mesure avec la réalité.  A ce propos, je signale avoir été victime de leurs allégations mensongères et démarches nuisibles, visant à casser ma carrière de juriste, dans le double objectif de réduire à néant mon analyse juridique de l'affaire et de se venger de ma réussite des études de droit, lorsque l'écrivain les a échouées.

Eh bien, j'ai deux nouvelles pièces à verser à ce dossier. Deux pièces qui ne peuvent en aucun cas avoir été falsifiées.

Les multiples mensonges faits, et ce, aux niveaux les plus élevés, imposent la plus grande prudence dans l'analyse des preuves. Donc, seuls des documents antérieurs aux années 80 peuvent servir de preuve irréfutable, tout document postérieur pouvant avoir été truqué en vue de faire accréditer des mensonges. Demander un extrait de l'acte de naissance à la commune (d'Etterbeek ou à Kobé) est encourir le risque d'en obtenir un faux, si l'écrivain est parvenue à corrompre certains administrations. Des faux au plus haut lieu, il y en a toujours eus, et pas que dans les républiques bananières. Parfois pour raison d'Etat, parfois pour des motifs bien moins avouables comme en l'espèce. Je précise qu'aucune preuve falsifiée n'a encore été produite concenant l'enfance et la naissance de l'écrivain, mais cette éventualité n'est pas à exclure de la part d'adversaires sans scrupule.

Les deux documents que nous versons sont donc antérieurs aux années 80.

Nous savons que l'écrivain dite Amélie Nothomb est la fille du Baron Patrick Nothomb, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi des Belges, né à Schaerbeek le 24 mai 1936, et de son épouse, née Danièle Scheyven, à Uccle, le 15 janvier 1938. C'est vérifié partout, notamment sur Wikipedia, par exemple sur la fiche du Baron Patrick Nothomb lui-même.

Partant de ce postulat, il suffit de se référer aux documents officiels publiés antérieurement aux années 80.

Nous avons pu constater que la damoiselle est noble, de noblesse belge, de même que ses deux parents. Or, si tout citoyen voit sa date de naissance et son lieu de naissance bien répertorié au niveau de l'administration, pour une personne de la noblesse, cet enregistrement est encore bien plus suivi. Ainsi, en Belgique, une personne de la noblesse voit sa date de naissance attestée de nombreuses façons :

  • par les faire-part publiés au moment de sa naissance (cartons, publication dans la presse, dont le trimestriel de l'Association de la Noblesse, courriers écrits par les proches)

  • par les généalogies les plus diverses, et plus particulièrement l'Etat Présent de la Noblesse belge, qui fait autorité en la matière.

Ma pièce additionnelle numéro un est un extrait de l'Etat Présent de la Noblesse belge publié en 1979. Cet extrait démontre que le Baron Patrick Nothomb et son épouse, née Danièle Scheyven ont une fille Fabienne, Claire Nothomb née le 9 juillet 1966, mais n'ont pas de fille du prénom d'Amélie, ni même Fabienne-Amélie et n'ont pas de fille née en 1967.

 

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On pourrait encore me rétorquer qu'une soi-disant vieille erreur a impliqué qu'il existerait des documents erronés, la prétendant née en 1966 à Etterbeek. Ou une autre excuse aussi peu crédible. Eh bien, jouons le jeu et admettons, après tout l'erreur est humaine.

Mais c'est là que ma pièce additionnelle numéro deux coupe court à toute élucubration de ce type. Il s'agit du trimestriel publié en octobre 1966 par l'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique, plus précisément, le numéro 87.

 

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Ce petit livret a été publié en 1966. On ne pouvait, UN AN A L'AVANCE, prévoir la naissance d'Amélie Nothomb en 1967, mais en commettant une double erreur : sur le prénom et sur la date (dont l'année !). D'une part, il existe une publication faite en 1966 qui annonce la naissance de Fabienne Nothomb en 1966 et d'autre part, il n'existe aucune publication en 1967 annonçant la naissance d'Amélie en 1967. La conclusion est évidente : s'il n'existe pas de publication de sa naissance en 1967, mais seulement une en 1966, c'est qu'elle est bien née en 1966.

Peut-être que dans un dernier sursaut de mauvaise foi, l'adversaire rétorquera qu'il existait une Fabienne Nothomb à présent décédée (Dieu que j'ai de l'imagination !), qu'Amélie est en réalité un quatrième enfant.

Mais alors :

  • Pourquoi est-ce que la naissance d'Amélie Nothomb en 1967 n'a jamais fait l'objet d'aucune publication en 1967, et notamment par ce fameux trimestriel de l'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique ?

  • Pourquoi le prétendu décès de Fabienne Nothomb n'a-t-il jamais été publié, ni par voie de presse, ni ailleurs, pourquoi n'y eut-il aucun enterrement ? Et quand et où aurait eu lieu ce prétendu décès ?

  • Pourquoi est-ce que toutes les publications officielles, dont l'Etat Présent de la Noblesse Belge, n'évoquent explicitement que trois enfants, jamais quatre ?

  • Où se trouve le corps comme demandait Landru (à mauvais escient en ce qui le concerne), où se trouve-t-elle enterrée si elle est décédée ?

  • Et si elle n'est pas décédée, où se trouve-t-elle ?

On voit bien que ces allégations adverses n'auraient pas tenu la route et se seraient fait démonter par toute enquête un peu sérieuse.

En revanche, les faits que nous présentons sont étayés par bien d'autres preuves, comme les très nombreuses anciennes éditions de bottins mondains belges (High Life et Carnet Mondain), qui indiquent que sa date de naissance est 1966, le mémoire de fin d'études de Mademoiselle Nothomb rédigé sous le prénom Fabienne, son inscription comme auteur à la Sacem sous le prénom Fabienne, et j'en passe et des meilleures.

Donc, CQFD, Amélie Nothomb, qui s'appelle en réalité Fabienne Nothomb est bel et bien née le 9 juillet 1966 en Belgique. Et les raisons de ces falsifications sont décrites dans cet article-ci et celui-là.

Les différents articles antérieurs détaillant notre analyse :

Récapitulatif des principales pièces (il en existe encore bien d'autres) :

- extrait de l'Etat Présent de la Noblesse belge publié en 1979.

- trimestriel publié en octobre 1966 par l'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique, plus précisément, le numéro 87

- le livre de Pierre Stéphany "Portraits de grandes familles"

- un extrait de l'High Life de 2000


- la généalogie de Réginald Dumont de Chassart ; La généalogie mentionne aussi le prénom de guerre de l'écrivaine d'une façon qui prête malheureusement un peu à confusion : on a l'impression qu'Amélie est la soeur de Fabienne alors qu'il s'agit de la même personne avec une seule et même date de naissance

 

- le catalogue de mémoires de l'ULB Il faut cliquer sur "recherches" et taper "Fabienne Nothomb", car il n'y a pas de mémoire au prénom d'Amélie, uniquement ses romans et des études la concernant).

- la base de données de la SACEM il faut cliquer sur "Accès direct Créateurs Editeurs" : Les Oeuvres en ligne - Découvrez qui a créé quoi ?

RELECTURE DE BONI DE CASTELLANE

J'ai relu rapidement les Mémoires de Boni de Castellane afin d'y retrouver mes citations préférées. Les voici, extraites de la version parue chez Perrin en 1986, laquelle regroupe ses deux oeuvres "Comment j'ai découvert l'Amérique" et "L'art d'être pauvre".


"Si les fées, à ma naissance, m'avaient voulu du bien, "une parcelle de chance n'eut-elle pas mieux valu qu'un tonneau d'esprit ?"" page 118

[à propos de la fastueuse soirée donnée en l'honneur des 21 ans de son épouse Anna Gould] "La note à payer fut salée ; nous avions dépensé trois cent mille francs sans nous en rendre compte. Aujourd'hui une pareille fête dissiperait plus d'un million.

On cria naturellement à l'excentricité. J'avoue que je n'étais pas raisonnable, e
t cependant une mise en scène d'une telle splendeur développe, dans l'esprit de ceux qui savent l'apprécier, des fusées de clarté aussi vives que celles du feu d'artifice lui-même, fait naître des inspirations poétiques de toutes les couleurs, féconde les cerveaux les plus stériles, active l'émotion et la sensibilité nécessaires à toute production intellectuelle ; enfin elle favorise le commerce. Au lieu de me critiquer, peut-être aurait-on mieux fait de me remercier.

Toute cette extravagance n'était destinée qu'à cacher le fond de mon coeur. J'extériorisais mon goût comme j'aurais donné des coups d'épée dans l
'eau pour passer le temps en me disant que l'or qui coulait servirait à me faire pardonner de l'avoir à ma disposition" page 125

"Lorsqu'on a de l'argent, il faut, jusqu'à un certain point, admettre d'être ce qu'on appelle vulgairement "tapé". Cette vue philosophique rendrait bien des riches moins antipathiques." page 150

INJURES SUR LE SERVICE PUBLIC

Bruno Roger-Petit est un journaliste pas banal. Il a été présentateur du Journal de la nuit sur Antenne 2 de 1994 à 1998, spécialiste du «lancer de fiches».

Il est l'auteur anonyme des blogs François-Mitterrand-2007, François-Mitterrand-2008 ainsi que du livre François Mitterrand 2008, il revient.... qui ont sérieusement alimenté la rumeur jusqu'à ce qu'il se dévoile.

Je lis et commente volontiers son blog sur Le Post (encore filiale du Monde, mais jusqu'à quand ?), où il expose sans trop de retenue ses hypothèses, ses thèses et les informations qu'il a dénichées au hasard de ses contacts. Et comme, lorsqu'il me répond, c'est toujours avec beaucoup de gentillesse, son blog me procure un court mais agréable moment de détente quasi-quotidienne.

Il n'a pas son pareil pour dévoiler les travers de son ancienne patronne Arlette Chabot et les dérives du monde journalistique en général.

Hier il a créé le buzz avec son article « Clash Sarkozy/Fogiel: c'est du brutal! », qui a déclenché, la chose est assez exceptionnelle pour le souligner, plus d'un demi-million de lectures et un demi-millier de commentaires.

Le succès foudroyant suscite la jalousie.

Bruno Roger-Petit a dû subir en retour les foudres de Didier Porte lors de sa chronique matinale sur France Inter, au Fou du Roi. Le chroniqueur, qui avait déjà fustigé Stéphane Guillon, a consacré à Bruno Roger-Petit quatre minutes de dénigrements et injures de toutes sortes, le traitant notamment de branquignol.

Ici la vidéo en lien.

Après cette dégelée, Bruno Roger-Petit s'est abstenu de son article matinal. Ensuite, il a préféré ne pas répliquer et continuer d'alimenter ses blogs normalement. Cette attaque de Didier Porte est d'autant plus mal venue que Bruno Roger-Petit est précisément en train de vivre des moments privés bien pénibles et pour lesquels je lui adresse mon entier soutien.

12/11/2009

EST-CE QUE NOTHOMB VA FAIRE SAUTER WIKIPEDIA ?

Les précédents articles de ce blog ont longuement traité de la date et du lieu de naissance d'Amélie Nothomb (dont le prénom à l'état-civil est Fabienne, qui n'est pas née au Japon et qui n'est pas née en 1967).
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Le blogueur M.P. a fait une excellente analyse du "système Amélie Nothomb" (on peut retrouver son intéressant article ici). Cet article avait relevé que la fiche Wikipedia de l'écrivain "Amélie Nothomb" ne comportait qu'une seule citation de cet écrivain, laquelle citation contiendrait néanmoins une faute de français.
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Je reprends ci-après les phrases correspondantes de cet article (le texte est intégral mais les polices sont de mon choix).
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"Ainsi, l’unique extrait de Nothomb publié sur sa fiche Wikipedia, contient une erreur de français.
« J’écris 3,7 romans par an, c’est un rythme, je l’ai constaté après coup. Ceci dit, n’allez surtout pas imaginer que tous ces romans sont bons. Il y a une énorme proportion de romans ratés dont il est hors de question que je les publie »
L’emploi de « ceci dit » est incorrect pour les puristes (dont Chouinard) car « ceci », en principe « annonce ce qui va venir ». "
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Cet article, publié le 4 octobre 2009 sur la Toile, a dû être lu par Fabienne Nothomb, car, comme le signale le même article, elle a modifié sa fiche à la date du 20 octobre 2009 (il lui a tout de même fallu deux semaines pour réagir). Cet article reprend toutes les preuves de la modification, présentes dans l'historique de la fiche (comme nous le voyons ici), notamment le "ceci" remplacé par "cela". Et effectivement, les versions antérieures de cette fiche, comme celle-ci, conservent en mémoire le "ceci" qu'elle voudrait bien cacher. Le corps du délit...
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La modification mérite qu'on la souligne car elle a changé un mot contenu dans une ancienne citation, reprise entre guillemets et extraite d'un article du quotidien "La Libre Belgique". Or, en modifiant une citation, on commet un faux, même si cette modification ne vise qu'à effacer une faute de français. A fortiori que l'écrivain prétend exceller dans le style et le maniement de la langue, ce qui est contesté par nombre de spécialistes de la langue et par d'autres moins spécialistes mais néanmoins amateurs éclairés, à l'instar de moi-même ...
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On me répondra que n'importe qui peut modifier une fiche Wikipedia. Oui, mais les modifications extérieures des fiches de personnalités ne sont pas maintenues si elles ne sont pas validées et en l'occurrence, il semble bien que c'est Madame Nothomb qui surveille avec vigilance cet important outil de communication, comme l'a fait savoir un des contributeurs Wikipedia. Pour exemple, toute tentative de rectification de sa date de naissance erronée, aboutissait à voir la date falsifiée rétablie dans un délai record.
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On me répondra aussi qu'elle n'est pas obligée de tendre des verges pour se faire battre en laissant une erreur sur sa fiche. Certes. D'abord, si Mademoiselle Nothomb avait été une si bonne théoricienne de la langue française, elle aurait su qu'il ne s'agit pas d'une erreur gravissime (mais néanmoins une tournure indigne d'une personne qui se prétend être un des meilleurs écrivains du moment). Elle aurait pu faire apposer une petite note de bas de page à cette citation, exprimant sa propre interprétation de cette tournure litigieuse, voire argumenter qu'elle pourrait être admise. Elle aurait aussi pu réécrire ce paragraphe, pour exprimer le sens de cette citation, sans la reprendre entre guillemets et donc sans reprendre l'expression controversée. Plus simplement encore, elle aurait pu supprimer ce passage (a fortiori que ce qu'elle y dit semble être un pieux mensonge, mais la communication d'Amélie Nothomb a de particulier qu'à peu près tout ce qu'elle dit est inventé, à commencer par sa date de naissance).
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Les possibilités licites étaient multiples, et elle n'était pas obligée de recourir à une autoflagellation passive en contemplant l'erreur inscrite pour l'éternité.
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Et pourtant, Mademoiselle Nothomb a choisi la pire solution : modifier (et donc falsifier comme le précise M.P.) une citation entre guillemets.
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Ce choix démontre bien l'esprit dans lequel elle fait sa communication. Elle communique en ignorant, bafouant le droit et les règles qu'elle a dû apprendre pendant ses études de philologie romane. Car elle a dû apprendre en faisant son mémoire que citer un texte entre guillemets oblige à respecter le texte original, peu importe qu'il contienne une tournure litigieuse. Et si elle avait des notions de droit, elle aurait su qu'en modifiant ainsi une citation elle fait un faux.
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Ce choix démontre aussi une volonté de discréditer l'article qui a souligné le problème, en tentant de donner l'impression que cet article la calomniait, en espérant faire croire que cet article prétendait trouver un litige là où il n'y en a pas. Et ça, c'est très mal, c'est tromper le lecteur. L'usage de tels procédés confirme à nouveau que l'écrivain n'a pas hésité à mentir dans sa biographie pour passer pour meilleure qu'elle n'est mais aussi pour masquer quelques vilaines histoires de famille.
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Pour effacer définitivement toute trace de cette phrase controversée, il ne lui reste plus qu'à faire sauter Wikipedia avec sa propre fiche et son historique, et faire sauter l'immeuble de la Libre Belgique avec toutes ses archives (ou subrepticement arracher une page de leurs archives, cela s'est déjà vu de la part de certains proches à elle). Ou alors contacter Ben Laden en vue d'un 11 septembre belge, le jeu en vaut la chandelle.
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Il est évident que camoufler qu'elle a écrit "ceci" au lieu de "cela" mérite le sacrifice de quelques vies humaines, comme la vie sacrifiée de sa tante qui a été confinée à la misère la plus noire, pour valoriser et gâter davantage ses soeurs et descendants (pour plus d'informations sur sa tante, lisez cet affreux témoignage). Bien sûr, je suis ironique et provocatrice, mais il est certain que la compassion envers sa tante n'est pas sa qualité première.
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AVERTISSEMENT : veuillez ne jamais citer mon patronyme dans vos critiques.

19/09/2009

EVITER LE PHISHING

Nous recevons régulièrement des mails, la plupart du temps en anglais, qui nous indiquent que nous avons gagné une formidable loterie. Il s'agit d'une escroquerie classique. L'objectif des escrocs est de parvenir à extraire une somme moyennement importante des prétendus heureux gagnants, à titre de frais de dossier, et ensuite les escrocs disparaissent dans la nature sans que la victime ne touche évidemment le moindre centime du prix allégué.
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Dans le même ordre d'idée, des mails se prétendant en provenance de notre hébergeur de messagerie visent à obtenir le mot de passe afin de pirater notre messagerie. Le risque est de ne plus pouvoir accéder à sa messagerie si l'on a l'imprudence de communiquer ces données.

L'attitude à avoir face à ces tentatives d'escroquerie, c'est évidemment ne pas livrer de données personnelles et contacter l'organisme dont l'identité a été usurpée (banque, hébergeur ....). On peut aussi informer de ce phishing des newsletters comme hoaxbuster.

17/08/2009

LA DATE ET LE LIEU DE NAISSANCE DE NOTHOMB

Comme nous l'avons vu dans un précédent article, diverses preuves sur Internet démontrent que Fabienne Nothomb, dont le prénom de plume est Amélie, est née à Etterbeek, le 9 juillet 1966. Ici, deux nouvelles preuves de sa date de naissance en 1966 et de son lieu de naissance à Etterbeek.

La première est le livre d'un journaliste d'investigation belge, Pierre Stéphany. A la page 233 de son livre "Portraits de grandes familles", publié en 2004 par les éditions Racine à Bruxelles, nous pouvons lire : "Née en 1966, cadette de trois enfants, Fabienne-Amélie n'écrivait que pour son plaisir."

Et un peu plus loin, à la page 234 : "Amélie, ses chapeaux de sorcière, ses chaussures à lacets, sa diction, son vocabulaire... L'a-t-elle fait exprès? Elle s'est fabriqué une image médiatique qui doit être pour quelque chose dans sa popularité. Elle est née à Etterbeek, pas aux antipodes. Elle n'a pas été élevée par des gouvernantes. Elle n'a pas vécu seulement au hasard des ghettos diplomatiques. Elle est allée à l'école chez les très convenables bonnes soeurs de l'Institut de Marie Immaculée à Uccle, que fréquentaient les demoiselles de la meilleure société."

Le même livre rappelle que les dires de l'écrivaine doivent être pris avec beaucoup de circonspection, à la même page 234 : "Elle affirme que depuis qu'elle a confié aux journaux qu'elle était végétarienne, ses ventes ont été multipliées par dix. Elle raconte, l'oeil pétillant et pourtant apparemment sincère, des histoires énormes. Parfois, en l'écoutant, l'intervieweur se demande si elle ne lui dit pas tout ça histoire de voir s'il est assez bête pour la croire.".

 

Ici, un document pdf reprenant les pages mentionnées : Pierre Stéphany.pdf

 
 
La deuxième est un extrait du bottin mondain belge, l'High Life de Belgique, lequel publie la date de naissance des enfants célibataires de ses adhérents. Il s'agit ici de l'édition de l'an 2000.
fabienneHL2.jpg

On retrouve cet extrait sur la troisième page de ce document pdf : PagesHighLife.pdf

Comme la vérité peut être déterminée de multiples façons, il existe encore de nombreux documents, tous antérieurs à sa peoplisation, démontrant sa vraie date de naissance, son vrai parcours et son vrai lieu de naissance.

Pas très importantes ces informations ? Pour certaines personnes, comme sa tante Françoise Scheyven, elles ont beaucoup d'importance, car en mentant sur sa date de naissance, son lieu de naissance et le lieu où elle a passé son enfance, Fabienne Nothomb accrédite la version mensongère de sa mère qui prétend ne pas avoir été hébergée avec ses enfants, sans contrepartie, par ses parents, à Uccle et qui refuse de rembourser cette libéralité à rapporter. Pour plus d'informations, voir cet article.

Les français me diront que pour démontrer son état-civil, il suffit de le demander à la mairie. Mais Fabienne Nothomb est belge, née et domiciliée en Belgique et l'état-civil d'une personne ne peut y être obtenu que par la personne elle-même ou sur décision de justice.

Ici, un article bien documenté qui offre une explication plus psychologique au comportement de l'écrivaine.

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques

16/07/2009

LES FRAIS DE JUSTICE CIVILE EN FRANCE

Les frais de justice sont constitués par « l'ensemble des frais de procédure exposés à l'occasion d'une instance judiciaire, englobant, outre les dépens, tous les frais irrépétibles » (définition de Gérard Cornu in « Vocabulaire juridique », Puf, Paris, 6e édition, 2004).


Les frais de justice comportent donc les dépens (I) et les frais irrépétibles (II).
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I - LES DEPENS
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Les dépens sont définis à l'article 695 du code de procédure civile (cet article a été modifié récemment, par décret du 20 mai 2009).

Article 695 du Code de Procédure Civile :
Les dépens afférents aux instances, actes et procédures d'exécution comprennent :
1° Les droits, taxes, redevances ou émoluments perçus par les secrétariats des juridictions ou l'administration des impôts à l'exception des droits, taxes ci pénalités éventuellement dus sur les actes et titrer produits à l'appui des prétentions des parties ;
2° Les frais de traduction (les actes lorsque celle-ci est rendue nécessaire par la loi ou par un engagement international ;
3° Les indemnités des témoins ;
4° La rémunération des techniciens ;
5° Les débours tarifés ;
6° Les émoluments des officiers publics ou ministériels ;
7° La rémunération des avocats dans la mesure où elle est réglementée y compris les droits de
plaidoirie ;
8° Les frais occasionnés par la notification d'un acte à l'étranger ;
9° Les frais d'interprétariat et de traduction rendus nécessaires par les mesures d'instruction effectuées à l'étranger à la demande des juridictions dans le cadre du règlement (CE) n° 1206 / 2001 dit Conseil du 28 mai 2001 relatif à "la coopération entre les juridictions des Etats membres dans le domaine de l'obtention des preuves en matière civile et commerciale ;
10° Les enquêtes sociales ordonnées en application des articles 1072 ei 1248 ;
11 ° La rémunération de la personne désignée par le juge pour entendre le mineur, en application de l'article 388-1 du code civil.
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II s'agit pour la plupart de frais réglementés ou tarifés, tels que les frais d'experts désignés par le juge, les émoluments des officiers publics (comme un notaire) ou ministériels (comme un avoué), les diverses taxes à payer, les droits de plaidoirie, et les frais de postulation. Ces frais sont souvent nuls, surtout en première instance (la première instance donne lieu à une décision, généralement susceptible d'un recours, notamment en appel ou en cassation), par exemple lorsqu'il n'y eut pas d'intervention d'experts, ni de notaires, ni d'avoués.
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La partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie (article 696 du CPC).
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II - LES FRAIS IRREPETIBLES
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Les frais irrépétibles sont constitués par les frais non compris dans les dépens. Il s'agit principalement des frais d'avocats (honoraires notamment).
En principe, chaque partie à l'instance supporte ses propres frais irrépétibles. Néanmoins, chaque partie peut demander à ce que ces frais soient supportés par l'autre partie. Le juge tient alors compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée (article 700 du CPC).

Le juge ne peut condamner une partie aux frais irrépétibles d'office, c'est-à-dire sans que la partie adverse ne soulève cette demande. La Cour de Cassation proscrit de façon constante toute condamnation d'office aux frais irrépétibles (civ. 3e, 5 avril 1978 : Bull civ III n° 151). Le remboursement des frais irrépétibles doit faire l'objet d'une demande d'une partie. En revanche, le juge peut, même d'office, dire qu'il n'y a pas lieu à une telle condamnation.
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Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA.

(Sources : code de procédure civile Dalloz, Légifrance, lexique Cornu, Service-Public.fr)
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AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques.

13/07/2009

L'AUTRE FACE D'AMELIE NOTHOMB SUR INTERNET

Lorsqu'on parcourt la Toile, on retrouve quelques sites Internet très sérieux où le nom d'Amélie Nothomb apparaît.

Par exemple, celui-ci.  J'atteste de la véracité de ce qui y est indiqué (je précise que je ne connais pas l'auteur de ce site et qu'il n'a évidemment pas été réalisé par moi - il aurait d'ailleurs été beaucoup plus dur et complet s'il avait été de ma main). 

L'écrivaine s'appelle en réalité Fabienne Nothomb (voir sa généalogie en cliquant sur son nom) , est née à Etterbeek, le 9 juillet 1966, est la fille de Patrick Nothomb  et de Danièle Scheyven.  Elle a un seul frère, André Nothomb et une seule soeur, Juliette Nothomb.  La généalogie mentionne aussi le prénom de guerre de l'écrivaine d'une façon qui prête malheureusement un peu à confusion : on a l'impression qu'Amélie est la soeur de Fabienne alors qu'il s'agit de la même personne avec une seule et même date de naissance - je ne connais pas personnellement Réginald Dumont de Chassart, l'auteur de cette généalogie, mais elle est fiable. 

Ou celui-là (je ne connais pas personnellement Marco Van Hees, l'auteur de cet intéressant article).

Ici une autre généalogie, réalisée par Rens Scheijven, où on peut retrouver sa parenté (malheureusement en néerlandais et pas très complète, même si j'y ai contribué). 

Le titre de son mémoire de fin d'études en philologie romane à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), "L'intransitif et l'intransitivité dans les romans de Bernanos", Bruxelles, 1988, mémoire réalisé sous la direction d'Albert Mingelgrün, ici (il faut cliquer sur "recherches" et taper "Fabienne Nothomb", car il n'y a pas de mémoire au prénom d'Amélie, uniquement ses romans et des études la concernant).  Un livre "Amélie Nothomb, le symptôme graphomane", rappelle que l'écrivaine a bel et bien écrit un mémoire sur Bernanos : "Amélie Nothomb reste marquée par l'oeuvre de Bernanos (auquel elle consacra un mémoire universitaire)".

Finalement, si on tape le nom Nothomb dans le catalogue de la Sacem, elle apparaît sous le prénom Fabienne, comme auteur de chansons de la chanteuse RoBERT (il faut cliquer sur "consulter le catalogue" ou "découvrez notre répertoire", au haut de la page, et non taper son nom dans "recherche").

Autre chose que les publi-rédactions habituelles sur l'écrivaine (dont les sérieux Wikipedia et dictionnaire Robert font hélas partie jusqu'à présent).

Ah oui, il y en a qui voudraient savoir ce que signifie Amélie, ici la définition (que toutes les Amélie du monde me pardonnent !).  Bon, c'est un peu bas, mais il est surprenant qu'une personne qui se prétend une linguiste cultivée et qui devrait passer sa vie à fouiner dans les dictionnaires, ait choisi son prénom sans même en avoir ouvert un de dictionnaire (car Amélie est le prénom de plume qu'elle s'est choisi, pas celui qui lui a été donné à sa naissance).  Et je trouve Fabienne un fort joli prénom, sans aucune connotation ridicule.

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PS1 - Fiabilité de l'information : Je précise que si je suis si sûre de moi en ce qui concerne le sérieux des informations affichées, c'est parce que je connais Fabienne pardon Amélie et sa famille depuis ma plus tendre enfance.  De plus, il s'agit de sites officiels pour la plupart et non d'interviews où généralement, le journaliste se contente de reprendre l'information que lui livre l'écrivain.

- le site anonyme : cela pourrait être n'importe quoi, mais ce site sévit depuis plusieurs années sur la Toile et n'a jamais été supprimé.  Sa pérennité en dépit du fait qu'il contredise l'écrivain qui communique tant sur ces informations, est un indice de sa fiabilité.

- la généalogie de Réginald Dumont de Chassart : il s'agit d'une généalogie très complète faite par une personne qui a accès à toutes les sources les plus fiables.

- l'article de Marco Van Hees : c'est un article très bien documenté de la part d'un journaliste d'investigation belge qui connaît très bien le microcosme belge

le catalogue de mémoires de l'ULB : son mémoire est antérieur à sa "peoplisation", donc porte son vrai prénom.  Vu l'importance qu'elle prête à ce mémoire (qu'elle ne laisse pas en consultation libre, à la différence de la plupart des mémoires), elle a bien veillé à ce que ce soit son vrai prénom qui permette de l'identifier pour pouvoir en revendiquer la paternité en cas de litige.

- la base de données de la SACEM : il s'agit d'une protection officielle de ses oeuvres et donc elle a veillé à utiliser son vrai prénom pour l'éventualité d'un procès où elle n'aura droit à agir que si son vrai prénom est affiché.

Sa fiche Wikipedia est erronée, mais dans les discussions (extrêmement vives avec de nombreux intervenants différents, ce qui démontre l'importance de la controverse), il est indiqué qu'elle ne sera pas modifiée sans l'accord de l'écrivain (exemple d'une des réponses de Wikipedia : "Non, il faut une déclaration d'Amélie Nothomb disant que c'est son vrai nom").  Il est évident qu'avec une gestion de ce type, en cas de mensonge de l'écrivaine, il ne risque pas d'y avoir rectification sur Wikipedia.  Il est à noter que de façon assez amusante, un intervenant qui se prétend amie de l'écrivaine, affirme que Fabienne n'est "que" le prénom qui apparaît sur sa carte d'identité - cela signifie que "Fabienne" figure bien sur sa carte.  De plus, je l'ai toujours connue sous le prénom Fabienne jusqu'à la publication de son premier roman - son prénom "d'usage" était bien Fabienne. 

PS2 - Intérêt de l'information : Un prénom, une date de naissance, un lieu de naissance et le lieu où elle a passé son enfance sont des informations qui peuvent passer pour secondaires.  Néanmoins, à la différence de la plupart des écrivains, Madame Nothomb les martèle à peu près à chaque interview, de façon quasi-obsessionnelle, alors qu'effectivement, ces informations ne devraient pas avoir beaucoup d'impact sur l'écriture de ses romans (et en tout cas ni son prénom, ni sa date et son lieu de naissance).  Ces informations ont de l'importance à mon sens, d'abord parce qu'elles rectifient des mensonges récurrents et affichés dans toutes ses biographies même les plus officielles.  Ensuite ces informations ont beaucoup d'impact, car elles servent de preuve dans le cadre d'un procès où les sommes en jeu sont très importantes. 

PS3 - Raisons de ces falsifications et la méthode adoptée : L'écrivaine débite ces données fausses sur son état civil et sur son enfance à peu près à chaque interview afin de parvenir à faire passer ces mensonges à la postérité.  Pourquoi une telle obstination à modifier ces données, qu'elle aurait tout aussi bien pu taire  et que nous aurions pu ne jamais connaître si son ambition ne l'avait pas poussée à s'intégrer dans les dictionnaires ? La prétendue enfance passée au Japon lui permet de dissimuler un important recel dans le cadre d'une succession : l'hébergement gratuit qu'elle a reçu pendant des années chez ses grands-parents à Uccle.  Pour plus d'informations, veuillez lire cet article.  La modification de la date de naissance lui permet de dissimuler la première année de droit qu'elle a échouée, en ne présentant pas de "trou" dans son CV.  Elle a probablement modifié par la même occasion son prénom afin de davantage embrouiller et complexifier les recherches et peut-être aussi pour avoir un prénom qu'elle jugeait plus à la mode à l'époque. 

Ici, un article bien documenté qui offre une explication plus psychologique au comportement de l'écrivaine.


AVERTISSEMENT : veuillez ne jamais citer mon patronyme dans vos critiques.

12/07/2009

ENTRETIEN : LES QUESTIONS QUI TUENT

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

Lors de tout entretien (d'embauche ou interview journalistique), il y a une série d'investigations "qui tuent".  

Pour les journalistes, il y a les questions à ne jamais poser si on veut plaire inconditionnellement à son interlocuteur et lui faire gentiment sa promotion (ce qui n'est pas l'objectif d'un journaliste, même si son objectif ne doit pas non plus être de "casser" son interlocuteur).   En pratique, en plus d'être simplement courtoises, les questions posées par les journalistes doivent seulement rester conformes à leur déontologie (essentiellement, elles doivent respecter la vie privée et la présomption d'innocence). 

Dans le cadre de l'entretien d'embauche, certaines questions sont coutumières et néanmoins très discutables car elles ne respectent pas toujours le droit (la principale source de droit étant en l'occurrence le code du travail).

Question 1 - Pourquoi avez-vous quitté ce poste ?  C'est la question vache qui fleure bon son parfum d'échec et de tensions.  Une question cynique, car on sait bien que si une personne n'est pas en poste, c'est qu'il y eut forcément un problème plus ou moins avouable dans sa précédente entreprise.  De plus, en droit, on peut se poser la question de sa licéité, sachant qu'il est interdit à un employeur d'indiquer la raison du départ du salarié sur son certificat de travail (Article L1234-19 du code du travail).  Pour ces raisons, poser cette question est à mon sens inciter voire forcer le candidat à l'embauche, au mensonge. Ainsi, à l'occasion des entretiens d'embauche, on relève comme réponses un nombre de démissions et de licenciements économiques prétendus, défiant toutes les statistiques.  Il y a aussi le très classique "Nous avons mutuellement décidé de nous séparer" qui vous catalogue immédiatement comme "viré" (mais viré soumis, quasi-consentant, donc peut-être récupérable à un poste moins exigeant, i.e. moins payé), mais aussi comme dépourvu de tout sens de la communication et surtout d'imagination.  La tentation est grande d'enchaîner "C'était une faute sérieuse, grave ou lourde ? Ou c'était pour incompétence, pour insuffisance professionnelle ?" questions que les goujats ne manqueront pas de poser. 

Question 2 - Pourquoi avez-vous redoublé cette année d'études, ou abandonné ces études ?  Là, on sent l'évaluation de votre QI, de votre rapidité à assimiler et régurgiter les matières à apprendre, de votre capacité de travail aussi.  Alors se multiplient au fil des entretiens, les prétendues années sabbatiques, les soi-disant années de travail à temps plein, les maladies de longue durée alléguées (qui n'ont généralement pas l'impact prétendu, pour exemple, j'ai réussi avec mention mon DESS de droit en crachant le sang à cause de rien moins qu'une tuberculose pulmonaire qui m'obligeait à étudier au lit en me bourrant d'antibiotiques).  Les plus acharnés n'hésitent pas à modifier leur année de naissance pour masquer un (ou plusieurs) échec qui leur paraît entacher l'image qu'ils désirent présenter.  Chez ceux qui se sont réorientés, le discours ne manque pas de pittoresque : ils n'ont pas fait l'ENA ou polytechnique parce que ces diplômes ne sont plus ce qu'ils étaient, parce qu'une formation plus pratique leur paraissait plus adaptée, bref la quintessence du discours qui se veut positif et qui bêtifie par son hypocrisie.  Non que chacun soit obligé de sacrifier au passage par la crème des écoles, mais l'excès d'hypocrisie prête plutôt à sourire.  Par ailleurs, le système de sélection des grandes écoles en France n'a pas la réputation d'être le plus impartial, ni le plus efficace.  On sait par exemple, que les filles sont sciemment défavorisées à l'entrée de plusieurs grandes écoles.

L'échec amoureux ou affectif est rarement envisagé alors qu'il est souvent la vraie cause de l'échec scolaire.  Une sorte de tabou l'entoure : ce n'est pas bien, cela fait trop émotif de reconnaître que l'échec n'était pas le fruit d'un cas de force majeure « imprévisible, irrésistible et extérieur » mais d'un simple transfert de motivations. 

Question 3 - Êtes-vous célibataire ou marié ?  Cette fois-ci cela touche à la vie privée. L'investigation dérape carrément.  Rappelons que l'entretien ne peut porter sur des informations étrangères à la future fonction (Article L1221-8 du code du travail).  On perçoit une volonté de débusquer le caractère asocial ou le faible potentiel de séduction (car il y a une habitude malheureuse et infondée de recruter un physique, un talent de séduction - on connaît les problèmes à se faire recruter éprouvés par les personnes âgées ou par les physiques plus difficiles).  Personnellement, je me souviens d'entretiens où l'on me faisait avouer que j'étais célibataire, pour ensuite me rétorquer que "cela viendra".  Un reproche en filigrane fait à l'invendu, à la catherinette qu'on essaye néanmoins de rassurer en lui promettant avec des airs de chiromancienne qu'il ou elle trouvera bientôt chaussure à son pied (en ajoutant parfois le très sentencieux et si inexact "cela arrive quand on s'y attend le moins").  Il y a aussi ceux qui s'acharnent pour savoir si vous êtes marié, divorcé, séparé, pacsé, en concubinage, polygame, si vous avez un ou plusieurs partenaires cachés.  Bref, il paraît nécessaire d'identifier si vous pratiquez l'acte sexuel dans les règles et conformément à la moyenne nationale, si vous n'avez pas de problèmes sexuels qui pourraient entacher votre bonne humeur ou vous créer des frustrations nuisibles.

Il y a aussi les questions sur le nombre d'enfants qui sont complètement hors sujet et ont trait à la vie privée, alors que la seule chose qui importe à l'employeur c'est connaître les jours et heures de disponiblité du futur salarié, peu importe la raison de cette disponibilité.

Toutes les questions qui ne se rapportent pas strictement à l'adéquation du candidat à la fonction présument en réalité d'une discrimination à l'embauche (Article L1132-1 du code du travail), et forment des éléments que le salarié pourra présenter pour justifier son allégation de discrimination, à charge de l'employeur de démontrer que sa question n'était pas motivée par des intentions discriminatoires.  A cela peut se combiner l'atteinte à la vie privée.

Ainsi, l'âge, le sexe, l'appartenance syndicale, l'état marital, la nationalité ne doivent pas obligatoirement figurer sur le CV (je n'ai d'ailleurs jamais fait figurer ces informations sur mon CV) et ne devraient pas non plus faire l'objet de questions préalablement à l'embauche.  L'exigence d'une photo, hormis pour les métiers liés au physique (mannequin, acteur etc) me paraît aussi très discutable.  L'évolution vers le CV anonyme a été une amélioration notable à mon sens. 

A cela s'ajoutent les questions totalement interdites (et souvent posées) : si la candidate veut avoir prochainement un enfant, si elle est enceinte, bref si elle n'a pas l'intention de pouliner plutôt que servir corps et âme son patron.

Le système de recrutement est tellement incitatif au mensonge, offre une telle prime à l'immoralité dans certaines entreprises, qu'un documentaire a montré il y a quelques années que le candidat recruté par une grande banque française était celui qui avait menti avec le plus d'audace.  Après cela, on s'étonnera que des affaires Kerviel, Madoff ou Leeson surgissent et que des banques connaissent des problèmes gravissimes.

Quelques textes relatifs à l'entretien d'embauche (recueil d'informations, discrimination, femme enceinte), et au certificat de travail) :

Méthode de recrutement

Article L1221-8 du code du travail

Le candidat à un emploi est expressément informé, préalablement à leur mise en oeuvre, des méthodes et techniques d'aide au recrutement utilisées à son égard.

Les résultats obtenus sont confidentiels.

Les méthodes et techniques d'aide au recrutement ou d'évaluation des candidats à un emploi doivent être pertinentes au regard de la finalité poursuivie.


Article L1221-9 du code du travail

Aucune information concernant personnellement un candidat à un emploi ne peut être collectée par un dispositif qui n'a pas été porté préalablement à sa connaissance.

Femme enceinte

Article L1225-1 du code du travail

L'employeur ne doit pas prendre en considération l'état de grossesse d'une femme pour refuser de l'embaucher, pour rompre son contrat de travail au cours d'une période d'essai ou, sous réserve d'une affectation temporaire réalisée dans le cadre des dispositions des articles L. 1225-7, L. 1225-9 et L. 1225-12, pour prononcer une mutation d'emploi.

Il lui est en conséquence interdit de rechercher ou de faire rechercher toutes informations concernant l'état de grossesse de l'intéressée

Article L1225-2 du code du travail 

La femme candidate à un emploi ou salariée n'est pas tenue de révéler son état de grossesse, sauf lorsqu'elle demande le bénéfice des dispositions légales relatives à la protection de la femme enceinte.

Article L1225-3 du code du travail 

Lorsque survient un litige relatif à l'application des articles L. 1225-1 et L. 1225-2, l'employeur communique au juge tous les éléments de nature à justifier sa décision.

Lorsqu'un doute subsiste, il profite à la salariée enceinte.

Discrimination

Article L1132-1 du code du travail

Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 140-2, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme ou en raison de son état de santé ou de son handicap. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire visée à l'alinéa précédent en raison de l'exercice normal du droit de grève. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir témoigné des agissements définis aux alinéas précédents ou pour les avoir relatés.
En cas de litige relatif à l'application des alinéas précédents, le salarié concerné ou le candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en entreprise présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une discrimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que sa décision est justifiée par des éléments  

Certificat de travail

Article L1234-19 du code du travail

A l'expiration du contrat de travail, l'employeur délivre au salarié un certificat dont le contenu est déterminé par voie réglementaire.

Article R1238-3 du code du travail

Le fait de ne pas délivrer au salarié un certificat de travail, en méconnaissance des dispositions de l'article L.1234-19, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe.

Article D.1234-6 du code du travail
Le certificat de travail contient exclusivement les mentions suivantes :
1° La date d'entrée du salarié et celle de sa sortie :
2° La nature de l'emploi ou des emplois successivement occupés et les périodes pendant lesquelles ces emplois ont été tenus.

Avertissement : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques.

13/05/2009

TEMOIGNAGE : UNE INJUSTICE ABOMINABLE

Information vérifiée et attestée par Doris Glénisson

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NB. Des pièces essentielles de cette affaire sont en lien.  Il suffit de cliquer sur les mots en bleu et gras.
Ici je décris une affaire judiciaire particulièrement sordide.
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Françoise Scheyven, conçue avant le mariage de ses parents, a toujours été l'objet de leur haine.  Probablement qu'elle représentait pour eux ce qui les a contraints à s'épouser, alors qu'ils ne s'aimaient pas.
Son père, Directeur Général d'un important organisme, était très bien rémunéré et avait en plus de la fortune personnelle (par différents héritages).  Son épouse avait aussi de la fortune personnelle.
On pourrait s'imaginer que quand on est né avec une cuillère en argent dans la bouche, on aura toujours plus qu'une personne née parmi les plus humbles, même en cas de conflit familial.

Il n'en est rien en réalité !

.Françoise Scheyven, enfant, a vécu le plus souvent chez ses grands-parents car ses parents l'évitaient.  Elle était souvent malade parce que maltraitée.

Elle n'a pu faire d'études mais a travaillé dans l'organisme que dirigeait son père.
Son père l'a empêchée d'étudier et travailler sérieusement.  Il a rompu le contrat de travail de Françoise Scheyven à son mariage.  Ensuite, il ne l'a jamais aidée correctement en dépit de son devoir légal et des difficultés épouvantables que sa fille éprouvait. 
Françoise Scheyven ne pouvait être par après que femme de ménage car elle ne connaissait pas la langue de la région qu'elle habite.
Je trouve ignoble d'empêcher une femme d'étudier et travailler, quand en plus elle est dans le besoin.  Cela existe encore dans certaines mentalités attardées.  Étudier et travailler sont les choses qui me tiennent le plus à coeur et qui m'ont permises de m'intégrer dans la société.  Il n'y a rien que je ne déteste autant que les gens qui poussent les femmes au mariage et à devenir femme au foyer, à les confiner à une position d'infériorité et de dépendance économique.
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Françoise Scheyven vit dans une pauvreté qu'on ne peut imaginer.  Même les personnes les plus pauvres des environs peuvent sembler enviables.  Quelques indices : pas d'eau courante, pas de chauffage central, pas de sanitaires, un intérieur très délabré et humide, la façon de vivre se rapproche de celle des SDF dont le sort me sensibilise énormément.  La grande pauvreté humilie profondément et isole aussi.
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L'exhérédation de Françoise Scheyven a été organisée en cachant l'essentiel des avoirs de ses parents et en en distribuant la plus grande partie du vivant des parents aux autres enfants, afin de les faire échapper au fisc et à Françoise Scheyven. 
Le seul avoir qui n'a pu être dissimulé est une très grosse maison bourgeoise sise à Uccle Quartier Prince d'Orange (le Neuilly-sur-Seine belge, le "quartier le plus riche d'Uccle et de Bruxelles" dixit Wikipedia).  Cette villa comporte une dizaine de chambres, de nombreuses salles de bain et réceptions luxueuses, une conciergerie, un quart d'hectare de jardin et a été conçue par un architecte très connu en Belgique, Jasinski.   En plus, dans notre contexte actuel de peoplisation, cette maison est fort valorisée par le fait qu'elle a été la maison d'enfance de l'écrivaine belge la plus vendue actuellement, Amélie Nothomb.  Elle était aussi la maison de ses grands-parents.
Or, dès 1998, cette sorte d'immeuble dépassait facilement 900.000 euros à la vente comme le confirme cet article de l'événement immobilier de juillet 1998 (en lien ici, et l'extrait concerné ci-dessous).
extraitarticle.jpg
On peut aussi se faire une idée de la valeur actuelle de cette maison en vérifiant le prix de vente de maisons similaires sur immoweb.com, c'est-à-dire des immeubles sis à 1180 Uccle (mais dans le Quartier Prince d'Orange, le plus cher), avec un jardin de 25 ares, une surface de 800 m2, de grandes réceptions et une dizaine de chambres - de l'ordre de trois millions d'euros.
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Les adversaires ont produit une soi-disant expertise, réalisée par un agent immobilier associé du fils de l'acheteuse de la maison, lequel a évité d'indiquer la surface de la maison dans son rapport, donnée pourtant essentielle pour une évaluation. Cette soi-disant expertise présente à titre de points de comparaison des immeubles plus petits (comportant par exemple un jardin de 6 ares ou 13 ares, ou 17 ares, quatre ou cinq chambres ...).

.Si Françoise Scheyven perd son procès, cette maison assez fantastique et en parfait état, sera attribuée à sa soeur contre une somme ridicule par le truchement d'une transaction caduque car vieille de dix ans et pourtant assortie d'une clause de délai maximum de ... quatre mois (en page deux de la transaction en lien le point 3.4 prévoit un délai maximum pour l'exécution de la transaction).  Cette transaction est entachée de bien d'autres irrégularités encore.  Et sans vergogne, ses soeurs réclament des dommages-intérêts démesurés à Françoise Scheyven en dépit de sa situation, histoire de réduire encore davantage sa part.

Cette situation est d'autant plus écoeurante que Françoise Scheyven vit actuellement en quart-mondiste, dans un petit chalet en ruine, sans chauffage, ni eau courante, ni la place suffisante pour y vivre. 

 Je n'ai pas osé montrer une photo du chalet entier, ni de son intérieur, par honte et pudeur pour Françoise Scheyven. 

La situation est tellement extrême, presque archétypique, que j'ai vraiment du mal à la présenter de façon crédible.  La réalité dépasse nettement la fiction.  La honte pousse aussi à l'autocensure.
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A cela s'ajoutent des comptes bancaires littéralement pillés à l'insu de Françoise Scheyven, qui n'arrive pas à faire reconnaître ses droits en dépit de plusieurs ..expertises sous la foi du serment, dont une d'un comptable totalement indépendant en lien ici.
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Finalement, le troisième grief important de Françoise Scheyven est le fait que ses soeurs ont été nourries, logées, blanchies, gratuitement avec leurs enfants et mari pendant des décennies [le courrier en lien précise qu'elles payaient leurs repas, ce qui s'est avéré un mensonge contredit par d'autres preuves, mais confirme par ailleurs qu'elles ne payaient aucun loyer, aucun loyer n'étant prévu dans leurs conditions d'hébergement] et elle demande le rapport de ces donations et libéralités aux successions.  Dans ce cadre, il est plus particulièrement reproché à l'écrivaine Amélie Nothomb  de s'être forgé un passé factice (une enfance au Japon) non dans le seul but de faire mousser son image, mais aussi afin de consolider la version de sa mère qui prétend ne pas avoir été hébergée par ses propres parents avec ses enfants - elle fait d'une pierre deux coups, elle agrémente sa biographie de mensonges éhontés afin de se valoriser au détriment de personnes plus talentueuses et elle aide sa mère à ruiner sa soeur ainée.  Ici, un article bien documenté qui offre une explication plus psychologique au comportement de l'écrivaine.
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Françoise Scheyven a perdu une première manche au pénal dans des conditions pitoyables : elle a dû plaider elle-même son dossier face à un des meilleurs avocats de Bruxelles.  Mais ce jugement infamant n'a pu être exécuté suite à un constat de carence de l'huissier de justice, lequel confirme les faits présentés par Françoise Scheyven.
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Cette affaire est extrême, exceptionnelle, car il est rare qu'une personne soit lésée à ce point et ait vécu toute sa vie dans la misère alors que ses plus proches parents vivaient dans l'opulence, ne se conformant pas au code civil lequel oblige les parents à assister leurs enfants.  En plus, alors que ses soeurs vivent richement avec des domestiques, elle vit dans un taudis, sans revenus.  Cette affaire mérite donc d'être publiée par voie de presse.
En outre, elle est étroitement liée à des célébrités, dont Amélie Nothomb.  A ce titre, cette affaire doit même être publiée dans les journaux à grand tirage.
Dans le même ordre d'idée, récemment une affaire bien moins grave a fait la une de plusieurs journaux, dont Le Post, le fait que le frère du chanteur Cali soit RMIste.  Ici cette affaire d'héritage est bien pire, s'agissant de célébrités qui n'hésitent pas à mentir pour ruiner un proche en plus de ne lui offrir aucune assistance, proche qui a également droit à l'assistance de l'État.
Mais il y a dans la présente affaire des personnes qui ont beaucoup d'influence et qui ont la forte propension à faire censurer ce genre d'information.  Heureusement, grâce à Internet, il ne sera bientôt plus possible de censurer par la seule influence.  Un site indépendant va être construit concernant cette affaire et durera tant que cette affaire ne connaîtra pas d'issue juste.
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On peut aussi en conclure qu'il n'est pas nécessaire d'être né dans une famille pauvre pour vivre toute sa vie dans la misère la plus noire. 
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L'affaire a été plaidée par Françoise Scheyven dans des conditions exécrables et a été jugée de façon expéditive par un jeune juge en début de carrière, plus influençable et inexpérimenté, face à des personnes qui ont le bras particulièrement long.  Le seul élément que j'ai trouvé le concernant sur la Toile, c'était l'allégation d'une trop grande  complaisance de sa part à l'égard des puissants et des autorités (en l'espèce des policiers).
Françoise Scheyven usera de tous les recours nécessaires si ses droits ne sont pas reconnus.   Je compte faire une grève de la faim si cette affaire n'est pas jugée conformément au droit et aux faits, si une expertise n'est pas entreprise.
Il s'agit d'un procès public (pas de huis clos) et j'atteste de la véracité de ce que j'expose.
La seule façon de juger correctement cette affaire c'est ordonner des expertises judiciaires des avoirs des successions.  En effet, un juge digne de ce nom, ne peut se fier aux seules allégations des adversaires, il ne peut non plus ignorer les documents présentés par Françoise Scheyven que l'adversaire a empêché sciemment de visiter les lieux pour les expertiser (car faute de visite, la limite inférieure de la fourchette d'évaluation a été rabaissée).

 Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic Sc Eco, Cand Ing civil

AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques

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Est-ce que le présent article pourrait être un "fake" ? .

Si c'était un fake, je ne m'engagerais pas à en attester le contenu.  Ce n'est pas une preuve définitive, mais en raisonnant, nous pouvons déduire que c'est dans la présente thèse que se situe la vérité.

1 - A supposer que cette thèse soit fausse, une chose demeure certaine : la tante directe d'Amélie Nothomb vit dans la misère la plus noire et l'écrivain, milliardaire semble s'en soucier comme d'une guigne, la mère de l'écrivain milliardaire aussi, ainsi que l'autre tante, également très riche.  Ceci démontre un manque de coeur, d'esprit de famille et de sens commun assez effarant. .

2 - Toujours dans la même hypothèse qu'il s'agirait d'une thèse mensongère, de toute façon, la mère et l'autre tante d'Amélie Nothomb n'hésitent pas à demander des dommages-intérêt exorbitants qui grèvent lourdement la petite part que la transaction alloue à Françoise Scheyven, en dépit de son état de misère.  Ceci démontre à nouveau manque de coeur, d'esprit de famille et de sens commun.

3 - Vu les mauvaises dispositions et l'égoïsme évident de ces personnes, cette histoire est finalement assez crédible. .

4 - Elle est même totalement démontrée par la transaction-partage (mise en lien), la valeur de la maison attestée par plusieurs expertises (dont une en lien) et confirmée par des articles de presse (dont un en lien), et divers points de comparaison (ventes de gré à gré, ventes publiques, annonces de presse), les expertises sous serment des comptes bancaires (une expertise en lien), les courriers de feu le grand-père d'Amélie Nothomb (dont un exemplaire en lien) et des témoignages divers. .

Est-ce que le présent article intéresse le grand public ?

Oui, car il fait intervenir une personnalité qui tire ses revenus de sa notoriété, et qui ment publiquement dans sa biographie pour faire accréditer cette version mensongère.  Elle fait aussi intervenir  divers notables et dépeint une situation extrême.  Il ne s'agit donc pas d'une affaire purement privée a fortiori que tous les éléments ici mentionnés sont repris dans un procès public pour lequel le huis clos n'a même pas été demandé.

 

Est-ce que le présent article pourrait contrevenir à  la loi ? .

Non, car toutes les informations sont publiques (étant livrées dans le cadre d'un procès public) vraies, attestées, démontrées preuves à l'appui. 

ETRE ANTISIONISTE, EST-CE ETRE ANTISEMITE ?

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

Cette question est revenue souvent, ne fut-ce que pour des raisons de modération des écrits.  Je ne suis pas du tout une spécialiste du sujet et je n'aime pas m'atteler à un article qui ne soit pas dans mes principales spécialités.  Donc, je me contenterai de définitions et d'une courte synthèse avec renvoi à quelques articles pour plus d'information..

I - Définitions

Le sionisme (qui doit son nom au mont Sion, colline sur laquelle fut bâtie Jérusalem) est une idéologie politique nationaliste prônant l'existence d'un État juif en Palestine. Sur un plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend œuvrer à redonner aux Juifs un statut perdu depuis l'Antiquité, à savoir celui d'un peuple regroupé au sein d'un même État.

L’antisionisme (ou anti-sionisme) désigne l'opposition au sionisme et, par extension, l'hostilité à la création, puis au maintien de l'État d'Israël en tant qu'État juif pour diverses raisons, tant idéologiques que politiques ou religieuses.

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II - Les différents courants antisionistes

Les différents courants de l'antisionisme sont partagés quant à l'existence présente et future d'Israël.

Pour un premier groupe, l'État d'Israël n'aurait pas dû être créé, et doit donc être détruit. C'est généralement le point de vue des nationalistes arabes et des musulmans les plus stricts.

Pour un deuxième groupe, essentiellement les Juifs ultra-orthodoxes, l'État d'Israël est un péché, et doit donc être détruit. Mais un État Juif sera recréé par le Messie à l'heure de la venue de celui-ci.

Enfin pour un troisième groupe d'antisionistes, l'État d'Israël ne doit pas disparaître, mais doit évoluer vers un modèle post-nationaliste, supprimant les différenciations symboliques et pratiques entre citoyens d'origines différentes.

Néanmoins, il me semble personnellement que cette troisième catégorie d'antisionistes ne devrait pas être qualifiée d'antisioniste, puisqu'elle ne refuse pas le maintien d'Israël, ni de sa population juive.  Il s'agit de toute façon d'une catégorie plus modérée, un peu intermédiaire à ne pas amalgamer avec les deux premières.  Pour moi, idéalement, les trois courants devraient recevoir trois vocables différents. 

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III - Antisionisme et antisémitisme 

L'antisémitisme est une hostilité aux Juifs, qui se traduit par une hostilité à leur État. Le vocable «sioniste» a été largement utilisé par des antisémites de tous bords en tant que substitut au mot «juif».

Le mouvement radical palestinien Hamas est à la fois antisioniste par nationalisme palestinien, par antisionisme religieux musulman, et a inséré dans sa charte (écrite en 1988) de nombreuses citations antisémites (protocoles des sages de Sion, accusations contre les Juifs d’être la cause des révolutions française et russe, etc.)

En tant que tel, l’antisionisme n’est pas forcément antisémite, ni même pro-palestinien.

Histoire de ne rien simplifier, tous les antisémites historiques n’ont pas été antisionistes : le gouvernement polonais qui demandait le départ de tous les Juifs de Pologne en 1936 eut des contacts avec Vladimir Jabotinsky pour organiser ce départ vers la Palestine.  

Ma conclusion, c'est que l'antisémitisme et l'antisionisme vont souvent de pair, même s'il existe des exceptions notables : certains ultra-orthodoxes, des antisémites sionistes et des personnes, plus modérées que personnellement je ne qualifierais pas d'antisionistes, et qui sont en faveur du maintien de l'Etat d'Israël mais sous forme d'une société non différenciée. 

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IV - Quelques articles plus complets
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Fiche Wikipedia sur le sionisme

Antisémitisme, Antisionisme et « Antiisraélisme » par Pierre Stambul 

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(Sources : wikipedia, mille babords, phdn, Le Post)
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AVERTISSEMENT  : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques.

LE JUGE BURGAUD, BOUC EMISSAIRE

Publié sur Le Post le 26/04/2009

 Une erreur judiciaire est forcément toujours scandaleuse.

Quand on en est victime, on s'escrime à faire réformer la décision contestée par toutes les voies possibles, on essaye de valoriser son préjudice.  Certains, moins combatifs, plus fatalistes, préfèrent laisser tomber, oublier. .

Outreau les accusés ont eu deux immenses avantages au regard de l'erreur judiciaire ordinaire.  Premièrement, ils étaient nombreux, bien plus nombreux que dans un procès ordinaire.  Et on a toujours tendance à écouter la majorité...  Il est très difficile de se faire entendre quand on se trouve face à une masse unie et organisée, et c'est également vrai pour le procureur.  Deuxièmement, certains d'entre eux (Roselyne Godard, la "boulangère") étaient défendus par le célèbre Me Dupond-Moretti, le détenteur du record d'acquittements en France.  Tout avocat se demande quel est son secret.  Se situe-t-il en amont, dans un choix judicieux des dossiers qu'il défend ?  Ou a-t-il un réel talent pour tirer n'importe qui des griffes de la justice ?  Ce talent m'inquièterait plus, car alors un tel succès serait peut-être synonyme d'erreur judiciaire pour les victimes présumées des personnes qu'il défend ... Mais passons...

Lorsque le scandale d'Outreau a éclaté, la figure du juge Burgaud est apparue comme celle d'un ... coupable idéal.  D'aspect juvénile (en réalité, pas si jeune, il avait déjà près de trente ans au moment des faits et il a actuellement trente-sept ans), taiseux, un peu frèle, il n'allait pas opposer une défense très dure, dont acte. .

La chose qui m'inquiète le plus dans cette affaire, c'est que si c'est bien le juge d'instruction qui instruit le dossier, à charge et à décharge, ce n'est pas lui qui ordonnera une incarcération.

Sans la signature du juge des libertés et de la détention (le JLD), qui a pour mission d'étudier le dossier que lui remet le juge d'instruction, pas d'incarcération en cours d'instruction. Dix-huit personnes seront incarcérées en cours d'instruction sur ordre du JLD (et non par la seule volonté de Burgaud) et dix-sept seront renvoyées vers le tribunal de Saint Omer (une personne est morte durant son incarcération). Au procès de Saint Omer, pas moins de six personnes furent condamnées.  Et pas par le juge d'instruction évidemment, par les magistrats du siège.  Lorsque la Cour d'Appel de Paris a ensuite été saisie de cette affaire, un juge qui y siégeait (et pas le juge d'instruction Burgaud) a rejeté les demandes de mise en liberté d'un des (à l'époque) futurs acquittés (ce même juge a ensuite fait partie du CSM qui a réprimandé le juge Burgaud).  Aucune des incarcérations n'est du seul fait du juge Burgaud !!!

Pire, ce n'est pas lui qui a instruit l'affaire de bout en bout !  Le juge Burgaud a été saisi du dossier de février 2001 à août 2002 (donc environ 18 mois).  L'instruction s'est close en mai 2003, donc près d'un an après.  L'ordonnance de mise en accusation qui a renvoyé les accusés vers le tribunal de Saint Omer ne sera même pas signée par Burgaud mais par son successeur qui planchait depuis près d'un an sur le dossier ! Et tout en gardant à l'esprit que la personne qui décide en définitive de l'emprisonnement n'est même pas le juge d'instruction !

Cette affaire a duré cinq ans (de février 2001 à décembre 2005) et n'est passée que 18 mois entre les mains du juge Burgaud, lequel n'a même pas bouclé lui-même l'instruction. 

Dans ces conditions, il me semble que le juge Burgaud fait bien figure de bouc émissaire, n'étant qu'un maillon intermédiaire et temporaire dans une mécanique qui a grippé.

Mais je vois des personnes qui réclament la tête du juge Burgaud.  Si sa tête tombait, elle ne pourrait tomber seule ...  Et pour cette raison, sanctionner le seul juge Burgaud me paraît injuste.  Soit on ne sanctionne personne, soit on sanctionne tous les verrous de sécurité qui ont sauté et plus précisément le JLD et les magistrats du siège.

 (Sources : Wikipedia, Reuters, Légifrance).

 Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez, par courtoisie ne pas citer mon nom de famille dans  vos critiques.