Le besoin de logement est un besoin primaire, un de ceux qui se positionnent au bas de la pyramide de Maslow. Maslow l'intégrait au deuxième étage de sa pyramide, celui du besoin de sécurité.
Comme toute typologie, celle-ci est imparfaite et il y a débat pour déterminer si le besoin de procréer se définit comme un besoin physiologique (représenté au premier étage de la pyramide).
Pour ma part, je déplacerais le débat au-dessus de la ceinture et même jusqu'au-dessus de nos têtes, car j'estime que le logement est un besoin nettement plus crucial que le besoin de procréer. Rester quelques jours sans procréer, la majorité d'entre nous s'en trouvera très bien. En revanche, rester quelques jours sans toit, a fortiori en hiver, nous le ressentirons aussi mal que rester sans manger, voire plus mal.
Et les conséquences de l'absence de logement peuvent être aussi mortelles que celles de l'absence de nourriture car il est difficile de se réchauffer autrement que dans un logement. C'est pour cette raison, que je classerais le besoin de logement parmi les besoins les plus primaires, en l'associant directement au besoin de se chauffer.
Le droit au logement est inscrit dans plusieurs textes internationaux et dans la constitution de nombre de pays.
Néanmoins, la mise en oeuvre de ce droit reste inefficace en France en dépit des dernières évolutions législatives.
Le cas des SDF est particulièrement révoltant. Voir son frère de race (puisque nous sommes tous de la même race) réduit à dormir par terre dans la rue ou se créer un semblant d'abri près d'un immeuble ou dans un bois ne peut laisser indifférent, à moins d'être un monstre dénué d'humanité.
Madame Boutin propose de contraindre les SDF à intégrer une structure adaptée en cas de températures mortelles. Cette proposition a suscité de nombreuses réactions.
Personnellement, j'ai déjà participé en tant que bénévole aux maraudes de l'Armée du Salut (distribution de soupes et de repas). Quand nous rencontrions un SDF dont la santé semblait menacée, soit nous lui proposions de monter dans la camionnette, afin d'être véhiculé vers une structure d'accueil, soit nous appellions le SAMU, si l'état de la personne le justifiait.
Un problème parmi d'autres est constitué par le fait que les abris dans les bois sont bien plus difficilement accessibles que les abris construits au bord des routes et en centre-ville. Il me semble que pour les personnes réfugiées dans les bois, qui ont souvent monté un abri qu'ils craignent de retrouver détruit ou volé s'ils le quittent quelques temps, il serait plus adapté de leur distribuer des petits chauffages sécurisés, qui ne risquent pas de mettre le feu à l'abri voire au bois et qui seraient régulièrement réalimentés et vérifiés lors de tournées comme celles organisées en ville.
Evidemment, la bonne solution, c'est que chacun ait un logement décent, cela va sans dire. Et aucun SDF ne préfère être à la rue plutôt qu'avoir un logement décent, digne, en tout cas pas ceux que j'ai rencontrés. Les structures d'accueil proposées, notamment par leur promiscuité et l'autoritarisme de leurs réglements internes ne correspondent pas toujours à ce qualificatif de digne.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
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