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26/03/2020

BICENTENAIRE DE MONSEIGNEUR DE MERODE (1820 -1874) - Son portrait vu par ses contemporains - Hommage aux héros des épidémies

Je remercie infiniment le Marquis de Trazegnies pour sa très aimable et sagace relecture.

Il y a exactement deux cents ans naissait un saint homme et un homme d'action, Monseigneur Xavier de Merode, officier, puis ministre et archevêque.

La tragique épidémie de coronavirus Covid-19 n'a pas permis de fêter ce bicentenaire comme il se doit au jour ad hoc. A cause des directives drastiques de confinement, j'ai choisi de rendre hommage à Monseigneur de Merode par les écrits de ses contemporains, dont la plume est infiniment plus élégante que la mienne. Je dédie cet hommage à tous les héros des épidémies.

Si on détaille les états de service de Xavier de Merode, il faut mentionner qu'il fut capitaine (1847) et chevalier de la Légion d'Honneur (1844). Il a ensuite embrassé une carrière ecclésiastique, mais aussi politique, et il est devenu camérier secret de S.S. le Pape Pie IX (1850), pro-ministre aux armées des États Pontificaux (1859), chanoine de la basilique Saint Pierre (1859), archevêque de Mélitène (1866) et aumônier général. Il est décédé peu avant de devenir cardinal, son nom devant figurer dans la prochaine promotion.

Monseigneur de Merode est né comte Frédéric François Xavier Ghislain de Merode, à Bruxelles le 26 mars 18201.

Il est le fils cadet du Comte Félix de Merode, député et ministre, Félix qui fut un des créateurs de l'Etat belge en 1830 et qui fut pressenti pour le trône de Belgique.

Monseigneur de Merode a pour ancêtres des membres des plus grandes maisons et cours d'Europe, notamment : Nassau, Rubempré, Salm, Croÿ, Montmorency, Hohenzollern par son père, et Noailles, Cossé-Brissac, Beauffremont, Polignac, Saluces par sa mère Rosalie de Grammont ... Et bien d'autres illustrissimes encore. On ne présente plus la maison.

A trois ans, Xavier perdit sa mère, et peu de temps après, son très jeune frère Philippe. Son père se remaria avec Philippine de Grammont, la soeur de la défunte. La grand-mère de Monseigneur de Merode, la marquise de Grammont, s'occupa beaucoup de lui et l'aida dans son apprentissage de la charité.

Xavier était un enfant espiègle et avait beaucoup de répartie. Au collège de Juilly, ses facéties et ses bons mots ont laissé un souvenir amusé2.

Le bulletin mensuel du collège rappelle que même s'il ne fut pas un élève particulièrement brillant, il pouvait se distinguer à l'occasion dans ses domaines de prédilection3.

« Excellent cavalier, il obtint le 17 août 1835 les éperons et la cravache d'honneur dans les exercices équestres qui précédaient chaque année la distribution des prix. Cependant Xavier eut quelques succès en allemand et en mathématiques. En 1837 il remporta même un prix d'algèbre, mais il se garda d'en rien dire. Quand on l'apprit dans sa famille, on lui fit des reproches sur son silence. Il répondit que rien n'est plus naturel, ayant entendu dire que ceux qui avaient des prix n'étaient souvent que de futurs imbéciles... »

Un collaborateur d'Alphonse Daudet, le journaliste et écrivain Pierre Véron, décrit l'homme adulte de façon très imagée dans Le Charivari4  :

« Au physique, M. Xavier de Mérode est grand, mince, sec, flexible jusqu’à être serpentin. Il a le nez aquilin et profondément saillant. Ce nez qui rappellerait peut-être celui de ce père Aubry que Chateaubriand a placé dans Atala, donne, dit-on, toute la clé de son caractère. (...) Les yeux sont noirs, pétillants et suffisamment spirituels. Quant à la voix du monseigneur, ce n’est plus celle d’un homme habitué à dire à une escouade de dragons ou de chasseurs : «Allons, tonnerre de d..., mes enfants, enfoncez-moi ce carré-là avec vos lattes ou bien prenez-moi cette redoute.» Non, ce serait plutôt la voix de chattemite que Victor Hugo prête dans Notre-Dame de Paris à maître Jehan Charmoluc, procureur du roi en cour d’église. Il ne s’y trouve que des cordes tendres, des demi-tons, des inflexions angéliques. C’est cette voix-là qui a donné saintement le signal de la bataille de Castelfidardo. A voir aujourd’hui Mgr l’archevêque de Mélytène malade, buvant avec componction de l’eau ferrée aux sources de Pougues (Nièvre), qui croirait que l’ex-ministre de Pie IX ait été jadis, en Belgique et même à Biskara, un joyeux compagnon de chambrée, ce qu’on appelle un loustic de régiment ? (...) le futur ministre du pape cultivait l’esprit jusqu’à la pointe et n’était pleinement satisfait que lorsqu’il avait l’heureuse chance de rencontrer le calembour. Tout passe. A cette ardeur juvénile pour la blague de bivouac ont succédé des pensées plus graves et les protocoles diplomatiques. »

D'après ses interlocuteurs, Monseigneur de Merode était en réalité très humble et vertueux. Nous en avons le témoignage de l'écrivain et diplomate Henry d'Ideville :5

« Nous avons eu l'honneur de connaître de près Mgr de Mérode à Rome en 1869 et de passer avec lui bien des heures en conversation intime. Il était d'humeur gaie, grave dans ses discours et d'une admirable vertu. S'étant laissé aller dans la chaleur de la conversation à quelques phrases peu mesurées, nous nous permîmes de lui en faire quelques observations. Il les accepta sans difficulté, avec une édifiante humilité ; c'est à ces traits que l'on reconnaît les saints, et celui-là devait en être un. »

Cette vertu ascétique et cette humilité se percevait aussi dans l'ameublement de son appartement au Vatican, comme le dépeint l'officier et homme de lettres, Léon Massenet de Marancour :6

« Une table en chêne ouvré, quelques chaises garnies en crin, d'immenses cartes stratégiques d'un travail exquis, de lourds dossiers, des livres, des journaux, çà et là répandus sur le parquet, l'Indépendance, le Monde, le Figaro, la Gazette, le Siècle, la Revue des Deux Mondes, le Charivari, M. de Mérode sait tout, voit tout, lit tout. »

Sa chambre, entre le militaire et le monacal, était encore plus dépouillée que son cabinet, suivant le même auteur7.

« Tandis que vous feuilletez l'album, le ministre a disparu dans la chambre à côté. Vous jetez involontairement un regard indiscret, et vous apercevez, à la lueur de deux petites lampes suspendues aux côtés d'un christ en ivoire, une planche sur deux tréteaux en fer, sur cette planche un mince matelas, mal dissimulé par une simple couverture. C'est le lit de Monseigneur de Mérode »

Rien à voir avec la somptueuse « chambre Monseigneur », au château de Rixensart, où Xavier de Merode se reposait lorsqu'il s'y rendait.

Sa bravoure et sa générosité se sont encore confirmées par son comportement exemplaire lors de la grande épidémie de choléra de 1854.

« Son dévouement et son courage se révélèrent dans toutes les circonstances.

Le choléra sévissait d'une façon terrible à Rome en 1854; ce fut pour Mgr de Mérode une nouvelle occasion d'en faire preuve, en exposant sa vie avec autant de simplicité que d'abnégation. Il parcourait les hôpitaux tout le jour, soignant les malades avec une ardeur, un entrain, qui remplissaient de stupéfaction la cour pontificale. — Le Pape visita alors plusieurs hôpitaux et couvents, toujours accompagné de son inséparable Mérode. — Sa Sainteté ayant appris que l'hôpital militaire français de Saint-André était le plus éprouvé de tous, et le véritable foyer de l'infection cholérique, fit prévenir de sa visite l'abbé Bastide, l'aumônier de l'hôpital. Le Saint Père arriva à trois heures, en grand équipage, devant la porte de Saint-André, suivi de sa maison. Mais, soit qu'ils eussent obéi à l'ordre de Pie IX, soit qu'ils se fussent excusés, les personnes de la suite restèrent en voiture. Le Pape pénétra seul avec Mgr de Mérode, qui précisément lui avait conseillé cette visite, et ils s’arrêtèrent auprès du lit de chaque malade. La visite fut longue et eut de très heureux résultats, en réconfortant le moral de nos pauvres militaires.

Pendant ce temps, les équipages de la cour pontificale attendaient sur la place du Quirinal, et, lorsque le Pape remonta en voiture avec son fidèle Mérode, la suite se trouva beaucoup plus rassurée. Le lendemain, le cardinal Antonelli, qui n'avait pas été consulté au sujet de la promenade de la veille, dit devant Sa Sainteté à Mgr de Mérode : « Dieu permettra sans doute que le Saint-Père échappe à la contagion; mais cette visite était bien imprudente, Monseigneur; songez quelle responsabilité pèserait sur nous s'il arrivait un malheur ! - Eh bien, quoi ! reprit le prélat avec sa brutale franchise, et après? Le Saint-Père a accompli son devoir de pasteur, voilà tout ! S'il eût été frappé par le mal, quelle mort plus glorieuse et plus belle lui souhaiteriez-vous ! » Le Pape reprit en riant : « Eh ! eh ! Éminence c'est qu'il dit bien vrai, Mérode; si je mourais ce soir, ne croyez-vous pas que ma mort ne fit grand bien à l'Église ? » »8

Cet extrait est tellement d'actualité en ces temps de pandémie due au coronavirus Covid-19. On songe à l'héroïsme des médecins qui soignent les nombreux malades en dépit de carences en matériel et en effectifs. Et c'est avec ce même héroïsme que Monseigneur de Merode combattait le choléra et soignait lui-même les malades.

Quant à la question de la contagion, il faut savoir que le bacille virgule du choléra n'a pas la même contagiosité que le coronavirus. La contamination du choléra se fait par la consommation de boissons ou aliments souillés et non par des contacts lors de simples visites. C'est en 1849 que John Snow avait publié sa théorie concernant la transmission du choléra par l'eau (en contradiction avec l'ancienne théorie des miasmes, c'est-à-dire de la transmission par l'air). Il est fort probable que Monseigneur de Merode connaissait la polémique sur le sujet, lui qui s'intéressait aux sciences. Monseigneur de Merode estimait qu'il devait faire son devoir et soigner les malades, ainsi que les visiter pour leur remonter le moral. Devoir qui était assorti d'un devoir d'exemple.

La franchise de Monseigneur de Merode était notoire. On en donne l'illustration suivante :

« Le 1er juillet 1866, Mgr de Mérode, nommé archevêque de Mélitène in partibus infidelium, était sacré dans l'église de S'-Pierre. Quelques jours après il était nommé aumônier de sa Sainteté. Dans ces nouvelles fonctions, l'ancien ministre des armes gardait toute l'intempérance de sa franchise. Le Pape lui disait Un jour dans une de leurs promenades : « Vous parlez trop, Mérode, je vais vous fermer la bouche. » « Je ne demande pas mieux, répliquait le prélat, mais vous devriez en même temps me fermer les oreilles. » »9

Un personnage dont l'orgueil fit les frais de cette franchise est le compositeur Franz Liszt10

« Mgr de Mérode fut nommé Elemosiniere, aumônier du Pape. Ces fonctions importantes, et toutes de confiance, le retenaient auprès du Saint-Père. Il n'avait, du reste, jamais quitté l'appartement qu'il occupait au Vatican depuis de longues années.

Cet appartement était fort simple et rempli de cartes et de plans.

Il était contigu à l'appartement de Mgr de Hohenlohe, depuis cardinal, et alors aumônier du Pape.

Lorsque Listz entra dans les ordres et devint l'abbé Listz, Mgr de Hohenlohe, qui avait pour le grand pianiste beaucoup d'affection, l'invita à loger dans son appartement. L'abbé, qui n'avait pas renoncé à sa passion pour la musique, vint s'installer, avec son piano, chez son compatriote. Mgr de Mérode rencontrait fort souvent son voisin, le nouvel abbé.

Un soir, qu'il avait été très-enchanté des récits que lui avait faits le Commandeur de certains épisodes de sa vie artistique, Mgr de Mérode prenant par le bras le nouveau converti : « — Tenez, mon cher Listz, je vous aime, même avec votre piano, et Dieu seul sait cependant ce que me fait souffrir mon bruyant voisin du Vatican! »

Le bon abbé n'était pas habitué à de semblables reproches, mais il offrit béatement au Seigneur cette épreuve, blessure cruelle faite à son ancienne vanité. »

Avoir pour voisin direct un pianiste, n'est pas forcément de tout repos, fut-il le virtuose Franz Liszt.

S'il était généreux avec la Vérité qu'il ne manquait pas de remettre sur son piédestal en toute occasion, Monseigneur de Merode l'était aussi de ses efforts et de son patrimoine.

Son oeuvre est gigantesque..

On citera pêle-mêle en regrettant de ne pouvoir s'y attarder davantage, et sans prétendre à l'exhaustivité  :

  • - la création des zouaves pontificaux, un régiment de volontaires visant à défendre l'Etat pontifical

  • - l'amélioration des prisons de Rome, notamment sur le modèle des prisons belges, ces améliorations touchant aussi à l'hygiène

  • - la fondation de nombreuses écoles, à Rome (par exemple le Collegio San Giuseppe – Istituto de Merode qui existe encore), mais aussi en Belgique, par exemple à Rixensart l'école des filles des soeurs de la Providence et de l'Immaculée Conception, bâtie non loin du château.

  • - la construction d'églises, comme l'église Saint François-Xavier à Rixensart (Bourgeois)

  • - la rénovation de Rome, en vue de l'assainir comme Paris fut assaini par Haussmann en vue notamment d'éviter des épidémies, et la création d'avenues comme l'ancienne Via de Merode devenue Via Nazionale.

  • - des recherches archéologiques, entre autres des catacombes

  • - diverses oeuvres de bienfaisance et institutions charitables à Rome et ailleurs.

Avec une telle activité, Monseigneur de Merode ne prenait pas soin de sa santé et se tuait littéralement à la tâche.

C'est en juin 1874 qu'il contracta une mauvaise broncho-pneumonie en visitant les catacombes Sainte Domitille durant les fouilles. Evidemment, on ne peut pas s'empêcher de penser à un coronavirus comme celui qui sévit actuellement.

Il mourut avec un courage extraordinaire et une foi édifiante, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1874, après avoir reçu une dernière visite du pape Pie IX.

Comme écrit dans les Annales Catholiques de 1874 : « Il avait vécu en Mérode, et tel il est passé, de ce monde dans l'autre, j'ose dire .avec le courage et les emportements d'une foi invincible; j'ose dire encore que, acceptant la mort, lui souriant même, il s'est jeté dans le ciel, à travers des souffrances et des tortures physiques qui n'ont pu lui arracher, ni un cri, ni un gémissement. »

Rendons-lui donc hommage ainsi qu'à tous les héros des épidémies, que leur foi soit en Dieu ou en l'Homme.

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1Certaines sources comme sa biographie faite par Monseigneur Besson, disent le 20 mars, d'autres le 25 mars

2 A. Reeb, Histoire de la salle des bustes : Monseigneur de Merode in Bulletin mensuel du Collège et de l'Association amicale Collège de Juilly. 25 juin 1910, n°9, pages 18 et 19

3Ibidem

4Pierre Véron (sous le pseudonyme Paul Girard) in Le Charivari du 15 août 1866, Paris, page 2

5Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 210

6 Léon Massenet de Marancour, in "Les échos du Vatican", Martin-Beaupré éditeurs, Paris, 1864, pages 104 et 105

7 Léon Massenet de Marancour, in "Les échos du Vatican", Martin-Beaupré éditeurs, Paris, 1864, pages 109 et 110

8Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 203

9 A. Reeb, Histoire de la salle des bustes : Monseigneur de Merode in Bulletin mensuel du Collège et de l'Association amicale Collège de Juilly. 25 juillet 1910, n°10, pages 9 et 10

10Henry d'Ideville, Mélanges – Monseigneur de Merode in Revue de France, Paris,1874, page 201

13/07/2009

L'AUTRE FACE D'AMELIE NOTHOMB SUR INTERNET

Lorsqu'on parcourt la Toile, on retrouve quelques sites Internet très sérieux où le nom d'Amélie Nothomb apparaît.

Par exemple, celui-ci.  J'atteste de la véracité de ce qui y est indiqué (je précise que je ne connais pas l'auteur de ce site et qu'il n'a évidemment pas été réalisé par moi - il aurait d'ailleurs été beaucoup plus dur et complet s'il avait été de ma main). 

L'écrivaine s'appelle en réalité Fabienne Nothomb (voir sa généalogie en cliquant sur son nom) , est née à Etterbeek, le 9 juillet 1966, est la fille de Patrick Nothomb  et de Danièle Scheyven.  Elle a un seul frère, André Nothomb et une seule soeur, Juliette Nothomb.  La généalogie mentionne aussi le prénom de guerre de l'écrivaine d'une façon qui prête malheureusement un peu à confusion : on a l'impression qu'Amélie est la soeur de Fabienne alors qu'il s'agit de la même personne avec une seule et même date de naissance - je ne connais pas personnellement Réginald Dumont de Chassart, l'auteur de cette généalogie, mais elle est fiable. 

Ou celui-là (je ne connais pas personnellement Marco Van Hees, l'auteur de cet intéressant article).

Ici une autre généalogie, réalisée par Rens Scheijven, où on peut retrouver sa parenté (malheureusement en néerlandais et pas très complète, même si j'y ai contribué). 

Le titre de son mémoire de fin d'études en philologie romane à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), "L'intransitif et l'intransitivité dans les romans de Bernanos", Bruxelles, 1988, mémoire réalisé sous la direction d'Albert Mingelgrün, ici (il faut cliquer sur "recherches" et taper "Fabienne Nothomb", car il n'y a pas de mémoire au prénom d'Amélie, uniquement ses romans et des études la concernant).  Un livre "Amélie Nothomb, le symptôme graphomane", rappelle que l'écrivaine a bel et bien écrit un mémoire sur Bernanos : "Amélie Nothomb reste marquée par l'oeuvre de Bernanos (auquel elle consacra un mémoire universitaire)".

Finalement, si on tape le nom Nothomb dans le catalogue de la Sacem, elle apparaît sous le prénom Fabienne, comme auteur de chansons de la chanteuse RoBERT (il faut cliquer sur "consulter le catalogue" ou "découvrez notre répertoire", au haut de la page, et non taper son nom dans "recherche").

Autre chose que les publi-rédactions habituelles sur l'écrivaine (dont les sérieux Wikipedia et dictionnaire Robert font hélas partie jusqu'à présent).

Ah oui, il y en a qui voudraient savoir ce que signifie Amélie, ici la définition (que toutes les Amélie du monde me pardonnent !).  Bon, c'est un peu bas, mais il est surprenant qu'une personne qui se prétend une linguiste cultivée et qui devrait passer sa vie à fouiner dans les dictionnaires, ait choisi son prénom sans même en avoir ouvert un de dictionnaire (car Amélie est le prénom de plume qu'elle s'est choisi, pas celui qui lui a été donné à sa naissance).  Et je trouve Fabienne un fort joli prénom, sans aucune connotation ridicule.

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PS1 - Fiabilité de l'information : Je précise que si je suis si sûre de moi en ce qui concerne le sérieux des informations affichées, c'est parce que je connais Fabienne pardon Amélie et sa famille depuis ma plus tendre enfance.  De plus, il s'agit de sites officiels pour la plupart et non d'interviews où généralement, le journaliste se contente de reprendre l'information que lui livre l'écrivain.

- le site anonyme : cela pourrait être n'importe quoi, mais ce site sévit depuis plusieurs années sur la Toile et n'a jamais été supprimé.  Sa pérennité en dépit du fait qu'il contredise l'écrivain qui communique tant sur ces informations, est un indice de sa fiabilité.

- la généalogie de Réginald Dumont de Chassart : il s'agit d'une généalogie très complète faite par une personne qui a accès à toutes les sources les plus fiables.

- l'article de Marco Van Hees : c'est un article très bien documenté de la part d'un journaliste d'investigation belge qui connaît très bien le microcosme belge

le catalogue de mémoires de l'ULB : son mémoire est antérieur à sa "peoplisation", donc porte son vrai prénom.  Vu l'importance qu'elle prête à ce mémoire (qu'elle ne laisse pas en consultation libre, à la différence de la plupart des mémoires), elle a bien veillé à ce que ce soit son vrai prénom qui permette de l'identifier pour pouvoir en revendiquer la paternité en cas de litige.

- la base de données de la SACEM : il s'agit d'une protection officielle de ses oeuvres et donc elle a veillé à utiliser son vrai prénom pour l'éventualité d'un procès où elle n'aura droit à agir que si son vrai prénom est affiché.

Sa fiche Wikipedia est erronée, mais dans les discussions (extrêmement vives avec de nombreux intervenants différents, ce qui démontre l'importance de la controverse), il est indiqué qu'elle ne sera pas modifiée sans l'accord de l'écrivain (exemple d'une des réponses de Wikipedia : "Non, il faut une déclaration d'Amélie Nothomb disant que c'est son vrai nom").  Il est évident qu'avec une gestion de ce type, en cas de mensonge de l'écrivaine, il ne risque pas d'y avoir rectification sur Wikipedia.  Il est à noter que de façon assez amusante, un intervenant qui se prétend amie de l'écrivaine, affirme que Fabienne n'est "que" le prénom qui apparaît sur sa carte d'identité - cela signifie que "Fabienne" figure bien sur sa carte.  De plus, je l'ai toujours connue sous le prénom Fabienne jusqu'à la publication de son premier roman - son prénom "d'usage" était bien Fabienne. 

PS2 - Intérêt de l'information : Un prénom, une date de naissance, un lieu de naissance et le lieu où elle a passé son enfance sont des informations qui peuvent passer pour secondaires.  Néanmoins, à la différence de la plupart des écrivains, Madame Nothomb les martèle à peu près à chaque interview, de façon quasi-obsessionnelle, alors qu'effectivement, ces informations ne devraient pas avoir beaucoup d'impact sur l'écriture de ses romans (et en tout cas ni son prénom, ni sa date et son lieu de naissance).  Ces informations ont de l'importance à mon sens, d'abord parce qu'elles rectifient des mensonges récurrents et affichés dans toutes ses biographies même les plus officielles.  Ensuite ces informations ont beaucoup d'impact, car elles servent de preuve dans le cadre d'un procès où les sommes en jeu sont très importantes. 

PS3 - Raisons de ces falsifications et la méthode adoptée : L'écrivaine débite ces données fausses sur son état civil et sur son enfance à peu près à chaque interview afin de parvenir à faire passer ces mensonges à la postérité.  Pourquoi une telle obstination à modifier ces données, qu'elle aurait tout aussi bien pu taire  et que nous aurions pu ne jamais connaître si son ambition ne l'avait pas poussée à s'intégrer dans les dictionnaires ? La prétendue enfance passée au Japon lui permet de dissimuler un important recel dans le cadre d'une succession : l'hébergement gratuit qu'elle a reçu pendant des années chez ses grands-parents à Uccle.  Pour plus d'informations, veuillez lire cet article.  La modification de la date de naissance lui permet de dissimuler la première année de droit qu'elle a échouée, en ne présentant pas de "trou" dans son CV.  Elle a probablement modifié par la même occasion son prénom afin de davantage embrouiller et complexifier les recherches et peut-être aussi pour avoir un prénom qu'elle jugeait plus à la mode à l'époque. 

Ici, un article bien documenté qui offre une explication plus psychologique au comportement de l'écrivaine.


AVERTISSEMENT : veuillez ne jamais citer mon patronyme dans vos critiques.