Il n'en est rien en réalité !
.Françoise Scheyven, enfant, a vécu le plus souvent chez ses grands-parents car ses parents l'évitaient. Elle était souvent malade parce que maltraitée.
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Le Prince Antoine de Merode
(23 octobre 1953 - 21 décembre 2016)
Cela fait un mois que mon amour est mort. Qu'il est dans le froid glacial d'un cercueil en zinc capitonné de blanc, au fond de la crypte de son château de briques roses. Ce grand caveau à la porte ovale qui était contre son appartement et duquel a parfois suinté un liquide épais et brunâtre, comme un succédané d'ectoplasme. Une simple remontée d'eau dans le château ou bien ses ancêtres qui venaient nous retrouver ?
Entrée vers la crypte du château de Rixensart
Antoine, mon merveilleux, mon sublime Antoine. L'être le plus charmant de la terre, le plus doux, le plus drôle, le plus tendre ...
Antoine qui avait tout pour lui : beau, riche, intelligent, très intelligent même, d'une séduction folle, et bien sûr prince, bon prince, grand prince. Authentique prince allié à toute la haute noblesse, à toutes les cours d'Europe. Parmi ses ancêtres, on retrouve tant de grands esprits et de grandes personnalités.
Il y a évidemment son quadrisaïeul, le Comte Félix de Merode (1791-1857), député et Ministre d'Etat, qui fut un des artisans de la Belgique de 1830, en étant membre du Gouvernement Provisoire et en ayant fait partie de la délégation qui est allée proposer le trône de Belgique à Léopold de Saxe-Cobourg.
Félix, à qui aussi avait été proposé le trône de Belgique, qu'il déclina...
Félix, dont on retrouvait les traits sur le visage d'Antoine.
Le Comte Félix de Merode
Plus avant, le feld-maréchal Jean-Philippe Eugène de Merode Westerloo (1674-1732), qui combattit Louis XIV, lequel se trouvait être un autre ancêtre d'Antoine de Merode. Car Antoine de Merode descend à la fois par son père et par sa mère de Louis XV, donc aussi de Louis XIV et de presque tous les rois de France, sans oublier le Régent, et se trouve également apparenté à toutes les dynasties européennes.
Le Feld-maréchal de Merode par van Schuppen
Louis XV, ancêtre d'Antoine de Merode par son père et par sa mère
En plus des gènes de ces grands politiques et militaires, Antoine avait également reçu ceux de brillants esprits.
L'auteur des « Maximes », le Duc de La Rochefoucauld, François VI (1613-1680) est son ancêtre à la douzième génération. Quelques Maximes :
«15 - La clémence des princes n'est souvent qu'une politique pour gagner l'affection des peuples. » ;
« 28 - La jalousie est en quelque manière juste et raisonnable, puisqu'elle ne tend qu'à conserver un bien qui nous appartient, ou que nous croyons nous appartenir; au lieu que l'envie est une fureur qui ne peut souffrir le bien des autres. » ;
« 29 - Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécution et de haine que nos bonnes qualités. » ;
« 46 - L'attachement ou l'indifférence que les philosophes avaient pour la vie n'était qu'un goût de leur amour-propre, dont on ne doit non plus disputer que du goût de la langue ou du choix des couleurs. » .
François VI, Duc de La Rochefoucauld
Toujours par son arrière-grand-mère Amélie de La Rochefoucauld, Antoine de Merode descend aussi d'un autre Duc de La Rochefoucauld, François XII (1747-1827) qui fut membre et président de l'Assemblée constituante (1789), qui créa l'École des Arts et Métiers et fut propagateur de la vaccine en France. Il est aussi bien connu pour avoir répondu à la question de Louis XVI (le 12 juillet 1789) "C'est une révolte ?" : "Non, Sire, c'est une Révolution".
François XII, Duc de La Rochefoucauld
D'autres hommes des Lumières figurent parmi ses ancêtres. Il y a par exemple le Duc de Noailles, Jean (1739-1824), qui fut militaire et chimiste. Malheureusement, suivant le courant de l'époque, le Duc fit profession d'irréligion et de scientisme, qualifiant l'homme de « moisissure » et proclamant l'inexistance de l'âme. En revanche, son épouse, Louise d'Aguesseau, très pieuse, fut guillotinée sous la Révolution.
Louise d'Aguesseau, Duchesse de Noailles
Victime de la Révolution
Antoine descend également de Claude-Adrien Helvétius (1715-1771), autre figure des Lumières, issu d'une famille de très riches médecins, et qui était fermier général et philosophe. Quelques phrases et vers de sa plume :
"La discipline n'est pour ainsi dire que l'art d'inspirer aux soldats plus de peur de leurs officiers que des ennemis" (De l'esprit, 1958) ;
"Quels vents impétueux, ô puissante Sagesse,
De l'île du Bonheur me repoussent sans cesse !
Que d'écueils menaçants en défendent les bords !" (Le Bonheur, Chant I, 1773)
"L'art du politique est de faire en sorte qu'il soit de l'intérêt de chacun d'être vertueux" (notes, maximes et pensées) ;
Claude-Adrien Helvétius
Antoine en descend par sa fille Adélaïde Helvetius qui était considérée comme une des beautés de l'époque et dont on a un très joli portrait peint par Madame Vigée-Lebrun.
Adélaïde Helvétius, Comtesse d'Andlau
Encore un ancêtre intéressant fut le Marquis de Ségur (dont un des petits-fils avait épousé Sophie Rostopchine, la fameuse Comtesse de Ségur, auteur de livres pour enfants). Louis-Philippe de Ségur (1753-1830) était d'orientation libérale, officier de la Révolution américaine (comme Lafayette), diplomate, homme politique, historien, poète et aussi chansonnier et goguettier, membre de l'Académie Française. Il a laissé beaucoup de pensées intéressantes qui sont devenues des classiques, comme par exemple :
« Avec de l'amour et de la persévérance il ne faut désespérer de rien » (Galerie morale et politique, 1816).
« Sachez vous respecter vous-mêmes, et personne ne vous fera rougir. » (Le respect,1816)
« Hélas ! nous avons si peu de jours à passer sur la terre, ne les perdons pas à nous haïr. »(La reconnaissance,1816)
« L'un des premiers devoirs pour celui qui donne est d'oublier ce qu'il a donné, et, pour celui qui a reçu, de s'en souvenir et de le publier. »(La reconnaissance,1816)
« L'amour doit éclairer nos jours à leur déclin, comme il enflammait notre aurore : Si vous n'aimâtes jamais, aimez, aimez demain ; Si vous avez aimé, demain aimez encore. »(L'amour, 1816)
« Une femme qui veut garder son mari, et ou son amant, doit varier sans cesse ses moyens de plaire ; on en est venu au point de ne pouvoir aimer longtemps la même personne, à moins qu'elle n'ait le secret de ne pas se montrer toujours la même, et c'est là un des tristes avantages que la corruption des mœurs donne à l'art sur la nature, et à la coquetterie sur la vertu. »(L'ennui,1816)
« Si vous voulez changer vos malheurs en bonheur véritable, jouissez et profitez du présent, remerciez les dieux au lieu de constamment les accuser, et surtout grandissez et fortifiez votre âme. » (Le malheur, 1816)
« Le cœur a ses secrets pour guérir les blessures qu'il reçoit. » (Le malheur, 1816)
« L'adversité qui abat les cœurs faibles, grandit les âmes fortes. » (L'adversité, 1816)
« La vieillesse de l'égoïste est triste ; il n'a ni compagnon, ni successeur, ni espoir. Il remplit maussadement son cercle étroit, comme le limaçon sa coquille ; le passé est pour lui un vide, le présent un désert, et l'avenir le néant. » (La vieillesse, 1816)
« Sans union, il ne peut exister ni force ni esprit public. » (Les femmes, 1816)
« La vie des morts consiste dans le souvenir des vivants. » (Le dernier âge, 1816)
« Une partie de la vie se passe à mal faire, une autre partie à ne rien faire, la presque totalité à faire autre chose que ce qu’on devrait faire. » (Le temps, 1816)
Une série d'assertions bâties sur le mode binaire ou ternaire, combinant humour, morale et clairvoyance.
Louis-Philippe Marquis de Ségur
La Révolution Française a fait des ravages chez les aïeux du Prince Antoine de Merode, car pas moins de quinze d'entre eux en furent victimes. Pour en citer quelques uns, on y retrouve notamment : le Duc de Clermont-Tonnerre (1720-1794), le Marquis de Lur Saluces (1731-1793), Catherine de Cossé-Brissac (1724-1794), le Duc de Brissac (1734-1792), Malesherbes (1756-1794).
Le Marquis de Lur Saluces
Cléo de Merode
Antoine de Merode était très fier des Marquis de Lur Saluces (sa mère était née Lur Saluces) et de leur domaine viticole bordelais, le Château d'Yquem. Le Château d'Yquem est le seul sauternes classé premier cru supérieur et il est considéré comme le meilleur vin liquoreux qui soit. Il est inscrit aux Monuments Historiques depuis 2003.
Extrait de "Papy fait de la résistance",
la bouteille de Château d'Yquem qui se vide par le culot
château de Rixensart,
timbre représentant le château
avec un cachet portant les armes Merode
Il était un grand amoureux de la nature et des animaux. Il aimait aussi la chasse et était très sportif. Il était très fier du magnifique trophée d'un grand cerf qu'il avait chassé en Espagne. Néanmoins, comme Saint Hubert, il a changé d'avis sur la chasse le jour où il vit un tableau de chasse avec des canards cloués dessus dont une petite canette crucifiée qui vivait encore. De ce jour, il n'a plus voulu chasser et a pensé même interdire la chasse aux canards sur ses terres.
La chambre des Fleurs au château de Rixensart
On pourrait croire que toutes les bonnes fées s'étaient penchées sur son berceau. Hélas, quelques mauvaises fées oubliées ont dû se venger très durement. Antoine a perdu son père très jeune, à huit ans et n'a jamais eu de beau-père. Il se rappelait avec beaucoup de tendresse son père qui le considérait comme son successeur et avec qui il faisait des promenades pendant lesquelles ils discutaient longuement.
Le Prince Antoine de Merode durant son service militaire au 1er Bataillon des Chasseurs Ardennais
Ce qui faisait surtout le charme d'Antoine, c'est une espèce de fraîcheur, de juvénilité qu'il a gardée jusqu'à la fin de sa vie. Il était fin, audacieux, rempli d'humour et d'une éloquence rare (il avait une voix magnifique). Il a toujours gardé quelques intonations d'accent parisien et une certaine gouaille, mais une gouaille élégante et sans méchanceté.
Il était catholique pratiquant, il priait et allait régulièrement à la messe en dépit de ses infirmités.
Ses derniers moments furent très durs et je reste convaincue qu'il n'aurait pas dû mourir ce jour-là. Il avait eu une sorte d'épilepsie comme il en a eu beaucoup et qui se sont toujours très bien terminées, et il en a fait de bien plus graves que ce jour-là. J'estime personnellement qu'il y eut négligence coupable, voire pire...
En effet, il n'y eut pas de longs massages cardiaques, il n'y avait pas de défibrillateur, tout ceci démontre que tous les moyens n'avaient pas été mis en oeuvre pour le sauver. Le médecin a cru bon de dire en guise de condoléances « il est décédé cela valait mieux comme ça » ce qui donne à penser qu'il n'avait pas eu l'intention de le sauver. Point de vue d'autant plus ridicule et criminel qu'Antoine ne souffrait pas beaucoup de ses problèmes de santé et qu'il adorait la vie et sortir.
Un décès qui arrangeait certains...
Je serai éternellement heureux avait-il dit. Et nous bien longtemps très tristes.
Antoine était un lecteur de BD assidu
et un fervent tintinophile
Sources : Prince Antoine de Merode, Wikipedia, Roglo, monpoeme.fr...
Quelques articles dans la presse :
Rixensart: un château, une famille Yquem d'un côté, Pommard et Corton de l'autre
Maigre butin au château de Rixensart
BILAN MI-VACANCES: LA REGION TOUCHE LES DIVIDENDES DU TOURISME D'UN JOUR
BICENTENAIRE A RIXENSART MONSEIGNEUR ANTOINE DE MERODE, LE PRINCE CHARMANT
Faire-part officiel et conforme aux dernières volontés du Prince Antoine de Merode
15:07 Publié dans Art, Droit et justice, Droit et société, Economie, justice, Loisirs, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antoine de merode, prince antoine de merode, décès fiancé, doris glénisson, de merode antoine
L'attitude à avoir face à ces tentatives d'escroquerie, c'est évidemment ne pas livrer de données personnelles et contacter l'organisme dont l'identité a été usurpée (banque, hébergeur ....). On peut aussi informer de ce phishing des newsletters comme hoaxbuster.
14:21 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doris glénisson, harcèlement, internet, diffamation, injure, discrédit
La première est le livre d'un journaliste d'investigation belge, Pierre Stéphany. A la page 233 de son livre "Portraits de grandes familles", publié en 2004 par les éditions Racine à Bruxelles, nous pouvons lire : "Née en 1966, cadette de trois enfants, Fabienne-Amélie n'écrivait que pour son plaisir."
Et un peu plus loin, à la page 234 : "Amélie, ses chapeaux de sorcière, ses chaussures à lacets, sa diction, son vocabulaire... L'a-t-elle fait exprès? Elle s'est fabriqué une image médiatique qui doit être pour quelque chose dans sa popularité. Elle est née à Etterbeek, pas aux antipodes. Elle n'a pas été élevée par des gouvernantes. Elle n'a pas vécu seulement au hasard des ghettos diplomatiques. Elle est allée à l'école chez les très convenables bonnes soeurs de l'Institut de Marie Immaculée à Uccle, que fréquentaient les demoiselles de la meilleure société."
Le même livre rappelle que les dires de l'écrivaine doivent être pris avec beaucoup de circonspection, à la même page 234 : "Elle affirme que depuis qu'elle a confié aux journaux qu'elle était végétarienne, ses ventes ont été multipliées par dix. Elle raconte, l'oeil pétillant et pourtant apparemment sincère, des histoires énormes. Parfois, en l'écoutant, l'intervieweur se demande si elle ne lui dit pas tout ça histoire de voir s'il est assez bête pour la croire.".
Ici, un document pdf reprenant les pages mentionnées : Pierre Stéphany.pdf
On retrouve cet extrait sur la troisième page de ce document pdf : PagesHighLife.pdf
Comme la vérité peut être déterminée de multiples façons, il existe encore de nombreux documents, tous antérieurs à sa peoplisation, démontrant sa vraie date de naissance, son vrai parcours et son vrai lieu de naissance.
Pas très importantes ces informations ? Pour certaines personnes, comme sa tante Françoise Scheyven, elles ont beaucoup d'importance, car en mentant sur sa date de naissance, son lieu de naissance et le lieu où elle a passé son enfance, Fabienne Nothomb accrédite la version mensongère de sa mère qui prétend ne pas avoir été hébergée avec ses enfants, sans contrepartie, par ses parents, à Uccle et qui refuse de rembourser cette libéralité à rapporter. Pour plus d'informations, voir cet article.
Les français me diront que pour démontrer son état-civil, il suffit de le demander à la mairie. Mais Fabienne Nothomb est belge, née et domiciliée en Belgique et l'état-civil d'une personne ne peut y être obtenu que par la personne elle-même ou sur décision de justice.
AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques
09:42 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amélie nothomb, nothomb, doris glénisson, people, date de naissance, lieu de naissance
Les frais de justice sont constitués par « l'ensemble des frais de procédure exposés à l'occasion d'une instance judiciaire, englobant, outre les dépens, tous les frais irrépétibles » (définition de Gérard Cornu in « Vocabulaire juridique », Puf, Paris, 6e édition, 2004).
08:35 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doris glénisson, dépens, frais de justice
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
Lors de tout entretien (d'embauche ou interview journalistique), il y a une série d'investigations "qui tuent".
Pour les journalistes, il y a les questions à ne jamais poser si on veut plaire inconditionnellement à son interlocuteur et lui faire gentiment sa promotion (ce qui n'est pas l'objectif d'un journaliste, même si son objectif ne doit pas non plus être de "casser" son interlocuteur). En pratique, en plus d'être simplement courtoises, les questions posées par les journalistes doivent seulement rester conformes à leur déontologie (essentiellement, elles doivent respecter la vie privée et la présomption d'innocence).
Dans le cadre de l'entretien d'embauche, certaines questions sont coutumières et néanmoins très discutables car elles ne respectent pas toujours le droit (la principale source de droit étant en l'occurrence le code du travail).
Question 1 - Pourquoi avez-vous quitté ce poste ? C'est la question vache qui fleure bon son parfum d'échec et de tensions. Une question cynique, car on sait bien que si une personne n'est pas en poste, c'est qu'il y eut forcément un problème plus ou moins avouable dans sa précédente entreprise. De plus, en droit, on peut se poser la question de sa licéité, sachant qu'il est interdit à un employeur d'indiquer la raison du départ du salarié sur son certificat de travail (Article L1234-19 du code du travail). Pour ces raisons, poser cette question est à mon sens inciter voire forcer le candidat à l'embauche, au mensonge. Ainsi, à l'occasion des entretiens d'embauche, on relève comme réponses un nombre de démissions et de licenciements économiques prétendus, défiant toutes les statistiques. Il y a aussi le très classique "Nous avons mutuellement décidé de nous séparer" qui vous catalogue immédiatement comme "viré" (mais viré soumis, quasi-consentant, donc peut-être récupérable à un poste moins exigeant, i.e. moins payé), mais aussi comme dépourvu de tout sens de la communication et surtout d'imagination. La tentation est grande d'enchaîner "C'était une faute sérieuse, grave ou lourde ? Ou c'était pour incompétence, pour insuffisance professionnelle ?" questions que les goujats ne manqueront pas de poser.
Question 2 - Pourquoi avez-vous redoublé cette année d'études, ou abandonné ces études ? Là, on sent l'évaluation de votre QI, de votre rapidité à assimiler et régurgiter les matières à apprendre, de votre capacité de travail aussi. Alors se multiplient au fil des entretiens, les prétendues années sabbatiques, les soi-disant années de travail à temps plein, les maladies de longue durée alléguées (qui n'ont généralement pas l'impact prétendu, pour exemple, j'ai réussi avec mention mon DESS de droit en crachant le sang à cause de rien moins qu'une tuberculose pulmonaire qui m'obligeait à étudier au lit en me bourrant d'antibiotiques). Les plus acharnés n'hésitent pas à modifier leur année de naissance pour masquer un (ou plusieurs) échec qui leur paraît entacher l'image qu'ils désirent présenter. Chez ceux qui se sont réorientés, le discours ne manque pas de pittoresque : ils n'ont pas fait l'ENA ou polytechnique parce que ces diplômes ne sont plus ce qu'ils étaient, parce qu'une formation plus pratique leur paraissait plus adaptée, bref la quintessence du discours qui se veut positif et qui bêtifie par son hypocrisie. Non que chacun soit obligé de sacrifier au passage par la crème des écoles, mais l'excès d'hypocrisie prête plutôt à sourire. Par ailleurs, le système de sélection des grandes écoles en France n'a pas la réputation d'être le plus impartial, ni le plus efficace. On sait par exemple, que les filles sont sciemment défavorisées à l'entrée de plusieurs grandes écoles.
L'échec amoureux ou affectif est rarement envisagé alors qu'il est souvent la vraie cause de l'échec scolaire. Une sorte de tabou l'entoure : ce n'est pas bien, cela fait trop émotif de reconnaître que l'échec n'était pas le fruit d'un cas de force majeure « imprévisible, irrésistible et extérieur » mais d'un simple transfert de motivations.
Question 3 - Êtes-vous célibataire ou marié ? Cette fois-ci cela touche à la vie privée. L'investigation dérape carrément. Rappelons que l'entretien ne peut porter sur des informations étrangères à la future fonction (Article L1221-8 du code du travail). On perçoit une volonté de débusquer le caractère asocial ou le faible potentiel de séduction (car il y a une habitude malheureuse et infondée de recruter un physique, un talent de séduction - on connaît les problèmes à se faire recruter éprouvés par les personnes âgées ou par les physiques plus difficiles). Personnellement, je me souviens d'entretiens où l'on me faisait avouer que j'étais célibataire, pour ensuite me rétorquer que "cela viendra". Un reproche en filigrane fait à l'invendu, à la catherinette qu'on essaye néanmoins de rassurer en lui promettant avec des airs de chiromancienne qu'il ou elle trouvera bientôt chaussure à son pied (en ajoutant parfois le très sentencieux et si inexact "cela arrive quand on s'y attend le moins"). Il y a aussi ceux qui s'acharnent pour savoir si vous êtes marié, divorcé, séparé, pacsé, en concubinage, polygame, si vous avez un ou plusieurs partenaires cachés. Bref, il paraît nécessaire d'identifier si vous pratiquez l'acte sexuel dans les règles et conformément à la moyenne nationale, si vous n'avez pas de problèmes sexuels qui pourraient entacher votre bonne humeur ou vous créer des frustrations nuisibles.
Il y a aussi les questions sur le nombre d'enfants qui sont complètement hors sujet et ont trait à la vie privée, alors que la seule chose qui importe à l'employeur c'est connaître les jours et heures de disponiblité du futur salarié, peu importe la raison de cette disponibilité.
Toutes les questions qui ne se rapportent pas strictement à l'adéquation du candidat à la fonction présument en réalité d'une discrimination à l'embauche (Article L1132-1 du code du travail), et forment des éléments que le salarié pourra présenter pour justifier son allégation de discrimination, à charge de l'employeur de démontrer que sa question n'était pas motivée par des intentions discriminatoires. A cela peut se combiner l'atteinte à la vie privée.
Ainsi, l'âge, le sexe, l'appartenance syndicale, l'état marital, la nationalité ne doivent pas obligatoirement figurer sur le CV (je n'ai d'ailleurs jamais fait figurer ces informations sur mon CV) et ne devraient pas non plus faire l'objet de questions préalablement à l'embauche. L'exigence d'une photo, hormis pour les métiers liés au physique (mannequin, acteur etc) me paraît aussi très discutable. L'évolution vers le CV anonyme a été une amélioration notable à mon sens.
A cela s'ajoutent les questions totalement interdites (et souvent posées) : si la candidate veut avoir prochainement un enfant, si elle est enceinte, bref si elle n'a pas l'intention de pouliner plutôt que servir corps et âme son patron.
Le système de recrutement est tellement incitatif au mensonge, offre une telle prime à l'immoralité dans certaines entreprises, qu'un documentaire a montré il y a quelques années que le candidat recruté par une grande banque française était celui qui avait menti avec le plus d'audace. Après cela, on s'étonnera que des affaires Kerviel, Madoff ou Leeson surgissent et que des banques connaissent des problèmes gravissimes.
Quelques textes relatifs à l'entretien d'embauche (recueil d'informations, discrimination, femme enceinte), et au certificat de travail) :
Méthode de recrutement
Article L1221-8 du code du travail
Le candidat à un emploi est expressément informé, préalablement à leur mise en oeuvre, des méthodes et techniques d'aide au recrutement utilisées à son égard.
Les résultats obtenus sont confidentiels.
Les méthodes et techniques d'aide au recrutement ou d'évaluation des candidats à un emploi doivent être pertinentes au regard de la finalité poursuivie.
Article L1221-9 du code du travail
Aucune information concernant personnellement un candidat à un emploi ne peut être collectée par un dispositif qui n'a pas été porté préalablement à sa connaissance.
Femme enceinte
Article L1225-1 du code du travail
L'employeur ne doit pas prendre en considération l'état de grossesse d'une femme pour refuser de l'embaucher, pour rompre son contrat de travail au cours d'une période d'essai ou, sous réserve d'une affectation temporaire réalisée dans le cadre des dispositions des articles L. 1225-7, L. 1225-9 et L. 1225-12, pour prononcer une mutation d'emploi.
Il lui est en conséquence interdit de rechercher ou de faire rechercher toutes informations concernant l'état de grossesse de l'intéressée
Article L1225-2 du code du travail
La femme candidate à un emploi ou salariée n'est pas tenue de révéler son état de grossesse, sauf lorsqu'elle demande le bénéfice des dispositions légales relatives à la protection de la femme enceinte.
Article L1225-3 du code du travail
Lorsque survient un litige relatif à l'application des articles L. 1225-1 et L. 1225-2, l'employeur communique au juge tous les éléments de nature à justifier sa décision.
Lorsqu'un doute subsiste, il profite à la salariée enceinte.
Discrimination
Article L1132-1 du code du travail
Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 140-2, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme ou en raison de son état de santé ou de son handicap. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire visée à l'alinéa précédent en raison de l'exercice normal du droit de grève. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir témoigné des agissements définis aux alinéas précédents ou pour les avoir relatés.
En cas de litige relatif à l'application des alinéas précédents, le salarié concerné ou le candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en entreprise présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une discrimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que sa décision est justifiée par des éléments
Certificat de travail
Article L1234-19 du code du travail
A l'expiration du contrat de travail, l'employeur délivre au salarié un certificat dont le contenu est déterminé par voie réglementaire.
Article R1238-3 du code du travail
Le fait de ne pas délivrer au salarié un certificat de travail, en méconnaissance des dispositions de l'article L.1234-19, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe.
Article D.1234-6 du code du travail
Le certificat de travail contient exclusivement les mentions suivantes :
1° La date d'entrée du salarié et celle de sa sortie :
2° La nature de l'emploi ou des emplois successivement occupés et les périodes pendant lesquelles ces emplois ont été tenus.
Avertissement : Veuillez ne pas citer mon patronyme dans vos critiques.
09:36 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entretien, embauche, questions, droit du travail, doris glénisson
Il n'en est rien en réalité !
.Françoise Scheyven, enfant, a vécu le plus souvent chez ses grands-parents car ses parents l'évitaient. Elle était souvent malade parce que maltraitée.
.Si Françoise Scheyven perd son procès, cette maison assez fantastique et en parfait état, sera attribuée à sa soeur contre une somme ridicule par le truchement d'une transaction caduque car vieille de dix ans et pourtant assortie d'une clause de délai maximum de ... quatre mois (en page deux de la transaction en lien le point 3.4 prévoit un délai maximum pour l'exécution de la transaction). Cette transaction est entachée de bien d'autres irrégularités encore. Et sans vergogne, ses soeurs réclament des dommages-intérêts démesurés à Françoise Scheyven en dépit de sa situation, histoire de réduire encore davantage sa part.
Cette situation est d'autant plus écoeurante que Françoise Scheyven vit actuellement en quart-mondiste, dans un petit chalet en ruine, sans chauffage, ni eau courante, ni la place suffisante pour y vivre.
Je n'ai pas osé montrer une photo du chalet entier, ni de son intérieur, par honte et pudeur pour Françoise Scheyven.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic Sc Eco, Cand Ing civil
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Est-ce que le présent article pourrait être un "fake" ? .
Si c'était un fake, je ne m'engagerais pas à en attester le contenu. Ce n'est pas une preuve définitive, mais en raisonnant, nous pouvons déduire que c'est dans la présente thèse que se situe la vérité.
1 - A supposer que cette thèse soit fausse, une chose demeure certaine : la tante directe d'Amélie Nothomb vit dans la misère la plus noire et l'écrivain, milliardaire semble s'en soucier comme d'une guigne, la mère de l'écrivain milliardaire aussi, ainsi que l'autre tante, également très riche. Ceci démontre un manque de coeur, d'esprit de famille et de sens commun assez effarant. .
2 - Toujours dans la même hypothèse qu'il s'agirait d'une thèse mensongère, de toute façon, la mère et l'autre tante d'Amélie Nothomb n'hésitent pas à demander des dommages-intérêt exorbitants qui grèvent lourdement la petite part que la transaction alloue à Françoise Scheyven, en dépit de son état de misère. Ceci démontre à nouveau manque de coeur, d'esprit de famille et de sens commun.
3 - Vu les mauvaises dispositions et l'égoïsme évident de ces personnes, cette histoire est finalement assez crédible. .
4 - Elle est même totalement démontrée par la transaction-partage (mise en lien), la valeur de la maison attestée par plusieurs expertises (dont une en lien) et confirmée par des articles de presse (dont un en lien), et divers points de comparaison (ventes de gré à gré, ventes publiques, annonces de presse), les expertises sous serment des comptes bancaires (une expertise en lien), les courriers de feu le grand-père d'Amélie Nothomb (dont un exemplaire en lien) et des témoignages divers. .
Est-ce que le présent article intéresse le grand public ?
Oui, car il fait intervenir une personnalité qui tire ses revenus de sa notoriété, et qui ment publiquement dans sa biographie pour faire accréditer cette version mensongère. Elle fait aussi intervenir divers notables et dépeint une situation extrême. Il ne s'agit donc pas d'une affaire purement privée a fortiori que tous les éléments ici mentionnés sont repris dans un procès public pour lequel le huis clos n'a même pas été demandé.
Est-ce que le présent article pourrait contrevenir à la loi ? .
Non, car toutes les informations sont publiques (étant livrées dans le cadre d'un procès public) vraies, attestées, démontrées preuves à l'appui.
13:37 Publié dans Droit et justice, Littérature, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : justice, droit, amélie nothomb, censure, héritage, fortune
Une erreur judiciaire est forcément toujours scandaleuse.
Quand on en est victime, on s'escrime à faire réformer la décision contestée par toutes les voies possibles, on essaye de valoriser son préjudice. Certains, moins combatifs, plus fatalistes, préfèrent laisser tomber, oublier. .
A Outreau les accusés ont eu deux immenses avantages au regard de l'erreur judiciaire ordinaire. Premièrement, ils étaient nombreux, bien plus nombreux que dans un procès ordinaire. Et on a toujours tendance à écouter la majorité... Il est très difficile de se faire entendre quand on se trouve face à une masse unie et organisée, et c'est également vrai pour le procureur. Deuxièmement, certains d'entre eux (Roselyne Godard, la "boulangère") étaient défendus par le célèbre Me Dupond-Moretti, le détenteur du record d'acquittements en France. Tout avocat se demande quel est son secret. Se situe-t-il en amont, dans un choix judicieux des dossiers qu'il défend ? Ou a-t-il un réel talent pour tirer n'importe qui des griffes de la justice ? Ce talent m'inquièterait plus, car alors un tel succès serait peut-être synonyme d'erreur judiciaire pour les victimes présumées des personnes qu'il défend ... Mais passons...
Lorsque le scandale d'Outreau a éclaté, la figure du juge Burgaud est apparue comme celle d'un ... coupable idéal. D'aspect juvénile (en réalité, pas si jeune, il avait déjà près de trente ans au moment des faits et il a actuellement trente-sept ans), taiseux, un peu frèle, il n'allait pas opposer une défense très dure, dont acte. .
La chose qui m'inquiète le plus dans cette affaire, c'est que si c'est bien le juge d'instruction qui instruit le dossier, à charge et à décharge, ce n'est pas lui qui ordonnera une incarcération.
Sans la signature du juge des libertés et de la détention (le JLD), qui a pour mission d'étudier le dossier que lui remet le juge d'instruction, pas d'incarcération en cours d'instruction. Dix-huit personnes seront incarcérées en cours d'instruction sur ordre du JLD (et non par la seule volonté de Burgaud) et dix-sept seront renvoyées vers le tribunal de Saint Omer (une personne est morte durant son incarcération). Au procès de Saint Omer, pas moins de six personnes furent condamnées. Et pas par le juge d'instruction évidemment, par les magistrats du siège. Lorsque la Cour d'Appel de Paris a ensuite été saisie de cette affaire, un juge qui y siégeait (et pas le juge d'instruction Burgaud) a rejeté les demandes de mise en liberté d'un des (à l'époque) futurs acquittés (ce même juge a ensuite fait partie du CSM qui a réprimandé le juge Burgaud). Aucune des incarcérations n'est du seul fait du juge Burgaud !!!
Pire, ce n'est pas lui qui a instruit l'affaire de bout en bout ! Le juge Burgaud a été saisi du dossier de février 2001 à août 2002 (donc environ 18 mois). L'instruction s'est close en mai 2003, donc près d'un an après. L'ordonnance de mise en accusation qui a renvoyé les accusés vers le tribunal de Saint Omer ne sera même pas signée par Burgaud mais par son successeur qui planchait depuis près d'un an sur le dossier ! Et tout en gardant à l'esprit que la personne qui décide en définitive de l'emprisonnement n'est même pas le juge d'instruction !
Cette affaire a duré cinq ans (de février 2001 à décembre 2005) et n'est passée que 18 mois entre les mains du juge Burgaud, lequel n'a même pas bouclé lui-même l'instruction.
Dans ces conditions, il me semble que le juge Burgaud fait bien figure de bouc émissaire, n'étant qu'un maillon intermédiaire et temporaire dans une mécanique qui a grippé.
Mais je vois des personnes qui réclament la tête du juge Burgaud. Si sa tête tombait, elle ne pourrait tomber seule ... Et pour cette raison, sanctionner le seul juge Burgaud me paraît injuste. Soit on ne sanctionne personne, soit on sanctionne tous les verrous de sécurité qui ont sauté et plus précisément le JLD et les magistrats du siège.
(Sources : Wikipedia, Reuters, Légifrance).
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
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13:02 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : outreau, fabrice burgaud, justice, erreur judiciaire, société, faits-divers
18:11 Publié dans Droit et justice, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anonymat, people, web, doris glénisson
Attention, cette image peut choquer !
Cet étonnant tableau de Gérard David est exposé à Bruges. Une vision que je trouve tout simplement insoutenable, s'agissant du supplice d'un homme, écorché vif. Ce tableau fait partie d'un diptyque peint vers 1498-99 et intitulé le Jugement de Cambyse.
Les deux tableaux ont été commandés à David pour la salle des échevins de l'Hôtel de Ville, et devaient rappeler aux magistrats de Bruges les devoirs et les obligations de leur charge.
Le premier représente Sisamnès, arrêté pour avoir abusé de son pouvoir et le second est la peinture du supplice, ici représentée.
L'histoire de Sisamnès nous est rapportée par Hérodote dans le troisième livre de son Enquête. Cela s'est passé en Perse, pays connu pour le raffinement et la cruauté de ses supplices.
Sisamnès était juge et avait été corrompu. Pour le punir de sa corruption, il fut écorché vif. Le fils de Sisamnès reprit la charge de son père mais fut condamné à siéger sur la peau tannée de celui-ci, ce que l'on voit en haut à droite sur le tableau.
Actuellement, la charge de juge n'est plus héréditaire et on n'écorche plus les juges corrompus. Heureusement.
Néanmoins, un supplice aussi atroce rappelle la gravité du crime perpétré par un juge corrompu qui empêche la justice des hommes, déjà si fragile, de se voir appliquée.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques
18:03 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, justice, tableau, peinture, david, société
Ceux qui ont visité le Kunsthalle de Hambourg ont peut-être déjà aperçu ce très beau et très étrange tableau peint par Jean-Léon Gérôme (°11 mai 1824 - +10 janvier 1904).
Le tableau est intitulé "Phryné devant l'Aréopage".
Phryné est une courtisane grecque du IVe siècle avant Jésus-Christ. Très belle, elle aurait servi de modèle au sculpteur Praxitèle.
Elle fut célèbre par ses tarifs élevés : elle aurait réclamé une mine entière pour une nuit. Elle accumula de telles richesses qu'elle aurait offert de rebâtir les murailles de Thèbes, abattues en 336 avant J.-C. par Alexandre le Grand, sous réserve qu'on y grave l'inscription : « Détruites par Alexandre, rebâties par Phryné, l'hétaïre », ce qui lui fut refusé.
Phryné fut accusée d'introduire une divinité étrangère à Athènes et de corrompre les jeunes femmes (suivant d'autres versions elle avait été accusée de meurtre). Impiété et corruption de la jeunesse : à peu près le même procès que Socrate.
Elle avait été accusée par un ancien amant et fut défendue par un de ses amants du moment, l'orateur Hypéride.
Selon Athénée, celui-ci, sentant la cause perdue, aurait déchiré la tunique de Phryné, dévoilant aux Héliastes sa poitrine, et il tint des argument extrêmement pathétiques, emportant ainsi la faveur du jury. Phryné fut acquittée et portée en triomphe au temple d'Aphrodite alors que le rhéteur adverse fut chassé de l'Aréopage.
Toutefois, après son acquittement, un décret fut voté, par lequel aucun défenseur ne saurait plus user de sensiblerie et lequel interdisait en même temps à toute personne accusée d'être regardée par ses juges.
Il est clair que la même défense en faveur de Socrate, qui était à l'époque de son procès un homme de 71 ans, n'aurait pas eu le même effet.
Actuellement, une défense qui touche aux sens et aux sentiments reste malheureusement une défense efficace. Mais beaucoup de dispositifs de notre justice tentent d'y pallier. Le port de la robe pour les avocats, l'obligation faite aux juges de juger en droit en font partie.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
Sources : Wikipedia, Athénée : livre XIII des Déipnosophistes
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17:58 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, peinture, art, phryné, gérôme, société
L'avocat Karim Achoui est bien connu des médias pour ses livres et la tentative d'assassinat dont il a fait l'objet. Rappelons qu'il avait imputé cette tentative à la police.
On l'appelait "l'avocat du milieu". C'est d'ailleurs le titre qu'il a choisi pour un de ses livres. Avocat brillant, on pourrait même dire "clinquant", il avait aussi racheté il y a quelques mois, une ancienne robe d'avocat de François Mitterrand.
Le 15 décembre 2008, la Cour d'Assises de Paris l'a condamné à sept ans de prison ferme. La peine semble extrêmement lourde. C'est la même peine que celle prononcée récemment à l'encontre de trafiquants d'héroïne, de terroristes qui recrutaient pour former de futurs djihadistes ou d'un receleur de montres de luxe.
Dans l'affaire Dutroux en Belgique, Michel Nihoul qui avait été reconnu coupable d’être le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans un trafic de drogue, de voitures, de documents d'identité ou dans la traite des êtres humains, n'avait écopé que de cinq ans de prison.
L'avocat du milieu, l'avocat de la pègre a donc été jugé comme un des leurs. Et c'est comme un dangereux malfrat qu'il a été conduit menotté et les yeux bandés en prison.
L'absence de preuve tangible ne semble pas avoir joué en sa faveur.
Me Karim Achoui a été mis en cause sur le fondement d'un faisceau d'indices, notamment des transcriptions de conversations entre truands mentionnant le recours au "baveux" - un avocat dans leur jargon - et l'enregistrement fortuit d'une conversation entre les assaillants de Fresnes, juste après l'assaut, où il semble être mentionné.
L'accusation considère aussi qu'en envoyant un de ses collaborateurs à la prison la veille des faits, Me Karim Achoui aurait donné le signal de l'opération à Ferrara. Ce dernier a refusé la fouille pour être placé dans une cellule disciplinaire proche du mur d'enceinte ensuite pris d'assaut.
Me Francis Szpiner, à la suite du verdict, a déclaré aux journalistes : "En France, il ne faut être ni avocat, ni Arabe, on s'en sort mieux".
Je dirais pour ma part qu'il vaut mieux être l'avocat de la délinquance en col blanc que celui de la pègre. Pour exemple, les gens du milieu se trouvent généralement condamnés à des peines bien plus lourdes que des délinquants en col blanc, en dépit du fait que les sommes détournées par ceux-ci sont souvent nettement supérieures.
Me Patrick Maisonneuve, autre avocat de Karim Achoui, a également estimé qu'il fallait reprendre complètement le dossier et confirmé que son client demanderait sa remise en liberté, stigmatisant un "catalogue d'anomalies".
Il faut aussi garder à l'esprit que Me Karim Achoui impute à la police l'attentat commis à son encontre, ce qui lui a valu des poursuites en diffamation de la part du ministère de l'Intérieur. Au procès, il a aussi soutenu la thèse d'un complot.
Il me semble évident que ces conditions, surajoutées à sa proximité d'un milieu pour lequel la justice a peu d'égards, ont fait de l'auxiliaire de la justice un paria à abattre.
Ironie du sort, Me Karim Achoui, qui avait affirmé avoir fait de bons gueuletons avec les gendarmes et les autres accusés durant les trois jours de délibéré, s'est mis en grève de la faim et de la soif à l'annonce du verdict afin d'obtenir sa libération en attendant son procès en appel.
Un chef d'entreprise, Rachid Nekkaz, s'est également mis en grève de la faim avec la même revendication.
Un comité de soutien s'est constitué pour l'avocat, et a organisé des manifestations. Les prochaines manifestations pour Karim Achoui sont indiquées sur son blog.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic Sc Eco, Cand Ing civil
(Sources : Reuters, AFP, Blog de Karim Achoui, Wikipedia)
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17:50 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, karim achoui, société, faits-divers
Publié et répéré sur LePost, le 20/12/2008
On avait connu le trader Nick Leeson.
En février 1995, à 28 ans, il avait engagé près de 27 milliards de dollars sur des produits dérivés asiatiques, à l'origine de 1,4 milliards de dollars de pertes pour la Barings (950 millions d'euros actuels).
Le profil de Nick Leeson : un jeune autodidacte que l'on avait laissé sans contrôle.
La méthode utilisée : des faux en écriture pour dissimuler les pertes
Sa condamation : 6 ans et demi de prison et 70.000 livres sterling d'amende
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Ensuite, il y eut le trader Jérôme Kerviel.
Il est accusé d'être le responsable de 4,82 milliards € de pertes résultant de prises de positions dissimulées et contraires aux règlements de la Société générale entre 2007 et 2008.
Le profil de Jérôme Kerviel : DEUG en sciences économiques, licence en IUP, DESS « back et middle office ». Il avait travaillé au système de contrôle avant de devenir Trader (le loup dans la bergerie en quelque sorte).
La méthode utilisée : des faux en écriture pour masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises
Sa condamnation : à venir
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Maintenant, il y a Bernard Madoff.
Il est arrêté pour avoir réalisé un montage financier qui pourrait avoir entraîné la perte de 50 milliards USD.
Le profil de Bernard Madoff : autodidacte, ancien président du Conseil des directeurs du Nasdaq (à nouveau le loup dans la bergerie)
La méthode utilisée : une chaîne de Ponzi, c'est-à-dire qu'il utilisait les fonds de ses nouveaux clients pour rémunérer les anciens.
Sa condamnation : à venir
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Le profil classique du trader : Selon Fimarkets.com, la norme en France, est un diplôme de grande école d'ingénieur (X, Centrale, Mines-Ponts, Télécom, Sup'Aéro, ENSAE etc.) doublé d'un troisième cycle financier ou stochastique.
En conclusion, on peut constater que ces escrocs sont systématiquement des autodidactes (Leeson et Madoff) ou en tout cas n'avait pas le diplôme généralement exigé (Kerviel). Il s'agit donc de personnes très ambitieuses, qui sans avoir fait les études nécessaires voulaient accéder à des postes de financiers et encaisser de très gros revenus. Il s'agit aussi parfois de personnes qui ont été intégrées au contrôle et qui ont mis à profit leurs connaissances des contrôles pour optimiser leurs dissimulations (le policier devenu voyou), ce fut le cas de Madoff et Kerviel. Et quand ils n'étaient pas des personnes qui connaissaient les rouages du contrôle, voire y présidaient, il s'agissait d'une personne non-contrôlée (Leeson).
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Les solutions :
Elles se situent au niveau du contrôle et du recrutement.
1 - une parfaite étanchéité entre les contrôles et les financiers et des contrôles plus stricts
2 - une plus grande rigueur dans le contrôle de la moralité, des connaissances et des diplômes des financiers (bref préférer le séminariste boutonneux au beau gosse lèche-cul).
Une question demeure : est-ce que les titulaires de hauts diplômes sont plus honnêtes, ou seulement plus compétents pour dissimuler leurs fraudes? Car en l'occurrence, les fraudes de ces trois escrocs étaient simples, et même simplissimes: une pyramide et des faux en écriture. Peut-on imaginer des fraudes extrêmement complexes qui n'ont pu être percées à jour? Par ailleurs, il arrive un seuil où les pertes ne sont plus dissimulables.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA (major de la promo), Lic SC Eco, Cand Ing civil
(Sources: Wikipedia, Boursier, Fimarkets)
AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques
17:06 Publié dans Droit et justice, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madoff, kerviel, finances, faits-divers
Au lendemain de l'élection qui a eu lieu au sein du PS, Me Jean-Pierre Mignard a publié un communiqué.
La dernière phrase de ce communiqué mérite que l'on s'y attarde.
"Dès lors", dit-il, "les résultats vont dans le sens d'une victoire de Ségolène Royal et dans tous les cas interdisent toute proclamation de ceux-ci en faveur de quiconque." (source : http://www.leconomiste.com/article.html?a=89796)
Il prétend dans un premier temps que les résultats vont dans le sens d'une victoire de Madame Royal, mais il se contredit immédiatement après en disant que ces mêmes résultats, lesquels seraient selon lui en faveur d'une victoire de Madame Royal, ne permettent pas de proclamer la victoire de quiconque, donc même pas de Madame Royal.
En définitive, il parvient à dire blanc et noir dans la même phrase. Tout à la fois, les résultats permettraient de proclamer une victoire de Madame Royal et ne permettraient de proclamer aucune victoire !
L'urgence et la fatigue sans aucun doute.
PS2. : Cette coquille rappelle le système de défense suivant : vous ne m'avez jamais prêté de chaudron, de plus je vous l'ai rendu en parfait état et finalement, il était déjà percé quand vous me l'avez prêté.
Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA
AVERTISSEMENT : Veuillez ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques.
13:14 Publié dans Droit et justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : segolene royal, élections, communiqué, politique