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13/05/2009

LES FORMULES DU MATHEMATICIEN YVES GLENISSON FETENT LEURS 50 ANS ...

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Yves Glénisson, Comte Romain, est né à Louvain, en Belgique, le 3 mai 1929. Son père était premier avocat général près la Cour d'Appel de Liège.  Par sa mère, Simone de Walque, il descend de sept générations d'ingénieurs, et compte dans sa famille le Professeur Gustave Dewalque, géologue, inventeur de la dewalquite (cet article précise "G. Dewalque, a famous belgian geologist") et le Professeur François de Walque, ingénieur civil des mines, ingénieur des arts et manufactures, professeur à l'université de Liège puis de Louvain.

Yves Glénisson est l'inventeur d'une méthode de résolution de racines de polynômes.

Il l'a découverte très jeune, au cours de sa première année d'études d'ingénieur. Une de ses publications est mentionnée ici, dans une bibliogaphie : "Y. Glénisson and L. Derwidué, Une nouvelle méthode de calcul des zéros de polynômes, Acad. Roy. Belg. Bull. Cl. Sci. Ser. 5 4 (1959) 197--204."

Cet article en anglais décrit plus précisément cette méthode, dont la publication fête cette année ses cinquante ans. Il existe bien d'autres publications non numérisées qui traitent de cette méthode. Cette méthode a été qualifiée de révolutionnaire dans l'avant-propos d'un célèbre ouvrage d'algèbre. Elle a aussi fait l'objet de colloques qui ont connu un franc succès à l'époque.  Si vous désirez lire la méthode en entier, vous pouvez retrouver une réédition de la publication, datant de 1960 : formules.pdf

Jusqu'à son dernier jour, le mathématicien Yves Glénisson a poursuivi ses recherches et rédigeait un livre tout en s'occupant de cultures céréalières.  Il est décédé inopinément un dimanche matin, le 29 mai 2011.

Ici la fiche Numéricana d'Yves Glénisson, qui y figure en bonne place aux côtés d'autres grandes personnalités des mathématiques, comme Evariste Gallois.

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Quelques compléments d'information sur les Glénisson et l'entreprise Glénisson et Fils, suite aux questions d'internautes

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I - Sous l'Ancien Régime.

Beaucoup de controverses existent concernant l'origine du nom Glénisson. Certains y voient une famille d'origine écossaise qui se serait implantée en France à l'époque des Plantagenêt et dont le nom aurait éventuellement été francécisé (Glenson qui serait devenu Glénisson). D'autres voient le berceau de la famille dans la Creuse, aux alentours de la ville de Glénic. Le nom est effectivement encore fort représenté dans la Creuse.

Suivant un généalogiste, la famille Glénisson descendrait des Ducs de Bourgogne.

Sous l'Ancien Régime, les Glénisson avaient développé une tradition dans les messageries et ce sur plusieurs générations.  Quelques familles nobles s'étaient créées une réputation dans les messageries, on peut citer parmi les illustrations les plus marquantes la maison princière de Thurn und Taxis (dont je descends également).

II - Sous la Révolution Française

Avant la Révolution, Antoine-Louis Glénisson (1734 - 1786) s'était établi à Paris, à l'Hôtel des Messageries, rue Notre Dame des Victoires, en raison de ses charges de Directeur des Messageries de Bordeaux et Directeur des Messageries Royales. Son père, Antoine (1717 - 1760), Employé dans les affaires du Roy, était Directeur des Messageries de Tours.  Son grand-père, Guillaume (1698 - 1764), était Echevin de Tours.

Sous la Révolution, l'épouse d'Antoine-Louis Glénisson, née Elisabeth-Anne Angélique Mongalvy (fille d'Antoine Mongalvy et d'Elisabeth de Perey) émigra en Pologne alors qu'Antoine Glénisson était décédé, peut-être assassiné. Veuve, elle épousa le Comte Bottman, médecin et conseiller aulique du Roi de Pologne.  Elle revint s'établir en France,  délestée de la somme de neuf  cents ducats qu'elle avait confiée personnellement au Directeur Général de la Police de l'époque, Alexandre Henri Potocki et qui ne put la rembourser.

III - Sous le Premier Empire.

La Comtesse Bottman avait eu cinq fils de son premier mari Antoine-Louis Glénisson, tous officiers de cavalerie dans l'armée Napoléonienne (hussards et dragons à cheval). Seul le plus jeune fils, Edouard-Jean survécut à l'épopée impériale. Un autre des cinq fils, Pierre-Alexandre Glénisson, mort des suites de ses blessures, a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1813.  C'est d'Edouard-Jean Glénisson, Lieutenant des Douanes Mobiles Impériales que descend Jacques-Edouard Glénisson.

Edouard-Jean Glénisson (1780 - 1847).

IV - De la Révolution Industrielle à nos jours

Jacques-Edouard Glénisson est né à Keeken (Prusse Rhénane mais à cette époque province française) le 21 octobre 1808. Il était le fils d'Edouard-Jean Glénisson, cité supra, et  de son épouse, une demoiselle Maria Elisabeth Caluwaerts, qui était la belle-soeur de P.J. Brepols. Jacques-Edouard Glénisson fit ses études en France, où sa famille était retournée après la débâcle Napoléonienne. Il fut recruté dans l'entreprise de son oncle Brepols. Il fut le moteur de la transformation de l'atelier Brepols en une véritable usine.  Jacques-Edouard Glénisson décida à l’âge de 25 ans de s’installer à son propre compte et de fonder une imprimerie à Turnhout, en Belgique, en 1834.  Cette perte fut catastrophique pour Brepols qui ne put être sauvée de la faillite que par la prise en main de l'affaire par le gendre Dierckx. Les méthodes de gestion de Jacques-Edouard Glénisson furent imitées par les autres entreprises.

Jacques-Edouard Glénisson associa à sa nouvelle entreprise Antoon van Genechten.

IV - 1. L'entreprise Jacques-Edouard Glénisson & Antoon van Genechten (1837-1855).

L’année de son mariage en 1836, Jacques-Edouard Glénisson se fit fabricant et imprimeur de livres.  L'entreprise se fit rapidement connaître par la qualité de ses produits.  En effet, en 1841, la jeune entreprise s'est vue récompensée par l’exposition industrielle de Bruxelles, obtenant un premier prix.

IV - 2. L'entreprise Jacques-Edouard Glénisson & Zonen (1856-1899)

En 1856 Jacques-Edouard Glénisson appela sa nouvelle entreprise Glénisson et Fils et ensuite Glénisson & Zonen (fils en néerlandais). L’entreprise fabriquait des cartes à jouer, des emballages, du papier de fantaisie, des étiquettes, des livres et des images pieuses. Jacques-Edouard Glénisson utilisait les expositions internationales et les prix qu'il y décrochait comme moyen de publicité. Par exemple, à l’exposition mondiale de Londres en 1862, l’entreprise reçut une médaille.

Les ouvrages publiés traitant de ces entreprises écrivent de lui : "Travailleur infatigable et d'une intelligence extraordinaire, il s'occupa non seulement de diriger l'usine qu'il avait fondée avec son beau-frère et avec ses fils, mais il entreprit aussi les affaires commerciales les plus diverses, achetant les marchandises les plus disparates pour la revente dans les pays les plus éloignés.  Il fut un industriel avisé et hors ligne, qui laissa à ses enfants une fortune considérable".

Jacques-Edouard Glénisson avait créé une caisse afin de subvenir aux besoins des malades et finançait de très nombreuses oeuvres.  Il refusa à plusieurs reprises un poste de sénateur qui lui aurait fait perdre la nationalité française à laquelle il tenait.

De 1870 à 1874, l’entreprise employa plus de 600 ouvriers.  Elle était la plus importante imprimerie de Belgique et une des plus importantes du monde en exportant partout ses produits.

Jacques-Edouard Glénisson, Chevalier de l'Ordre de Léopold,  décéda en 1890.

Edouard-Antoine Glénisson, son fils aîné était un homme très pieux. Il se retrouva seul aux commandes de l’entreprise alors à son apogée. Néanmoins, il considérait l'entreprise comme une façon de «perdre son âme», et il entreprit progressivement de la fermer afin de vivre de ses rentes.

L'entreprise ferma définitivement le 31 décembre 1899.

C’est principalement l'entreprise Brepols qui tira bénéfice de cette fermeture, car un grand nombre de marbreurs et cartiers furent repris ainsi qu’une partie des machines.

Le Pape Léon XIII concéda en 1902, le titre héréditaire de Comte à Edouard-Antoine Glénisson (1837 - 1904) avec octroi d'armoiries (une des dernières personnes à avoir reçu le titre de Comte Romain, est Rose Kennedy, la mère du Président Kennedy).

Le fils d'Edouard-Antoine Glénisson était Docteur en Droit et Commissaire d'Arrondissement (une fonction similaire à celle de gouverneur de province, mais à l'échelle d'un arrondissement, en France on dirait un sous-préfet).  Son petit-fils, Docteur en Droit et diplômé en économie était magistrat.  Yves Glénisson est son arrière-petit-fils.

Note : le patronyme Glénisson s'écrit indifféremment avec ou sans accent et se prononce indifféremment à la française ou à l'anglaise.  La famille a été intégrée dans la noblesse belge en 1924.  Le patronyme s'écrivait fréquemment avec la particule sous l'Ancien Régime, mais les documents rassemblés en vue de sa reconnaissance, se sont retrouvés détruits dans l'incendie de l'hôtel de ville de Tournai.  Pour l'anecdote, la maison Glénisson dispose de deux blasons : les armes pontificales, concédées par le pape Léon XIII et usuellement portées par la branche aînée, et les armes belges, portées par les autres branches.  La branche aînée peut indistinctement faire usage des deux blasons, cela pour compléter l'aspect janusien de ce nom déjà doté de deux orthographes et deux prononciations.

(Sources : Yves Glénisson, archives familiales, Wikipedia, genealogie.com, Historische Drukkerij) .

Par Doris Glénisson, DESS de Droit, MBA

AVERTISSEMENT : Veuillez, par courtoisie ne pas citer mon nom de famille dans vos critiques